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LIDA.

J. GE-xion qu'il n'y trouveroit pas de gran des reffources pour les befoins de la vie; & réfolu à s'attacher au folide, il s'intrigua pour avoir la direction de quelque College.

Il fut d'abord chargé de celle du College du Cardinal le Moine, à Paris, d'où il paffa enfuite à Bourdeaux en 1547. pour diriger celui de cette ville, à la place de Govea qui avoit été rappellé en Portugal par le Roy Jean III. pour faire l'Ou verture du College de Conimbre. Ce ́ favant voulut débaucher Gelida, comme il avoit fait plufieurs autres,' pour paffer en Portugal; mais celuici qui étoit accoutumé aux mœurs de France, ne put fe refoudre à en1 fortir, & aima mieux refter à Bourdeaux.

Govea ne devoit être que deux' ans abfent; mais comme il mourut en Portugal avant que ce temps fût écoulé, Gelida, qui n'avoit eu que comme en depôt la charge de Prin cipal du College de Bourdeaux pendant fon abfence, y fut confirmé par le Parlement & par le peuple de cette ville, malgré les efforts & les

travérfes d'un autre qui vouloit J. Gr avoir fa place, & dont il parle fou LIDA. vent dans fes Lettres.

Il remplit cette place jufqu'à fa mort avec autant de gloire qu'il avoit fait celle de Principal du Cardinal le Moine, & y eut beaucoup à fouffrir de la difette, de la pefte, & des feditions qui fe firent fentir à Bour deaux.

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La pefte l'en chaffa au mois d'Août 1557. & il fe retira avec fa femme & une petite fille qu'il avoit à Quinfac village fur la Garonne au-deffus de: Bourdeaux où ils furent tous malades. De retour en cette ville, où les maladies étoient beaucoup diminuées, il y eut une rechute au mois de Fevrier de l'année fuivante, & en: mourut le 19 du même mois 1558.. âgé de plus de 60 ans.

On voit par fes Lettres qu'il fai-foit de grandes depenfes pour l'en-tretien de fon College, & qu'il n'ou-blioit rien pour le rendre floriffant; auffi mourut-il fort endetté. On s'imaginoit qu'il avoit dans fon Cabinet plufieurs Ouvrages qu'on pourroit donner au public; mais on

LIDA.

J. GE- n'y trouva que quelques Lettres, qui furent imprimées fous ce titre. Joannis Gelida Valentini, Burdiga lenfis Ludimagiftri Epiftola aliquot & Carmina. Rochelle 1571. in-4°. Cc fut un de fes difciples, nommé Jacques Bufine, de Bourdeaux, qui prit le foin de publier ces Lettres, & qui mit à la tête la vie de Gelida. qu'André Schott a inferée dans fon Hifpania Bibliotheca p. 616. fans en nommer l'Auteur. Ces Lettres qui font au nombre de 54. & s'étendent depuis l'an 1549. jufqu'au commencement de 1556. n'ont rien de fort intereffant, & ne regardent que les affaires du College de Bourdeaux. Les Vers annoncés dans le titre confiftent en trois pieces, dont l'une eft intitulée: Exhortatio de fervanda Amicitia, & les deux autres font des Epitaphes de Guillaume Budé en vers Latins & en vers Grecs. L'Editeur a ajouté à la fuite: Arnoldi Fabricii Vafatenfis Epiftola aliquot C'eft fort peu de chofe.

V. Sa vie par Jacques Bufine.

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SAGNES.

ACQUES Caffagnes naquit vers J. CASl'an 1634, à Nifmes de Michel Caffagnes, qui fut d'abord Maître des Requeftes du Duc d'Orleans, & qui devint enfuite Treforier du Domaine de la Senechauffée de Nifmes.

Il vint fort jeune à Paris, où ayant embraffé l'état Ecclefiaftique & s'étant fait recevoir Docteur en Theologie, il chercha à fe faire un nom par la Prédication.La Poefie lui parut auffi un moyen propre pour cela, & il s'y appliqua avec foin & même avec fuccès.

Une Ode qu'il fit en 1660. à la louange de l'Academie Françoise, lui en ouvrit les portes, & il y fut reçu l'année fuivante 1661. à la place de Gerard de Saint-Amant, à l'âge de 27 ans.

de

Un Poeme qu'il compofa peu temps après, & où il introduit Henri IV. donnant des inftructions à Louis XIV. plut extrémement à M. Colbert; & ce Miniftre lui procura

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J. CAS- une penfion de la Cour, le fit Garde SAGNES. de la Bibliotheque du Roy, & le nomma enfuite en 1663. un des

qua

tre premiers Academiciens, dont l'Academie des Infcriptions fut d'abord compofée.

La Prédication ne lui fut pas fi avantageufe. Il eft vrai qu'il fut d'abord applaudi à Paris, & que les applaudiffemens qu'il y reçut le firent nommer pour prêcher à la Cour: Mais Boileau Defpreaux ayant alors lâché contre lui un trait malin dans fa troifiéme Satyre, ou il dit qu'il ne compte pour rien la bonne chere,

Si l'on n'eft plus au large affis en un feftin,

Qu'aux Sermons de Caffagne, ou de l'Abbé. Cotin:

il craignit avec raifon de trouver les Courtifans peu difpofés à l'écouter favorablement, & ne prêcha point. Cependant à juger de lui par fon Oraifon funebre de M. de Perefixe, il n'étoit pas fans merite pour le temps où il prêchoit. Il falloit. même que ce Prélat lui connût du

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