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meaux: chaque efpace qui eft entre les noeuds eft couvert d'un feuillet membraneux d'où fortent les feuilles qui font femblables à celles de l'anis ou à celles du perfil, mais plus grandes & plus découpées, verdâtres d'une faveur & odeur âcres : les tiges, les rameaux & les feuilles font couvertes d'une liqueur de la couleur de la plante: fes fleurs naiffent en ombelles ou parafols: de couleur jaune. Lorfque la fleur eft paffée, le calice devient un fruit compofé de deux femences applaties, d'un brun roussâtre, cannelées & bordées d'une aile mince & membraneufe, telles qu'on en peut voir dans les maffes du galbanum qui en contiennent toujours beaucoup. Telle eft la defcription du galbanifere que quelques Curieux font venir dans des ferres, & qui a réuffr durant quelques années dans le Jardin Royal de Paris.

Toute cette plante abonde en un fuc vifqueux, laiteux, clair, qui fe condense en une larme femblable à tous égards au galbanum, & que les Arabes ont appellé

chéné.

Le galbanum, pris intérieurement, diffout la pituite qui eft ténace, c'est pourquoi il eft utile pour l'afthme & la toux invétérée : il diffipe les vents & purge les lochies; il foulage les maladies hystériques qui viennent d'obftruction de la matrice: on le recommande auffi contre les poifons coagulants: fà fumigation eft utile dans la fuffocation de la matrice & dans les redoublemens épileptiques: appliqué extérieurement il amollit & fait murir les bubons & les tumeurs squirrheuses: étendu fur une peau de chamois apprêtée & appliquée: enfuite fur l'ombilic, il adoucit les mouvements fpafmodiques & les convulfions des membres. On emploie du galbanum dans plufieurs onguents & emplâtres & dans la grande thériaque : cette fubftance étoit autrefois employée pour tant de maux qu'il arrivoit fouvent que l'effet ne répondoit pas à l'attente; c'est delà qu'eft venu le proverbe, donner du galbanum, pour fignifier, amufer par des paroles peu effectives.

Malgré la puanteur qu'exhale le galbanum, cette gomme-réfine entroit dans la compofition du parfum qui devoit être brûlé fur l'autel d'or. Exod. ch. xxx. verf. 34. Ce parfum ne déplairoit point aujourd'hui à nos

femmes hiftériques & à nos hommes hypocondriaques; peut-être ne feroit-il pas difficile de trouver les mêmes caufes analogiques qui le rendoient autrefois agréable ou néceffaire au peuple Juif, par fon influence: mais cette difcuffion nous meneroit trop loin. La réflexion de ce paragraphe eft de M. le Chevalier de Jaucourt.

GALBULES. Nom donné à la tête ou noix de cyprès. Voyez CYPRÈS.

GALE ou GALÉ, ou PIMENT ROYAL. Voyez à Particle MIRTHE BATARD, & le mot ARBRE DE CIRE. GALEGA. Plante dont il eft parlé fous le nom de Rue de chevre. Voyez ce mot.

GALENE, Galena Plumbi. C'eft la mine de plomb la plus commune & la plus brillante: elle eft en cubes, & toujours minéralisée par le foufre. Voyez le mot GALENE à l'article du PLOMB.

GALENE DE FER. Efpece de Wolfram. Voyez ce mot & l'article FER.

GALEOPSIS. Nom par lequel les Botanistes défignent diverfes efpeces d'Ortie. Voyez ce mot.

GALERE. C'est une efpece de zoophyte, qu'il eft utile de connoître. Il eft ovale: fa groffeur égale celle d'un œuf d'oie: il paroît fur la furface de la mer comme un amas d'écume tranfparente, remplie de vent, ou comme une veffie peinte de vives couleurs, où le blanc, le rouge & le violet dominent. C'est un animal dont le corps eft compofé de cartilages, & d'une peau très-mince & remplie d'air qui le foutient fur l'eau & le fait flotter perpétuellement au gré du vent & des lames, qui le jettent fouvent fur le rivage, où il demeure échoué fans se pouvoir remuer, jufqu'à ce qu'une autre onde le reporte dans l'eau: il a huit efpeces de jambes faites comme des lanieres, dont quatre lui fervent de jambes pour nager, & les quatre autres de voiles, puifqu'il s'éleve en l'air pour prendre le vent & fe foutenir mieux fur l'eau : c'est ce qui lui a fait donner le nom de Galere. Ce zoophyte ne s'enfonce jamais dans l'eau, même en le frappant; mais il s'attache à ce qu'il rencontre par le moyen de fes jambes qui font comme gluantes. On a de la peine à obferver de près les mouvements de cet animal : fi on le touche, ceffe de remuer, & embraffe fortement le corps fur lequel

il

il eft pofé, de maniere qu'il faut faire effort pour l'en arracher: peut-être que cette adhérence eft due en partie à l'humeur gluante dont fes jambes paroiffent être entiérement couvertes. Si l'on vient à marcher deffus, lorsqu'il est à terre, il rend un bruit semblable à celui d'une veffe de carpe qu'on écrafe d'un coup de pied.

On trouve des galeres fur toutes les côtes des Ifles de l'Amérique, & particuliérement dans le golfe du Mexique, après les coups de vents & les groffes marées. On l'appelle Velette ou Veffie de mer fur la Méditerranée ; & Moucieu au Brefil. Son apparition vers les côtes est un préfage infaillible d'une prochaine tempête.

Cet animal porte un poifon fi fubtil, fi cauftique, fi violent que, s'il touche la chair de quelqu'autre animal, ily caufe une chaleur extraordinaire, avec une inflammation & une odeur auffi pénétrante, que fi cette partie avoit été arrosée d'huile bouillante. La douleur que caufe fon attouchement croît à mesure que le foleil monte fur l'horizon, & elle diminue à mesure qu'il defcend; enforte qu'elle ceffe tout-à-fait un inftant après qu'il eft couché, Pour diffiper ces douleurs, on fe fert d'eau-de-vie battue avec un peu d'huile d'acajou. Ce qu'il y a de furprenant, c'eft qu'il corrompt & empoisonne la chair des poiffons qui en ont avalé, fans cependant les faire mourir."

GALERES. Nom qu'on donne aux Ephemeres, efpeces de mouches aquatiques, & à une espece de crustacée marin qui a quantité de rames.

GALET, Siliculus. On donne ce nom à des pierrailles ovales, ou applaties, ou arrondies, & de différentes couleurs, qu'on trouve au fond des rivieres & fur la greve des mers & des fleuves, fur-tout dans les ports & havres, & fouvent en fi grande abondance qu'ils les gâtent & les comblent, à caufe que la mer les pouffe d'un côté, & le courant de l'autre. Ces fortes de pierres varient beaucoup pour la compofition, étant ou de quartz ou de marbre, ou de jaspe, ou de granite, ou d'autres cailloux; en un mot, felon les efpeces de maffes pierreuses qui bordent ou fervent de fol aux eaux; les galets n'en font que les débris. Il eft aifé de comprendre que la figure & le poli des galets leur viennent d'avoir été long-temps battus, agités par les flots & par les coups de vent, &

ufés les uns contre les autres. A l'égard des galets qu'on trouve dans les terres, les vallées & les montagnes, il faut foupçonner qu'ils y ont été portés de main d'homme, ou dépofés lors d'une alluvion très-confidérable qui a baigné de tels endroits. Quand un galet de riviere ou de mer a une forte d'écorce, l'on peut dire qu'il eft encore dans fon état naturel; mais plus un galet eft liffe, fans écorce & petit, plus il a roulé, c'est-à-dire qu'il a fouffert un frottement long & violent.

GALIOTE. C'est un lézard d'Arabie, de différentes couleurs, & qui court comme les chats dans les maisons & fur les toîts: il fe nourrit d'araignées & de rats. Cet animal a le deffus du corps varié magnifiquement de roux & de jaune foncé, le ventre d'un cendré jaune, la tête plate & couverte de petites écailles d'un jaune pâle, qui regnent auffi le long du col jufqu'à l'extrêmité de la queue.

GALIPOT. Voyez aux articles PIN & SAPIN, &c.

GALIPOT D'AMÉRIQUE. Nom donné à la réfinė chibou, dont il eft parlé à l'article Gommier d'Amérique. Voyez ce mot.

GALLE, Galla. On a donné le nom de Galle à ces excroiffances fingulieres, à ces tubérofités qui s'élevent fur les différentes parties des plantes, des arbres, & qui doivent leur naiffance à des infectes qui ont crû dans l'intérieur, ou qui y logent leurs œufs. Elles imitent fi bien les productions naturelles des plantes, qu'au premier coup d'œil on eft porté à en prendre plufieurs pour leurs fruits, & d'autres pour leurs fleurs. Mais ces fruits apparents ont pour noyau ou pour amande un insecte, & audeffous de ces efpeces de fleurs on trouve également un infecte au lieu de graines.

Ces galles nous font voir une prodigieufe variété qui eft due en partie aux différentes efpeces d'infectes qui ont occafionné leur formation. Une mere infecte qui, pour l'ordinaire, eft une mouche à quatre ailes, ou quelquefois une mouche à deux ailes, un papillon, un scarabée, &c. a été pourvue d'un inftrument propre à percer, ou à entailler le bois, l'écorce ou les feuilles; elle le porte au derriere, c'est une tariere ou un aiguillon: ceux des meres de différentes claffes font ordinairement faits fur différents

modeles.

modeles. Nous ne pouvons pas voir tout ce qu'il y a dans la ftructure de ces inftruments, mais nous en voyons affez pour l'admirer: (on peut voir au mot MOUCHE A SCIE, la defcription d'une de ces tarieres d'une structure tout-àfait étonnante.)

Dans des infectes très-petits, tels que font les différentes efpeces de mouches à quatre ailes qui font naître les différentes efpeces de galles du chêne, l'aiguillon eft trèsgrand par rapport à la grandeur de l'infecte; la Nature a cependant trouvé moyen de le loger dans le corps même; il y eft recourbé & contourné. Quand la mouche veut, elle fait fortir cet inftrument de fon corps; avec la pointe elle perce tantôt une feuille, tantôt un bourgeon, tantôt unjet d'arbre, & elle dépofe un œuf dans le trou qu'elle a formé. Quelquefois la même mouche perce ainfi plufieurs trous les uns après les autres, dans chacun defquels elle laiffe un œuf.

Les endroits de l'arbre qui ont été bleffés, ou, ce qui eft la même chofe, ceux à qui un ou plufieurs œufs ont été confiés, végetent plus vigoureusement que le refte; la plaie fe ferme très-vite, & l'endroit où elle eft fe gonfle. Il y paroît bientôt une nouvelle production, qui n'eft autre chofe que la galle dont nous parlons. De ces galles les unes font à peu près fphériques, petites, de la grof feur d'un grain de grofeille; d'autres deviennent groffes comme des noix; & d'autres comme de petites pommes: quelques-unes font colorées comme les plus beaux fruits, & l'œil les prend même pour de vrais fruits : les unes font liffes, les autres font épineufes ; les unes ont une chevelure bien furprenante, telle que le bedeguar qui fe trouve fur le rofier; d'autres femblent de petits artichaux ; d'autres pourroient être prifes pour des fleurs. La fubftance de quelques-unes eft fpongieufe: il y en a même certaines qu'on mange en quelques pays, & qu'on porte au marché. Les Voyageurs nous rapportent qu'à Conftantinople on vend au marché des galles ou pommes de fauge. Sans aller chercher des exemples fi loin, des payfans des environs du bois de S. Maur (près de Paris) fe font avifés de manger de ces galles en pommes, prifes fur le lierre terreftre: is les ont trouvées très-bonnes: leur faveur eft aromatique. Il faut les cueillir de bonne heure avant qu'elles foient, H. N. Tome III.

B

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