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trop

feches & trop filamenteufes ; cependant il n'y a pas lieu de penfer qu'elles parviennent jamais à être mifes au rang des bons fruits : d'autres font plus dures que le bois, Enfin parmi les galles, il y en a plufieurs dont les Arts font un grand ufage; telles font les Noix de Galle. Voyez

ce mot.

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L'oeuf qui a été enfermé dans une galle naiffante, y croît lui-même ; & ce n'eft qu'après que cet ceuf a pris un affez grand accroiffement que l'infecte en fort, ordinairement fous la forme de ver. Ce ver, par la fuite se métamorphofe, foit en une mouche à deux ailes, soit en une mouche à quatre ailes, foit en un scarabée, felon l'efpece dont il eft lui-même. Après avoir fubi fa derniere transformation, il quitte ce logement, où il a été fi bien défendu contre toutes les intempérances de l'air, & qui lui a donné à vivre. Il y a quelques infectes de galles, qui font de fauffes chenilles, & des vers de fcarabées, qui fortent de leurs galles, lorfqu'ils font prêts à fe transformer pour la premiere fois.

Dans l'inftitution de la Nature, cesinfectes eux-mêmes doivent fervir à nourrir d'autres infectes. Les mouches carnacieres, & qui donnent naiffance à des vers carna ciers, font munies de tarieres qui valent bien celles deş mouches qui font naître les galles. La mouche carna ciere va percer une galle; elle dépofe un œuf dans fa cavité; il en naît un ver qui mange celui qui fembloit devoir être en fûreté dans un logement environné de murs folides & épais.

La quantité de vers étrangers, introduits dans les galles, les variétés de leurs efpeces & des belles mouches qu'ils donnent, font encore de véritables merveilles. Il fort des galles plus de mouches qui doivent leur naiffànce aux vers étrangers, qu'il n'en fort de celles qui la doivent aux habitants naturels.

Entre ces diverfes efpeces de galles, les unes ne nous offrent qu'une grande cavité, dans laquelle plufieurs ine fectes vivent & croiffent enfemble; ou diverses cavités plus petites, entre lefquelles il y a des communications. L'intérieur de quelques autres eft rempli de plufieurs cellules, quelquefois au nombre de plus de cent, & quelquefois feulement au nombre de trois ou quatre, qui

toutes font féparées les unes des autres par une doifon. Enfin d'autres, quoiqu'affez groffes, ne font occupées,. dans leur cavité, que par un feul infeste. On reconnoît qu'une galle eft encore habitée par les infectes, lorfqu'on ne voit point qu'elle foit percée nulle part. Les infectes de certaines galles font fi petits qu'on ne les peut appercevoir qu'avec une loupe.

GALLES DE CHÊNE OU FAUSSES GALLES. Les pommes de chêne & les raifins de chêne, font, felon les Na turalistes, des excroiffances produites par la piquûre de certains moucherons qui y dépofent leurs œufs & qui y produisent des vers: ces excroiffances font aftringentes. Voyez NOIX DE GALLE.

GALLES DE La GermandrÉE. M. de Réaumur a obfervé que tandis que les galles des autres plantes font produites fur les feuilles, celles de la germandrée le font fur la fleur ; & pour furcroît de fingularité, par une pu naise, le feul infecte connu de fa claffe, qui fe forme & croiffe dans ces fortes de tubercules monftrueux. Cet infecte eft niché en naiffant dans la fleur toute jaune du chamadris (germandrée), & il la fuce avec fa trompe. La fleur fucée croît beaucoup fans pouvoir s'ouvrir; parce que fa levre, qui devroit fe dégager du calice fait par les autres pétales, y refte retenue à caufe qu'elle a pris trop de volume, & la petite nymphe de punaife conferve fon logement clos. Voyez GERMANDRÉE & PUNAISE.

GALLE RÉSINEUSE DU PIN. Cette galle fe rencontre fur les jeunes branches du pin dans toutes les faifons de l'année. Elle a une forme ovale, & eft longue d'un pouce environ, d'une couleur blanchâtre fale: elle devient brune en vieilliffant. Cette galle eft de fubftance réfi neufe, car elle eft diffoluble dans l'efprit-de-vin. On trouve dans fon intérieur une petite chenille qui fait fa nourriture de la fubftance réfineufe de la partie de la branche renfermée fous la galle. Elle s'accommode de cette réfine, & résiste à l'odeur de l'huile effentielle qu'on en retire; tandis que toute autre chenille en périt au bout de deux ou trois minutes. Ces obfervations font de M. Géer, & font inférées dans le Tome II des Mémoires préfentés à l'Académie.

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GALLINASSE ou GALLINAZA. Nom que les Efpa gnols donnent à une espece de corbeau du Pérou, que les habitans du pays nomment Suyanta. Cet oifeau, qui eft d'une odeur défagréable, eft très-goulu, très-carnacier: il vit de corps morts, & enlevé les immondices des chemins.

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Le gallinaza fe rencontre auffi dans le Mexique, où il eft appellé Aura & Tropillet. Voyez le mot AURA. GALLINSECTES. Les Naturalistes modernes donnent ce nom à des infectes qui reffemblent fort à des galles, mais qui n'ont de commun avec elles que la reffemblance extérieure. C'eft fur les arbres, fur les arbriffeaux, & communément fur des plantes qui paffent l'hiver, que naiffent & croiffent les gallinfectes: il faut à ces fortes d'animaux une plante qui les nourriffe près d'un an; terme auquel eft fixée la durée de leur vie.

Il y a peu d'arbres & d'arbustes, dans notre pays, qui n'en nourriffent différentes efpeces: on les y reconnoît à leur figure & à leur couleur. Elles naiffent toutes d'affez petits animaux. Après leur accroiffement, les unes femblent être de petites boules, attachées contre une branche par une très-petite partie de leur circonférence: elles font ordinairement groffes comme un grain de poivre ; d'autres font comme fphériques, excepté la partie plate par où elles font attachées à l'arbre. Il y en a qui ont la figure d'un rein ou d'un bateau renverfé; & elles font toutes appliquées aux petites branches par la partie la plus échancrée ou enfoncée de leur corps. Les couleurs des gallinfectes n'ont rien de bien frappant : communément elles en ont une qui tire plus ou moins fur le mar ron il y en a auffi de rougeâtres, de violettes, & d'un beau noir; d'autres dont le fond est jaune avec des ondes brunes. M. de Réaumur en a trouvé de brunes veinées de blanc.

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Les pêchers & les orangers ont des gallinfectes, faites en bateau renverfé; & ce font de tous les arbres ceux defquels on eft plus attentif à les ôter. Les Jardiniers les appellent improprement Punaifes d'orangers: ces gallinfectes font les plus communes, & celles fur lesquelles on a fait des obfervations dont on peut faire l'application aux autres efpeces,

Les gallinfectes font prefque toujours nuifibles aux arbres: il y en a cependant de très-utiles, & dont on défire la multiplication; telle est celle du kermès, appellée Coccus ou graine d'écarlate. Voyez au mot KERMÈS.

Ces fortes d'animaux parviennent à leur dernier terme d'accroiffement à la fin de mai & au commencement de juin. Il faut obferver les gallinfectes dans tous les temps pour les bien connoître; fans cette exactitude on les prend aifément pour des coques où divers infectes renferment leurs ceufs. L'infecte a fix jambes, qu'il tient appliquées contre fon corps : il y en a quatre plus aifées à diftinguer que les autres. La derniere paire de celles-ci eft immédiatement au-deffus du premier des cinq anneaux. Au-dessus de la premiere paire des jambes, on apperçoit une efpece de petit mamelon, qui eft la partie par le moyen de laquelle l'infe&te fe nourrit. La gallinfecte couvre fes ceufs de fon corps, qui leur tient lieu d'une coque bien close. La ponte étant finie, l'infecte meurt bientôt, & à la même place où il s'étoit fixé depuis long-temps: fon corps fe deffeche, & femble tranfformé en une espece de coque qui couvre les œufs. Selon M. de Réaumur, les petites gallinfectes font douze jours à éclore, & ne prennent l'effort que plufieurs jours après leur naiffance: il y a des Auteurs qui ont compté depuis mille jufqu'à deux mille oeufs fous certaines efpeces de gallinfectes. Celles qui font nouvellement nées fur les pêchers, commencent à fortir de deffous le fquélette de leur mere au commencement de juin. Les fourmis, qui, comme nous l'avons dit, indiquent les pucerons, indiquent auffi les gallinfectes des pêchers. Ces infectes tirent des feuilles, fous lefquelles ils fe fixent, la fubftance propre à leur nourriture & à leur accroiffement: ils ne rongent point les feuilles; ils en pompent le fuc avec leur trompe, qui ne se laiffe diftinguer que dans les groffes gallinfectes.

L'expérience a appris aux Jardiniers fleuristes à nettoyer de leur mieux leurs arbres fruitiers des gallinfectes, & fur tout les orangers & les pêchers; fans quoi elles épuifent, en quelque forte, la feve de ces arbres; ce qui les fait languir, & même périr.

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Les gallinfectes tombent en automne avec les feuilles

fur lefquelles elles font attachées; mais elles regagnent bientôt l'arbre, & s'y fixent. C'est en avril qu'elles fe défont de leur vieille peau; après quoi elles croiffent très-vîte, & prennent la figure de galles: arrivées au dernier terme d'acroiffement (en mai) elles font en état de pondre.

De petites mouches fort jolies, à deux ailes, dont la tête, le corps, le corfelet, & les fix jambes, font d'un rouge foncé, font les mâles qui fécondent, fur la fin d'avril, les gallinfectes. Ces mâles ont une forme bien différente de leur femelle, & une grandeur bien difproportionnée. On voit un même mâle aller fucceffivement fur plufieurs femelles, les parcourir chacune d'un bout à l'autre, d'un côté à l'autre, tenant toujours la partie en forme d'aiguillon inclinée vers leur corps. Il s'arrête, fe fixe, il introduit cette partie, quand il s'eft placé fur la fente d'une femelle toute prête à le recevoir.

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Différentes efpeces de nos chênes fourniffent auffi des gallinfectes, arrondies, groffes comme de petits pois qui y tiennent par une bafe circulaire affez étroite, & quireffemblent beaucoup au kermès. L'épine, la charmille, la vigne font auffi voir des gallinfectes, dont les œufs paroiffent être dans une coque de foie. Enfin M. de Réaumur cite une espece de gallinfecte brunâtre, liffe, & femblable à une valve de la moule de mer.

Pro-Gallinfectes.

On donne ce nom à de petits animaux qui tiennent beaucoup des caracteres des gallinfectes, mais qui en ont pourtant qui leur font particuliers. Les pro-gallinfectes paffent une grande partie de leur vie attachées contre l'écorce des arbres, fans changer de place & fans fe donner de mouvements fenfibles; cependant on les reconnoît en tout temps pour des animaux ; fi on les regarde avec la loupe, on diftingue toujours leurs anneaux: on a étudié encore peu cette efpece d'animaux. La cochenille eft peut-être la pro-gallinfecte la plus importante à examiner. Voyez COCHENILLE.

On connoît une pro-gallinfecte qui fe tient volontiers fur l'orme: elle eft petite & peu allante; on la trouve dans les bifurcations des petites branches qui n'ont qu'un

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