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nervale, & propre pour fortifier les membres fatigués, même pour mondifier les plaies & les ulceres.

HYDRE. La plupart des Ecrivains donnent ce nom à un ferpent à sept têtes, dont l'exiftence paroît abfolument contre l'ordre de la nature. Cependant Séba en décrit un qu'il dit avoir été vu en 1720 à Hambourg, & qu'on propofoit à acheter au prix de dix mille florins. Conrard Gefner, dans fon Hiftoire des Animaux, L. IV, page 459, représente auffi un hydre à sept têtes, avec deux pattes & la queue bouclée. Il raconte que cet horrible ferpent aquatique à fept têtes fut apporté de Turquie à Venife en 1530, qu'il fut expofé publiquement à la vue de tout le monde, & qu'enfuite il fut envoyé au Roi de France: on ne l'eftimoit pas moins de fix mille ducats. Nous ne finirions pas fi nous prétendions rapporter de femblables exemples fur l'hydre, mais qui nous paroiffent un tiffu de fables & de fictions.

Plufieurs Auteurs difent avec plus de vraisemblance que l'hydre eft un ferpent aquatique qui fe trouve dans les lacs, dans les marais & rivieres; c'eft le ferpent d'eau de l'Inde, natrix indicus, qui vit fur la terre & dans l'eau ; il reffemble à un petit afpic terreftre, mais il n'a pas la tête fi large. On prétend que la morfure de ce ferpent d'eau eft dangereufe, qu'on en meurt en trois jours, après avoir fouffert cruellement : les remedes ordinaires font la thériaque, le mitridate, & particuliérement les alcalis volatils. D'Ablancourt dit que quand on en eft mordu, le meilleur remede eft de couper auffi-tôt la partie affligée, avant que le venin ait affecté les autres parties. Quant à notre ferpent d'eau, il n'eft aucunement dangereux. Voyez au mot CHARBONier.

M. Linnæus donne le nom d'hydre à une efpece de polype verdâtre, quife trouve en Uplande, Province de la Suede, dans des foffés. Quand on le coupe en morceaux, il en renaît autant d'hydres entiers qui prennent vie. Voyez POLYPE.

Les Voyageurs Hollandois donnent le nom d'hydre d'eau à un poiffon qui fe trouve ordinairement aux environs de la ligne, & qui eft long de quatre à cinq pieds. Ils disent que cet animal a tant de force dans les dents,

que, s'il faifit un homme par le bras ou par la jambe, il l'entraîne au fond de l'eau. Sa gueule eft grande, fes dents font aiguës; on le prend avec un gros hameçon de l'épaiffeur du doigt, où l'on attache un morceau de chair; mais c'eft moins fon goût qu'il faut confulter, que celui de certains petits poiffons qui le précedent toujours, & qui vont fucer l'amorce avant que l'hydre y touche; s'il ne leur arrive aucun mal, alors l'hydre s'en approche hardiment, & s'accroche en voulant avaler l'amorce. Verhocum Hollandois, dans fon voyage des Indes Orientales en 1707, en rencontra beaucoup, & défendit aux équipages de fe baigner, parce qu'on eft fouvent furpris par ces animaux. Quantité de fes matelots refuferent d'en manger, d'autres en trouverent la chair fort bonne ; ils leur ouvrirent le ventre pour en ôter les entrailles, qu'ils jetterent dans la mer, où elles furent auffi-tôt dévorées par d'autres hydres.

HYDROPHILE, hydrophilus. Infecte aquatiqué & coléoptere, à antennes en maffe, perfoliées & plus courtes que les antennules: fes pieds font en nâgeoires & velus. La larve de l'hydrophile a fix pattes écailleufes, & le corps compofé d'onze anneaux : elle eft fort vorace très-agile, & mange les autres infectes aquatiques. It faut prendre l'infecte parfait avec précaution: outre que fes mâchoires pincent, il a encore fous le corcelet une longue pointe très-piquante, qu'il enfonce dans les doigts en faifant des efforts pour marcher en reculant. Cet infecte dépofe fes oeufs, qui font affez gros, dans une coque foyeuse que l'on rencontre affez fouvent dans l'eau.

HYENE, hyana, Il n'y a point d'animal fur lequel on ait fait autant d'hiftoires abfurdes que fur celui-ci nous n'allons présenter de cet animal que les faits les plus vrais, d'après M. de Buffon.

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L'hyene a été confondue par plufieurs Voyageurs & plufieurs Naturalistes avec d'autres animaux tels que le chacal, la civette & le glouton ou goulu de terre; mais dont cependant elle differe beaucoup, quoiqu'elle ait avec › eux quelques rapports.

L'hyene eft à-peu-près de la grandeur du loup, mais fon corps eft plus court & plus ramaffé; elle a la tête plus quarrée & plus courte que lui; fes oreilles font lon

gues, droites, nues; & fes jambes, fur-tout celles de derriere, font plus longues; elle a les yeux placés comme ceux du chien: le poil du corps long, une criniere de couleur gris obfcur, mêlée d'un peu de fauve & de noir, avec des ondes tranverfales. Elle eft peut-être de tous les quadrupedes le feul qui n'ait que quatre doigts tant aux pieds de derriere qu'à ceux de devant : elle a, comme le Blaireau, une ouverture fous la queue, mais qui ne pénetre point dans l'intérieur du corps; c'eft cette ouverture qui avoit fait dire que cet animal étoit mâle & femelle.

Cet animal fauvage & folitaire demeure dans les cavernes des montagnes, dans les fentes des rochers, dans des tanieres qu'il fe creufe lui-même fous terre. Il est d'un naturel féroce, & quoique pris tout petit, il ne s'apprivoife pas. Il vit de profe, comme le loup, mais il eft plus fort, & paroît plus hardi ; il attaque quelquefois les hommes, il fe jette fur le bétail, fuit de près les troupeaux, & fouvent rompt dans la nuit les portes des étables & les clotûres des bergeries. Ses yeux brillent dans l'obscurité, & l'on prétend qu'il voit mieux la nuit que le jour; fon cri, au rapport de Kæmpfer, témoin auriculaire, imite le mugiffement du veau.

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L'hyene fe défend contre le lion ne craint pas la panthere, terraffe l'once. Lorfque la proie lui manque, elle creufe la terre avec les pieds, & en tire par lambeaux les cadavres des animaux & des hommes. On la trouve dans préfque tous les climats chauds de l'Afie & de l'Afrique l'animal appellé faraffe à Madagascar, paroît différer de l'hyene, que quelques-uns regardent comme le dabach des Anciens.

On doit mettre au rang des abfurdités qu'on a débitées fur cet animal, qu'il fait imiter la voix humaine, retenir le nom des Bergers, les appeller, les rendre immobiles, faire courir les Bergeres, leur faire oublier leurs troupeaux les rendre folles d'amour, &c. Tout cela, dit M. de Buffon, peut arriver fans hyene.

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On dit que l'on vit une heyne dans le Lionnois & les Provinces voifines vers les derniers mois de 1754 & pendant 1755 & 1756; à ce fujet le Pere de Tolomas Jéfuite, donna une differtation fur l'hyene, dans laquelle il

détaillé les abfurdités dont nous venons de parler; mais il ajoute, d'après Abraham Echelenfis, que l'hyene fe prend très-facilement au fon des inftruments; qu'au fon de la mufique, elle fort de fa taniere, se laisse careffer, & qu'on lui jette adroitement un licol & une mufeliere: tout ceci tient bien des abfurdités précédentes. Quant à l'animal, qui, lorque nous écrivions ceci, exerçoit depuis plus de quinze mois fa férocité carnivore fur les habitants du Gevaudan, & que l'on a défigné fous le nom d'hyene, il eft à préfumer que c'eft un loup lévrier, dont l'efpece peut avoir multiplié.

HYPÓCISTE. Voyez CISTE.

HYSOPE, hyfoppus. On diftingue communément trois efpeces d'hyfope; mais comme elles ne different que par la couleur, la defcription d'une feule fuffira pour

les autres.

L'hyfope pouffe plufieurs tiges qui s'élevent à un pied ou un peu plus de hauteur; fes tiges font garnies de feuilles longues, étroites, plus grandes que celles de la fariette. Ses fleurs font en gueule & naiffent en maniere d'épi, mais tournées toutes d'un côté, de couleur ou blanche ou bleue ou rofe, fuivant l'efpece; il leur fuccede des femences qui ont quelquefois l'odeur de musc.

On emploie cette plante pour faire des bordures dans les jardins, où elle répand une odeur aromatique fort agréable, principalement avant qu'elle entre en fleur. Elle eft incifive, vulnéraire, fortifiante: on la fait entrer dans le vin aromatique, propre à diffiper l'enflure des plaies; ce vin est très-propre auffi à diffoudre le fang grumelé & extravafé.

HYSOPE DES GARIGUES. Voyez HÉLIANTHEME. HYSTEROLITHE, hiftera petra. On donne ce nom à des pierres qui repréfentent les parties naturelles de la femme; l'hyfterolithe, autrement dite pierre de la matrice, n'eft que le noyau & l'apophyfe d'une espece de térébratule appellée oftreo-pectinite: on en trouve communément de plus ou moins ailées & ventrues fur deux montagnes, l'une voifine de Coblentz & l'autre de Catalogne: nous y en avons ramaffé qui font toutes ferrugineuses.

HYVOURAHÉ: eft un grand arbre du Bréfil, dont
H. N. Tome III,
LI

on emploie l'écorce pour les maux vénériens. L'écorce du hyvourahé eft de couleur argentée en dehors & rouge en dedans : il en fort, avec ou fans incifion, un fuc laiteux d'un goût doux de régliffe. On prétend que l'arbre dure long-temps, & qu'il eft quelquefois quinze ans fans porter du fruit, même après en avoir porté. Son fruit eft une forte de prune de couleur d'or, d'une groffeur médiocre, tendre, & d'une faveur affez agréable. Il renferme un petit noyau ; les malades le fouhaitent beaucoup, à caufe de fon bon goût. Hyvourahé, dans le langage des Bréfiliens, fignifie une chose rare.

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