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prünelles. Il eft fréquent fur les ouvrages Romains, & plufieurs Modernes ont adopté ce procédé qui, je l'avoue, me paroîtra toujours ridicule.

Enfin, des reftes de Dorures que l'on voit clairement avoir été mifes fur des bronzes par le moyen du feu, ou fur des bois de différente espèce avec le fecours des mor dans, prouvent que les Egyptiens n'ignoroient aucune pratique de la magnificence la plus recherchée & pouffée même jufqu'aux derniers détails.

PLANCHE I

No. I. & II.

LA groffiéreté du travail & la fimplicité du trait, qui ne refpirent que l'ignorance, le bois de fycomore dont l'ouvrage eft fabriqué, & l'asphalte dont un enduit trèsépais couvre entiérement la figure, m'engagent à la regarder comme très-ancienne, à l'égard de l'Egypte. On ne peut calculer les monumens de cette efpèce, que par des à peu-près auffi vagues que généraux: voici le calcul que la réflexion me préfente.

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Ces ouvrages font de beaucoup plus anciens que ceux 'de Perfépolis, par la raison qu'ils font beaucoup moins formés & je regarde ceux de cette Capitale de la Perfe, comme je l'ai fait voir dans un Mémoire particulier (a) des Infcriptions & Belles-Lettres, comme une imitation des Arts de l'Egypte. Ces monumens Egyptiens ont précédé le règne de Cyrus; ainfi le calcul ni des années, ni même des fiècles, ne peut nous approcher de leur origine. Les deux afpects de celuici ferviront à prouver au Lecteur, par leur forme & leur de détail, que peu les règles déterminées & généralement affez fuivies dans l'Egypte, n'étoient point encore fixées & arrêtées quand on a travaillé ce bois; mais la grande antiquité étant fon unique mérite,

(4) Il n'est point encore imprimé dans les Mémoires de l'Académie.

il

& IV.

fuffit de dire que la figure eft haute de cinq pouces Sept lignes.

No. III. & IV.

LA difpofition des monumens de ce genre, plus en core que leur matière de bois de fycomore, m'engagera toujours à les mettre dans le rang des plus anciens de Planche I. No. II. l'Egypte. J'en ai rapporté deux dans le III. Volume, à peu-près dans le même goût & d'une proportion peu dif férente. Cependant je les crois d'une plus grande antiquité que celle de ce numéro, par la raison de la couleur bleuë en détrempe, dont cette figure eft encore aujour d'hui généralement couverte, à la reserve d'une bande blanche, qui règne dans toute la partie de derrière & du vifage, fur lesquelles on voit des reftes de fon ancienne dorure. Or il eft conftant que les opérations de l'Art ont exigé plus de recherches que le simple asphalte ou bitume dont les autres font couvertes: la couleur la plus générale eft d'un affez vilain bleu, elle eft affez bien confervée, & l'on voit qu'elle a toujours été fale; le visage, comme je l'ai dit, la bande du dos, & la partie correfpondante du piédestal (car tout eft du même morceau) font enduites de chaux lavée & tamifée. Cette, préparation de la plus grande blancheur, fait voir que les Egyptiens fe fervoient, pour dorer fur le bois, des mêmes moyens que nous employons.

Les réflexions que l'on peut faire fur ce monument, ne peuvent raisonnablement avoir une plus grande étendue.

Hauteur totale huit pouces cinq lignes: quarré du plan, deux pouces fept lignes.

N. V.

Les mêmes raifons de couleur en détrempe, placée fur une figure de bois de cédre, m'engagent à rappor ter la figure de ce numéro; elle joint à la fingularité

des

des reftes de dorures & de couches néceffaires à cette opération, celle d'avoir été préparée dans tous les tems pour être appliquée fur un corps plan, c'est-à-dire, pour fervir de bas-relief: c'est le feul monument Egyptien que j'aye vû travaillé dans ce goût. La tête eft fi dégradée, que je ne puis nommer l'animal dont elle étoit la représentation; je ne fçais donc fi celle d'un Lyon, d'un Singe ou d'un Épervier, couronnoit cette efpèce de Terme. Je dis espèce, car fes pieds font les pieds humains & le chaperon qui couvre la tête, ne laissent aucun doute fur le pays dans lequel ce monument a été travaillé ; mais je ne puis rendre aucun compte fur l'objet de cette antiquité, & je fuis obligé de garder le même filence fur le trou percé avec foin & qui traverse le Terme dans fon milieu : il eft même affez confidérable. Je finirai en difant que la proportion totale est élégante, que le travail n'a point été négligé.

&

apparens :

Hauteur fix pouces : plus grande largeur fur l'eftomac un pouce trois lignes.

"PLANCHE IL

No. I. II. & III.

LES fingularités que préfente cette Figure de bois font en affez grand nombre: je crois qu'on doit la regarder comme une représentation d'Isis, quoique fes mains croifées foient armées du fouet & du bâton courbé d'Ofiris. Il eft vrai que ces attributs font exécutés en creux & par le plus fimple trait; il eft encore vrai que le deffein & les proportions de la Figure ne font pas juftes, & que les coudes defcendent ridiculement bas. La parure du col, dans le goût confacré à l'Egypte, est semblable à plusieurs dont j'ai rapporté des exemples, & eft augmentée fur ce monument par les ornemens que l'on voit aux poignets; mais l'ajuftement de la jupe qui s'éLargit jufques à terre eft fi peu ordinaire, que fans toutes Tome V.

B

les raifons de reconnoiffance que ce monument préfente, on pourroit douter qu'il fùt Egyptien. Les hieroglyphes dont cette jupe eft couverte prefque dans fon entier font fi bien coupés & fi bien confervés, qu'après avoir fait voir ce monument fous deux aspects, j'ai voulu les préfenter féparément : ils font gravés au N°. III, efpacés en fix lignes, comme on le voit fur l'original.

Hauteur fix pouces fix lignes: plus grande largeur aux coudes, deux pouces deux lignes: largeur du bas de la jupe, un pouce dix lignes.

N. IV.

Je ne crois pas la pierre hématite, ou plutôt la gravûre dont elle eft ornée, auffi ancienne que le travail de la Figure précédente; cependant, elle me paroît véritablement Egyptienne; elle n'eft même chargée d'aucun des caractères que les Bafilidiens ont fouvent ajoutés aux monumens de ce genre, & qui leur font donner en général le nom d'Abraxas. Ces deux Figures humaines paroiffent ici avec des têtes d'animaux, comme nous en avons un très-grand nombre d'exemples: celle que l'on voit avec une tête de loup, tient le fceptre d'Horus furmonté de la hupe; le difque du Soleil ou de la Lune eft placé au-deffus de l'autre Figure, dont la tête eft formée par celle d'un oiseau qui m'eft inconnu ; elle tient d'une main le Tau ou la clef; & l'autre eft également appuyée fur le fceptre, garni dans fa partie inférieure par des plumes, ou des objets auffi légers: le Soleil exprimé avec fes rayons au-deffus des deux Figures, & leurs habillemens, me perfuadent que cette gravûre affez groffiérement faite d'ailleurs, n'est pas fort ancienne par rapport à l'Egypte. Ne pourroit-on pas regarder ce fujet, comme la représentation de l'alliance particulière de deux Nomes, dont on fçait que le culte différoit abfolument?

PLANCHE III.

No. I. II. & III.

On pourroit placer cette Figure d'Ifis dans le rang des Divinités menaçantes, car elle tient le fouet & le fléau dans la même difpofition qu'on les a donnés à Ofiris ; ces attributs, ou plutôt ces armes que l'on voit rarement fur les représentations de femmes, me paroiffent avoir été autrefois dans l'Egypte l'équivalent du foudre que les Grecs lui ont fubftitué, peut-être avec moins de vraifemblance, mais du moins avec plus de nobleffe & de dignité.

La forme de cette espèce de Bufte eft le feul mérite de cette Figure. On peut même la regarder comme certaine & conftante, car elle n'a fouffert aucune altération: on voit sous le N°. II, les quatre lignes d'hiéroglyphes qui décorent le bas de ce Bufte. Je poffede un autre monument de même matière, c'eft-à-dire, de ferpentine; la forme en eft absolument pareille; elles ne different que par la proportion. Je me contente de rapporter fous le N°. III, les trois lignes d'hieroglyphes, dont le plus petit Buste eft orné dans la même difpofition que celui-ci. Il a cinq pouces de hauteur ; & celui que l'on voit gravé fur cette Planche, a huit pouces moins une ligne.

Les deux Figures étant femblables, il n'est pas étonnant que les hiéroglyphes paroiffent à-peu-près les mêmes en les jugeant par le coup-d'oeil fimple, ceux du No. III, paroiffent un peu moins étendus.

PLANCHE IV.

No. I. & II.

CE Fragment de Bafalte me donne occafion de parler de cette espèce de pierre, dont je n'avois poffédé jufqu'ici aucun morceau. Je défirois depuis long-tems un

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