fur aman dier il ne fait que languir. fera des merveilles ; & au contraire s'il eft greffé fur amandier, il ne que languir & périra bientost. fera LE CURIEUX. Ces précautions eftant prifes, apprenez-moy encore je vous prie, ce qu'il faudroit faire dans le cas fuivant. Si l'on m'envoyoit dans une caiffe, des pays étrangers, des arbres qui euffent efté long-temps en chemin, & qu'aprés les avoir receûs, la terre ne fe trouvaft pas en état de les pouvoir planter à caufe de la gelée, comment pourroisles conferver jufqu'au je faire pour LE JARDINIER SOLIT. Il y a deux précautions à prendre: 1. Ayant reçeu vos arbres, que je fuppofe vous avoir efté envoyez dans une caiffe avec de la mouffe autour des racines (car c'est ce qu'il faut toûjours faire ob ferver en pareils cas) il faudra mettre la caiffe dans une cave jufqu'à ce que la terre foit en eftat qu'on puiffe les y planter. 2. La terre eftant entierement dégelée, l'on oftera les arbres de la caiffe, & l'on taillera les racines de la maniére dont je l'expliqueray. Enfuite l'on mettra tremper les racines dans de l'eau une journée, & & on les plantera conformément à la méthode dont je feray pareillement mention: je vous puis affeurer qu'il n'en manquera aucun, quand mefme les arbres feroient hors de terre depuis trois ou quatre mois. Je me fouviens à propos de cequ'il y a plus de vingt-cinq ans qu'on me fit prefent d'une douzaine de Jafmins d'Espagne venant de Genes, gros chacun comme le doigt: quand on me les apporta ils eftoient d'une fi grande féchereffe, qu'ils eftoient plus propres à brûler qu'à eftre plantez. Il me vint en penfée de les mettre tremper dans de l'eau l'efpace de fept ou huit jours, & je les plantay enfuite à tout hazard dans des pots. Je puis vous affeurer (autant qu'il m'en fouvient) que des douze il n'en manqua que deux, & les dix autres poufferent auffi-bien que s'ils n'avoient point esté secs. LE CURIEUX. Ce que vous venez de me dire eft bon à fçavoir, mais comment eette operation s'est-elle faite de l'eau feule? le moyen LE JARDINIER SOLIT. par C'est que l'eau, pendant le temps que les Jafmins y ont demeuré, ayant fait r'ouvrir les pores des racines & de la tige, qui avoient efté refferrez & comme bouchez par la grande féchereffe ; cette cau (dis-je) a préparé les ra cines à recevoir la féve; & l'acion de la végétation a fait pouffer des branches & des fleurs. Je crois qu'il en feroit de mefme des orangers, mais comme je ne l'ay pas experimenté, je ne vous en affeure point. LE CURIEUX. Vostre raisonnement me paroit jufte; il ne me refte plus qu'à vous demander ce que vous pensez fur la maniére de difpofer les arbres pour les planter, & fur le temps auquel on doit les planter. Le CHAPITRE XVII. temps &la maniére de planter les LE JARDINIER SOLIT. L y a deux faisons propres pour mencement du mois de Mars. Le temps de planter les arbres dans les terres lé géres chaudes. Dans les terres légères & chaudes, de mefme que dans celles qui ne font ni froides, ni humides, on doit planter vers le vingtième d'O&tobre, & pendant tout le mois de Novembre: c'eft le temps auquel Raifon pourquoy il les feuilles jauniffent. La terre qui eft avanta- a encore un peu de chaleur, la planter de communique aux racines, & leur bonne heure fait pouffer du chevelu, & de nouveaux filaments, ce qui prépare les arbres nouvellement plantez, à pouffer vigoureufement au printemps. S'il arrivoit de grandes féchereffes au printemps, il les fau geux de les arbres. 'Arrofer au printemps les arbres nouvelle droit arrofer, par deffus le fumier, ment plande temps à autre. LE CURIE U X. Mais fi cette qualité de terre n'eftoit pas préparée, & qu'elle ne le pût eftre que dans le mois de Mars, faudroit-il differer jufqu'à l'année fuivante pour planter ? |