:

de la rougeur d'un foleil qui fe couche & qui eft proche de l'horifon, feront toûjours azurées; cela arrive ainfi parce que la fuperficie de tout corps opaque tient de la couleur du corps qui l'éclaire: donc la blancheur de la muraille étant tout-à-fait privée de couleur, elle prend la teinte de fon objet ; c'est-à-dire, du soleil & du ciel; & parce que le foleil vers le foir eft d'un coloris rougeâtre, que le ciel paroît d'azur,& que les lieux où fe trouve l'ombre ne font point vûs du foleil, puis qu'aucun corps lumineux n'a jamais vû l'ombre du corps qu'il éclaire; comme les endroits de cette muraille où le foleil ne donne point, font vûs du ciel; l'ombre dérivée du ciel, qui fera fa projection fur la muraille blanche, fera de couleur d'azur, & le champ de cette ombre étant éclairé du foleil, dont la couleur eft rougeâtre,ce champ participera à cette couleur rouge.

CHAPITRE CCCXXIX.

En quel endroit la fumée paroît pla claire.

La fumée qui eft entre le foleil & l'œil qui la regarde,doit paroître plu A a

claire & plus tranfparente que celle des autres endroits du tableau; il en eft de même de la pouffiere,des broüillards, & des autres corps femblables qui doivent vous paroître obfcurs, Vous êtes entre le foleil & eux.

CHAPITRE CCCXXX..
De la pouffiere.

LA pouffiere qui s'eft élevée par la: courfe de quelque animal, plus elle monte en haut plus elle eft claire ; & au contraire, moins elle s'éleve, plus elle paroît obfcure, fi elle fe trouve: entre le foleil & l'œil.

CHAPITRE CCCXXXI..
De la fumée.

LA fumée eft plus tranfparente & d'une couleur moins forte aux extrê mitez de ses maffes, qu'au centre & vers le milieu. La fumée s'éleve avec d'autant plus de detours, & forme d'autant plus de tourbillons embara{fez les uns dans les autres, que le vent qui l'agite eft plus fort & plus violent.. La fumée prend autant de coloris differens, qu'il y a de causes differentes.

qui la produifent. La fumée ne fait jamais d'ombres terminées & tranchées, & fes extrêmitez s'affoibliffent. peu à peu, & deviennent infenfibles à mefure qu'elles s'éloignent de la cause qui l'a produite. Les objets qui font derriere la fumée, font d'autant moins fenfibles, que la fumée eft plus épaiffe. La fuméeeft plus blanche & plus épaiffe,quand elle eft près de fon principe » & elle paroît bleuâtre & azurée, quand elle en eft éloignée; le feu paroîtra d'autant plus obfcur, qu'il fe trouvera plus de fumée entre l'œil & luy; dans les lieux où la fumée eft plus éloignée, les corps paroiffent moins offufquez;; elle fait que le païlage eft tout confus, comme durant un brouillard, parmy lequel on voit en divers lieux des fuinées mêlées de flâmes, qui paroiffent dans les maffes les plus épaiffes de la fumée. Quand il y a des fumées ainsi répandues dans la campagne, le pied des hautes montagnes paroît bien moins que la cime; ce qui arrive auffi quand le brouillard eft bas, & qu'il tombe..