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Les fleurs de genêts font légumineufes, de couleur jaune; il leur fuccede des filiques longues & applaties, où l'on trouve plufieurs femences qui ont la forme de reins. Les branches des genêts font vertes, flexibles & peu garnies de feuilles, qui font pofées alternativement. Leurs racines font profondes.

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Le GENET COMMUN, Genista vulgaris. Cet arbriffeau, qui s'éleve quelquefois à la hauteur d'un homme, croît par-tout, en Italie, en Espagne, en Portugal & en France on le cultive aux environs de Paris , parce que tiges flexibles font d'un grand débit pour faire dés balais. Quelques-uns ont l'art de tirer de fes fleurs une belle laque jaune, qui eft recherchée des Peintres & des Enlumineurs.

On lit dans le Journal Economique du mois de novembre 1758, que cette plaute eft employée d'une ma→ niere bien plus utile dans le territoire de Pife. On recueille dans ce pays cette efpece de genèt: on le faitfecher au foleil, on le met rouir enfuite, pendant trois ou quatre jours, dans l'eau d'une fource chaude, fituée dans le lieu appellé Bagno ad aqua, & dont la chaleur fait monter le thermometre de M. de Réaumur à huit degrés. Lorfque le genêt a été roui dans cette fontaine, on fépare la partie ligneufe d'avec les étoupes: la poudre cotonneufe qui tombe, fert à rembourrer les chaises parce qu'elle à un peu d'élasticité: on file l'étoupe, qui donne un fil auffi beau que celui du chanvre & qui prend bien la teinture. Ce travail paroît exiger des eaux naturellement chaudes. Dans le mois de juin 1763, on a fait voir, à l'Académie Royale des Sciences, de la toile faite avec le genêt: cette toile a paru bonne, mais groffiere. Le GENET CYTISE, Cytifo Genifta. Cette plante differe du genêt & du cytife, en ce qu'elle a des feuilles feules, & d'autres qui font trois ensemble.

Le GENET D'ESPAGNE, Genista Juncea, s'éleve en un buiffon de huit & même de douze à quatorze pieds de haut. Sa grandeur le diftingue des autres genêts, ainfi que l'odeur fuave de fes fleurs, qui font auffi très-agréable. au goût.

Če genêt croît naturellement en Italie, en Efpagne, en Portugal, en Languedoc. Il a de particulier que fes

branches font très-remplies d'une moëlle fongueufe, & que fes feuilles ne font point pofées au nombre de trois. fur une même queue, comme dans les autres genêts. Cet arbufte eft un de ceux qui ont le plus de peine à reprendre, lorsqu'on les tranfplante. Déjà parvenu à une certaine groffeur, il' produit tous les ans une grande quantité de fleurs, qui ont une qualité purgative. Ses graines ont une faveur de pois. Il réfifte aux froids d'Angleterre & y perfectionne fa graine. Confultez Miller.

Tous les genêts s'élevent aifément de femence, & ils. peuvent fe greffer les uns fur les autres, par approche & en écuffon; c'eft la feule façon de multiplier le genêt à fleurs doubles, qui ne porte point de graines, & qui fait un joli effet dans les bofquets printaniers. Les fleurs de. toutes ces fortes de genêts peuvent, ainfi que celles de la géneftrole, fournir une teinture jaune.

On confit, au vinaigre, les boutons de genêt comme les câpres ; mais ils n'ont point un goût auffi relevé.

Le genêt eft eftimé apéritif. En faifant brûler de jeunes. branches de genêt, fur une affiette, il en découle une huile cauftique, bonne pour les dartres.

On dit que fi l'on arrofe les plantes dévorées par les chenilles, avec une eau dans laquelle on a mis du genêt, cette eau fait périr les chenilles, fans faire aucun tort aux arbres. La leffive des cendres de genêt, fur-tout de la géneftrole, s'emploie, dans certains cas, contre l'hydropifie, avec beaucoup de fuccès. Les Médecins de Montpellier s'en fervent beaucoup dans ce cas.

GENET ÉPINEUX, Genifta fpinofa. Le genêt épineux eft connu auffi fous les noms de Jonc-marin ou d'Ajonc; il porte le nom de Landes en Bretagne, & le nom de Brufque en Provence. Cet arbriffeau eft toujours verd, & donne des fleurs jaunes, légumineuses. Il differe du genêt par fes épines, & par fes gouffes, qui font plus courtes. Les tiges de ce genêt font garnies de petites feuilles ovales, & de longues épines vertes, d'où il en part d'autres plus petites, qui font encore garnies de plus petites épines.

Le grand & le petit genêt épineux font communs dans les montagnes & bruyeres d'Angleterre, & l'on en xoit de cultivés dans leurs jardins, qui y font une belle

figure, & qui ne le cedent point aux meilleurs arbrif feaux toujours verds. On les tond comme l'if; mais ils le furpaffent à tous égards, car ils fleuriffent dans toutes les faifons de l'année, & gardent long-temps toutes leurs fleurs. Quand ils font bien taillés & foignés, ils forment des haies impénétrables. Leur culture eft la même que celle du genêt d'Efpagne : ils fe plaifent dans une terre feche & fablonneufe: on les multiple de graine.

En Normandie, dans une partie du Poitou & en Bretagne, on en feme des champs entiers, parce que dans ces lieux, où les bois font rares, on en fait, des fagots pour chauffer les fours & cuire la chaux. En Provence on s'en fert à caréner les bâtiments de mer. On le feme avec de l'avoine & du bled de mars, & l'on prétend que cet arbriffeau n'épuife point la terre. On fait ufage de ce genêt, dans les pays où il croît naturellement, pour nourrir le bétail, quand les autres fourrages font rares : pour cet effet on bat le genêt pour en rompre les épines, & les beftiaux le mangent très-bien. En Bretagne, on le fait pourrir, & il en résulte d'excellents fumiers: ou bien on diftribue ce genêt defféché, par poignée continue, fur les champs; on y met le feu, & il en résulte une cendre faline qui produit de très-bons effets dans le fol où l'on tait cette préparation, & qu'on mêlange avec la terre,au moyen des labours.

GENÊT DES TEINTURIERS. Voyez GÉNESTROLE.

GENET. On donne ce nom à une efpece de petit cheval, qui vient d'Espagne, & dont la taille eft bien proportionnée. Voyez CHEVAL.

GENETTE. Voyez au mot CIVETTE.

GENÉVRIER, Juniperus. Cet arbriffeau, qui, quelquefois s'éleve à la hauteur d'un arbre, eft connu de tout le monde, parce qu'il croît dans toute l'Europe, dans les pays Septentrionaux, & dans ceux du Midi, dans les forêts, dans les bruyeres, & fur les montagnes. Il eft fauvage ou cultivé, plus grand ou plus petit, ftérile ou por tant des fruits, domeftique ou étranger.

Entre les efpeces de genévriers que comptent nos Botanistes, il y en a deux générales & principales ; le Genévrier commun en arbrisseau, & le Genévrier commun qui s'éleve en arbre.

Le GENÉVRIER ARBRISSEAU, Juniperus vulgaris fru ticofa, fe trouve par-tout: fon tronc s'éleve quelquefois à la hauteur de cinq ou fix pieds; fon écorce eft rougeâtre; fon bois eft tendre, léger; lorfqu'il eft bien fec, eft d'un rouge-clair, il donne une odeur agréable de réfine. Les Ebéniftes en font quantité de jolis ouvrages. Ses feuilles font pointues, étroites, roides, piquantes, toujours vertes, placées le plus fouvent, trois à trois, autour de chaque nœud: on reconnoît aisément cet arbriffeau à l'odeur de fes feuilles écrafées dans les doigts. Les fleurs mâles & les fleurs femelles viennent fur des individus différents; on voit fur les uns de petits chatons au' mois d'avril & de mai: les fleurs femelles, formées d'un calice fans étamines, s'obfervent fur d'autres pieds ; il leur fuccede des baies fphériques, contenant une pulpe huileufe, aromatique, d'un goût réfineux. Ces baies portent le nom de Genievre. Cette efpece de genévrier peut réuffir même dans les endroits les plus arides.

Les Allemands emploient fréquemment dans leur cuifine les baies de genievre comme un affaifonnement ; nous n'en faifons guere ufage qu'à titre de médicament. Les vertus du genievre les plus évidentes, font une qualité ftomachique, carminative & diurétique ; il donne à l'urine une odeur de violette. Quelques-uns ont appellé l'extrait des baies de genievre, la Thériaque des gens de la campagne, à caufe de fa vertu alexipharmaque. D'autres rempliffent un petit baril de baies de genievre & de pruneaux, & ils prétendent que l'eau que l'on tire de cette efpece de rapé, eft très-propre à foulager les afthmatiques.

On peut faire, avec le genievre, une boiffon très-falutaire & très-peu couteufe, c'eft le vin de genievre; on pourroit l'appeller le Vin des pauvres, & il pourroit être un bon médicament pour les riches. Il fe fait avec six boiffeaux de graines de genievre & trois ou quatre poignées d'abfinthe: on laisse infuser & fermenter le tout durant un mois dans cent pintes d'eau ; on tire enfuite la liqueur à clair; ce vin eft d'autant plus agréable qu'il eft vieux. Cette liqueur, déjà connue fous le nom de Genevrette, feroit, je crois, bien meilleure, dit M. Duha mel, fi l'on y ajoutoit de la mélaffe, & fi on la traitoit

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comme on fait l'épinette en Canada. Voyez EPINETTE ou SAPINETTE DU CANADA, & l'article SAPIN.

Le ratafia préparé par l'infufion des baies de genievre dans l'eau-de-vie, eff un excellent cordial ftomachique.

On brûle, dans les hôpitaux & dans les chambres des malades, le bois & les baies de genievre pour en chaffer le mauvais air.

La décoction légere du bois de genievre fe prend pour fortifier l'eftomac: on l'emploie auffi comme celle du faffafras pour exciter les fueurs & purifier le fang; quelquefois on y mêle de l'antimoine crud pour guérir les maladies vénériennes où il paroît des puftules ulcérées* fur le vifage.

Le GENEVRIER EN ARBRE, Juniperus vulgaris arbor, aut celfior, differe de celui dont nous venons de parler par fa hauteur, qui, au refte, varie beaucoup fuivant les: lieux où il croît. On dit qu'en Afrique il égale en hauteur les arbres les plus élevés: fon bois, dur & compacte, eff employé pour les bâtiments. On diftingue cet arbre d'avec le cedre, non-feulement par fon fruit, mais encore par fes feuilles, qui font fimples & plates, au lieu que les feuilles du cedre ressemblent davantage à celles du cyprès.

On cultive le grand genevrier dans les pays chauds, comme en Italie, en Espagne, en Afrique. Il en découle naturellement, ou par des incifions faites au tronc pendant la chaleur, une réfine que l'on nomme le Vernix ou la Sandaraque des Arabes. Toutes les efpeces de genevriers ne donnent pas une réfine auffi belle: la plus efti mée eft celle qui eft en larmes claires, luifantes, diaphanes, blanches & nettes; en la faifant diffoudre dans de bon efprit-de-vin elle donne un vernis. Ce vernis eft très-blanc & brillant; mais il eft fort tendre & s'égra-tigne aifément: Pour lui donner plus de corps, on y mêle de la laque & un peu de gomme élemi: le vernis eft alors plus folide, mais il perd une partie de fa blancheur. La fandaraque en poudre fert auffi à vernir le papier, à luidonner plus de confiftance & à l'empêcher de boire, furtout dans les endroits où on a été obligé de gratter pour enlever l'écriture.

Il y a une espece de genévrier commun- en Langue

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