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la nature pour exprimer une étoffe fine & légère. L'oeil fuit fes effets fans peine, & démêle avec plaifir la naiffance, la contrainte & la liberté de tous fes plis.

Les parties de ce marbre qui fubfiftent font très-bien confervées; mais un bras caffé, & le fommet de la coëffure emporté, nous privent des éclairciffemens que ces parties auroient pû donner fur la représentation de cette figure.

Je fçais que cette petite Statue, dont la proportion n'eft pas ordinaire, a , a été trouvée dans l'Archipel; mais j'ignore le nom de l'Ifle & tous les détails de fa découverte. Ces faits font de peu d'importance. Quand elle auroit été déterrée dans Athènes, elle me paroîtroit toujours Romaine, plus par fon travail que par la raison de fa chauffure, & du genre de fes draperies.

On voit que la Statue en question étoit anciennement placée fur un focle de forme ronde, & qui paroît avoir été chargé d'ornemens; mais on ne peut juger aujourd'hui de la forme totale ni des proportions de ce piédestal.

Hauteur de la figure, telle qu'on la voit aujourd'hui un pied cinq pouces.

PLANCHE LXXV.

N. I.

LES groupes de figures antiques & ifolées font trèsdifficiles à trouver en bronze. On peut croire qu'un objet compofé eft plus facilement détruit: cependant il eft certain que les Anciens ont préféré les figures feules; & la prédilection en faveur de ces dernières, eft fi marquée, qu'elle ne mérite point d'être difcutée. Le grand nombre de morceaux que j'ai rassemblés, fans en trouver de cette efpèce, pourroit feule fervir de preuve à leur rareté.

Ce petit préambule eft en quelque façon nécessaire pour excufer la représentation du Monument que je donne sous ce Numéro. Non-feulement le travail en eft auffi mauvais que le deffein, mais il ne peut rien apprendre. En effet,

Pl. LXXXV. No. II.

on ne peut regarder les deux figures, dont ce groupe eft compofé, que comme la représentation de Vénus & de Mars: l'un & l'autre fe donnent la main. La Déesse tient de fon autre main, qu'elle approche de l'épaule de Mars, un gros bouquet de fleurs; & le Dieu présente la pomme dont la Déeffe, felon les apparences, lui a fait le facrifice. Cette petite action eft la feule fingularité que préfente ce Monument, dont on ne peut attribuer le travail qu'au BasEmpire, d'autant même que les figures font infiniment vêtues. On doit cependant remarquer les deux baudriers qui fe croisent fur la poitrine de Mars: cet arrangement fait voir un des baudriers portant à gauche l'épée ordinaire, & l'autre chargé de l'épée à l'Espagnole, fur le côté droit. Le diadême radial & fort pefant, que l'on voit fur la tête de Vénus, mérite auffi d'être obfervé comme une fingularité de mauvais goût.

Hauteur trois pouces fept lignes : largeur trois pouces

No. II. & III.

J'AI rapporté dans le premier Volume de ces Antiquités une tête votive qui reffemble beaucoup à celle de ce N°, & j'aurois évité le reproche apparent de la répétition; mais la forme des pendans d'oreilles, jointe au développement plus marqué que je ne l'ai vu fur aucun Monument, de la parure de tête nommé diadême, m'ont engagé à la faire graver.

Le Monument est bien confervé : les prunelles, formées par deux grenats cabochons, font dans leur ancienne fituation. Le No. III. préfente la feule altération que cette tête ait soufferte ; & les deux points de vue, fous lefquels elle eft représentée, mettent en état de diftinguer les tenons qui fervoient à porter la bélière mobile, à laquelle cet Ex-voto étoit fufpendu : cette bélière n'eft cependant pas abfolument difpofée comme celle du premier Volume, à laquelle j'ai renvoyé. Les cheveux de cette tête, treffés & arrangés comme on les voit dans l'autre, font ici recou

verts par un bandeau, dont le milieu pointu eft chargé d'un ornement léger. Cette parure folide., car elle étoit conftamment de métal, eft terminée de chaque côté par un cordon, dont on distingue l'attache à la hauteur des oreilles, & dont les extrémités font renouées au-deffus du col.

Ce Monument creux, comme celui du premier Volume, est fondu avec une extrême légèreté. Hauteur trois pouces huit lignes.

No. IV. V. VI. & VII.

JE dirois tout auffi-bien qu'un autre, que ce petit Vafe 'de bronze servoit autrefois à renfermer des parfums; mais j'aime mieux avouer que fon ancien ufage m'eft inconnu. J'ajouterai feulement que fa forme, qui pourroit être plus élégante,m'engage moins à le rapporter que fa confervation & fes ornemens. On voit le Vafe en entier au No. IV. Le N°. V. présente fon couvercle à moitié levé, & rendu mobile par un fimple mouvement de charnière. Les ornemens font rapportés féparément; ceux du couvercle au N°. VI, & ceux de la partie inférieure au N°. VII. Quant à la confervation, elle eft fi complette, qu'il ne manquoit que la goupille de la charnière, quand le Monument m'est arrivé de Rome, où il a été trouvé depuis très-peu de

tems.

Hauteur trois pouces plus grand diamètre deux pouces une ligne.

PLANCHES LXXVI. & LX XV II. J'AI rapporté dans le premier & dans le fecond Volume de ces Antiquités, plufieurs petites têtes de terre cuite. Je les ai regardées comme ces imaguncula ou petits portraits dont parle Cicéron, & que les Romaines donnoient à leurs Amans. On peut jetter les yeux fur ce que j'en ai dit alors, car je n'ai point changé de fentiment, & je n'ai rien trouvé dans les recherches que j'ai faites depuis ce

Planc. LXXV. du premier Vol. Pl. LXXXVII.

VI. VII. & VIII.

&XCI.du fecond

a Lett. à Atticus,

tems qui m'ait donné le moindre doute. Cette Planche & celle qui la fuit font donc remplies par des têtes qui ne préfentent, il eft vrai, que la diverfité des parures, ou le plus fouvent de l'arrangement des cheveux. Non-feulement c'est une curiofité que l'on peut être bien aife de fatisfaire, mais elle n'eft pas fans utilité pour les Artistes, lorfqu'ils voudront diverfifier les coëffures de femmes,dans les fujets de l'Hiftoire Ancienne qu'ils auront à traiter. Il faut convenir cependant que l'on trouve ces têtes avec grand plaifir; car elles font ordinairement du meilleur travail, & traitées avec autant de goût que de fineffe: vérité qui ne contredit point l'ufage que je leur fuppofe. Mais par quelle raifon fe trouvent-elles plus communément en Égypte, que , que dans les autres pays de la domination Romaine, car les fix que je rapporte dans ces deux Planches me font encore venues du Caire ? Il faut passer légèrement fur les points qu'on ne peut éclaircir.

Ces Buftes ne font fufceptibles d'aucune explication.' J'avertirai feulement que la tête, numérotée IV, paroît coëffée du Boiffeau ou du Modius confacré à Sérapis; mais je le regarde comme une parure ou comme un ornement, que je crois d'autant plus de fantaisie, qu'il n'est point représenté fur les autres Monumens, comme on le voit ici; c'est-à-dire, qu'il eft ordinairement rond, & que non-feulement il eft de forme ovale fur cette tête, mais qu'il en fort deux bandelettes pliffées, qui contribuent à la parure ou à l'ornement de ce Bufte, & qu'enfin on a placé dans la partie du milieu de cette espèce de Boiffeau, un ornement en relief, dont le Lecteur peut juger par le deffein. Les deux afpects de chacune de ces têtes font mar qués par le même Numéro.

PLANCHE LXXVIII.

N. I.

CE Fragment de terre cuite eft de la plus grande fineffe

d'ébauchoir; il représente une jeune Femme parée & chargée d'épis de bled. Je ne crois point que ce puiffe être la représentation de Cérès, que les Anciens ont toujours traitée affife, comme une Divinité folide, parcourant dans fon char le monde dont elle faifoit le bonheur; enfin, âgée, comme étant la mère de Proferpine. On verroit donc ici la faifon de l'Eté; mais le contrafte dans la pofition dont les Modernes ont abufé; le mouvement affecté de la draperie, la place de la ceinture, tout me conduiroit à regarder ce Monument comme une opération moderne quoiqu'il m'ait été envoyé de Rome fur le ton d'une Antiquité. Il me femble que dans un Recueil du genre de celui-ci, il eft bon quelquefois de préfenter les raifons l'on a de douter, & de les joindre à l'exemple. Largeur trois pouces deux lignes : plus grande hauteur pouces onze lignes.

'deux

No. II. III. & IV.

que

IL eft rare de trouver toutes les parties complettes dans les Monumens antiques; on doit jouir de celles qu'ils nous préfentent, & qui parlent clairement à l'efprit. Je rapporte ce Sacrificateur, ou plutôt ce Victimaire, avec d'autant plus de plaifir, que curieux par lui-même, il peut être utile aux Artiftes, par la confervation des inftrumens de fa profeffion, que je n'ai point vu marqués avec autant de précision fur aucun autre Monument; car on ne peut regretter fur celui-ci que la perte du manche de l'un de fes couteaux. Il tient fur fon épaule l'affommoir dont la forme applatie eft fingulière ; fon tablier & fa ceinture font diftincts & difpofés fans manière : la gaîne qui renferme les couteaux ne laiffe aucun doute fur fa deftination; elle est deffinée féparément au No. IV. Enfin, l'air de fon visage & fon maintien conviennent à fa profeffion. Il faut convenir cependant que l'ouvrage n'a jamais été d'une fine exécution; mais les maffes générales font juftes, & fa confervation, puifqu'il ne manque aucune partie

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