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Grecs dans le tems de fa fabrique. La nudité de cette femme, fa difpofition, & celle de fa draperie, font abfolument Grecques. Cependant l'Etrurie ne peut être méconnue, non plus que l'originalité du morceau. Nonfeulement le goût du travail & celui du deffein, mais encore la coëffure, portent fenfiblement le caractère Etrufque.

On a vû dans les Volumes précédens quelques Figures de cette Nation, que j'ai regardées comme des Vénus. Elles ne le méritoient pas autant que celles de ce N°. Cependant elle pourroit être, même selon l'usage des Grecs, une femme fortant du bain.

On diftingue plus aisément au No. VI. une parure placée fur l'épaule du bras qui foutient la draperie. J'avoue que je ne l'ai vûe fur les Monumens d'aucun pays : on excufera donc mon filence à fon égard.

Cette Figure eft creufe, ouverte & applatie fur le derrière pour être pofée fur une furface deftinée à la repréfentation d'un bas-relief. On connoît plufieurs Monumens Romains, traités de cette façon, & même fans avoir le crochet, ou la barre destinée à les fixer. Ces Recueils en préfentent plufieurs exemples.

la

Hauteur de ce bronze, trois pouces cinq lignes.

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corps

CETTE Plaque de bronze, dont j'ignore abfolument l'ufage, préfente un animal fantastique, traité de bas-re lief. Il a la tête & les pieds d'une aigle, avec le & queue d'un lion : il eft pofé fur un ferpent à deux têtes. Les ouvertures que l'on voit fur cette plaque, dont l'une eft ronde, & l'autre longue & quarrée, n'ont point été placées fans raifon. Je crois qu'on ne pourra la concevoir, & prononcer fur l'objet & la deftination du morceau, que l'on n'ait trouvé cette parure, ou cette superstition placée

fur quelque corps, qui conduife à fon explication. Une espèce de chaperon qui part de deffus la tête de l'aigle, & qui recouvre le haut de chaque jambe, rappelle des ufages purement Egyptiens, mais avec des altérations dont il eft vrai que je ne connois point d'exemples. Ce bronze eft d'une belle fonte & d'une confervation parfaite. Le travail en eft exact, & le dessein un peu fec; mais l'un & l'autre font purement Etrufques. La partie inférieure de ce Monument eft ceintrée.

Hauteur deux pouces cinq lignes : largeur trois pouces deux lignes.

No. II. & III.

PLUSIEURS objets donnent du mérite à cette Figure, ou plutôt la rendent fingulière. Je ne crois pas même qu'on l'ait jamais rapportée. Elle eft inconteftablement Etrufque, non-feulement par le caractère du deffein, mais par la main ouverte que j'ai fait remarquer fi fouvent. Les fouliers & leur forme pointue appartiennent encore à cette Nation. D'un autre côté, rien n'eft plus Egyptien que l'arrangement des cheveux fur le derrière de la tête. Voyez le No. III. L'ornement placé autour du col, c'est-à-dire, fur l'extrémité de la tunique, eft également emprunté du même pays. L'habillement devient enfuite Etrufque ; mais il couvre ici tout le haut du corps. Il a même des manches très-apparentes, qui fe terminent au coude. Il eft vrai que cette étoffe eft fuppofée moins épaiffe qu'aucunes de celles que j'aie vûes fur les repréfentations de ce pays; mais, à plufieurs égards, cette manière de conferver abfolument le nud eft Egyptienne. Je dois ajouter que jufqu'ici je n'avois point remarqué cet habillement à des hommes, non plus que la manière de les foutenir d'une main fur la cuiffe. Il paroît en effet plus convenable à des femmes; cependant on ne peut douter que cette Figure Voy. Tome IV. ne repréfente un homme. D'un côté, cette antiquité me Planche XXIV. paroît devoir être regardée comme une fuite des impref- No, III, & IV.

No. III.

sions Egyptiennes, mêlées avec le goût national qui commençoit même à prévaloir : & de l'autre, on pourroit croire, avec beaucoup de vraisemblance, que c'est la représentation d'un hermaphrodite. La confervation de ce bronze eft très-belle.

Hauteur trois pouces moins une ligne.

N. IV.

On ne sçauroit douter que les Etrufques ne fuffent navigateurs, comme on le pouvoit être dans ces tems rePlanche XXII, culés. J'ai rapporté dans le troisième Volume une gravûre en creux, qui représente un homme travaillant avec une hache une pièce de bois courbe, ce qui peut indiquer la conftruction d'un bâtiment fur Mer. Sans recourir à l'Hiftoire Grecque, comme je l'ai fait dans l'explication de ce Monument, il eft certain que la quantité de bois, dont l'Etrurie étoit couverte dans ces tems anciens, engageoit les habitans à façonner les bois de toutes les manières. La gravûre de ce Scarabée de cornaline confirme cet ufage, & me paroît repréfenter tout fimplement un Etrufque qui, après avoir coupé un arbre, cherche à le former. Il eft vrai que cette forme femble plus propre à un bordage de navire, qu'à tout autre ouvrage. Je crois donc que ce fujet peut avoir quelque rapport à la navigation des Etrufques.

Au refte, la difficulté du travail rend compte du furplus d'incorrection, que l'on trouve fur cette gravûre, en la comparant aux Monumens précédens. Ils font, à la vérité, moins originaux, puisqu'en effet ils confervent plus du goût Egyptien.

N. V. & VI.

CE pied d'un Vafe de bronze, dont le travail & le deffein font également foibles, fert uniquement à prouver non-feulement les Etrufques avoient l'ufage des courfes dans les chars, mais que leurs chars étoient quelquefois.

que

attelés de trois chevaux. La barbe & le bonnet de celui qui conduit ce char, font encore une fingularité de ce Monument, d'ailleurs affez bien confervé. Ces attelages, car j'en ai deux pareils, mais celui-ci eft le plus complet; ces attelages, dis-je, ont été trouvés depuis peu de tems à Chiufi, petite ville de la Toscane.

Hauteur deux pouces onze lignes: largeur deux pouces fix lignes.

PLANCHE XLI

No. I. & II.

Le goût des Etrufques paroît plus formé dans cette Planche que dans la précédente, non-feulement par l'ufage qu'ils ont fait de l'imitation & de la reminiscence des Monumens Egyptiens, mais par la poffibilité d'y joindre leurs idées particulières. La réunion des jambes de cette Figure de femme, la disposition de ses bras, ainsi que fa calotte, ou fa première coëffure, font des objets dépendans de la manière Egyptienne; mais la proportion fort allongée, dont j'ai rapporté plufieurs exemples, eft une augmentation purement Etrufque, ainfi que l'efpèce de panier dont la tête eft furmontée, & dont il fort, de chaque côté, un corps large, plat & arrondi. Il eft d'autant plus difficile d'expliquer cette parure, que le milieu de ce corps eft percé, & recevoit un autre ornement. La racine de ce corps qui ne subsiste plus, eft mobile, & n'étoit arrêtée que par une goupille, rivée des deux côtés de la corbeille. Toutes les autres parties de ce Monument font parfaitement confervées ; mais ces parures, outrées en hauteur, ne peuvent être regardées que comme des réminiscences Egyptiennes.

Hauteur quatre pouces
quatre pouces huit lignes.

No. III. & IV.

CETTE autre Figure, également de bronze & du même

pays que la précédente, me paroît conftamment moins ancienne. Je le foupçonne à caufe du furplus de mouve→ ment, & de fa difpofition abfolument Etrufque. Ce Monument ne peut être mieux confervé. Il repréfente une Divinité, ou peut-être un Prêtre : la patère qu'il tient à la main, eft un préjugé pour l'une, où pour l'autre de ces opinions. L'habillement de cet Etrufque étant nul, on ne peut efpérer aucun fecours de ce côté. Son espèce de cafque, ou de bonnet redoublé par fon trop de longueur, eft le feul vêtement dont il foit chargé ; & les Monumens ne préfentent pas communément des coëffures de cette espèce, du moins je n'en avois point encore vû. Hauteur cinq pouces trois lignes.

N. V.

LES Etrufques ont affez fouvent représenté les oyes fur leurs poteries. J'ignore quelle raifon leur a fait préférer cet animal domeftique à tant d'autres plus agréables; mais on peut regarder cette prédilection comme une marque de reconnoiffance accordée à l'utilité qu'ils en retiroient on peut auffi l'attribuer à la fuperftition. Il eft certain du moins qu'ils ont fouvent représenté les animaux fur leurs Monumens ; les Scarabées, les Bronzes même nous en donnent la preuve, foit qu'ils portaffent le nom de cet animal, ou qu'ils vouluffent les regarder comme un fymbole de garde & de vigilance : en ce cas, les oyes confervées dans le Capitole, & devenues si célèbres chez les Romains, feroient encore un préfent des Etrufques.

Cet animal n'eft point des plus mal rendus; & ce bronze eft d'ailleurs très-bien confervé, à la réferve des pieds qui ont été rompus.

Hauteur un pouce neuf lignes : largeur deux lignes de plus.

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