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S. CAR-Poefies Gréques ne porte pas un juTEROMA- gement favorable de celles de Carteromaco; mais on fait qu'à l'exemple de Jofeph Scaliger fon maître il ne rendoit pas juftice aux Italiens.

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5. On a encore de lui trois Lettres; l'une Gréque, qui eft à la tête du Thefaurus Cornucopia de Varino, à qui elle eft adreffée : les deux autres en Latin, la premiere jointe aux Lettres de Politien à qui elle eft écrite, la feconde écrite à Daniel Renieri, & imprimée avec fon difcours fur la langue Gréque.

Il est étonnant que Paul Jove n'aie point parlé de Carteromaco dans fes Eloges. Frederic Ubaldini dans la vie de Colocci le nomme mal à propos Grec de Nation. L'Article que Bayle en a donné n'est point exact. V. Le Journal de Venife tome 20. p. tome 26. p. 317.

278.

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PAUL

PAOL

TALLEMANT.

AUL Tallemant, Prieur d'Am- P. TALbierle & de Saint Albin, naquit LEMANT. à Paris le 18 Juin 1642. de Gedeon Tallemant, Maître des Requeftes & de Marie du Puget de Montoron fille de M. de Montoron Receveur General des Finances.

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Il fut lié de fort bonne heure avec tout ce qu'il y avoit de plus diftingué à la Cour & à la ville par l'efprit, le goût & la politeffe. Tout cela même fe trouvoit raffemblé en quelque maniere dans fa propre famille car il étoit proche parent de M. de la Serre Hiftoriographe, du Docte Pomeufe, mort Evêque de Marseille, de l'Abbé Tallemant, traducteur des vies de Plutarque, de Madame Peliffari, & de Madame de la Sabliers, fi celebres l'une & l'autre par la delicateffe & l'élevation de leur efprit.

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Une certaine idée de Galanterie avoit beaucoup de part à l'efprit de ce temps-là. On ne vouloit prefque de petites Poefies tendres, ou de

que

P. TAL- grands fentimens enchaffés dans des LEMANT. Avantures qui ne finiffoient point. En un mot le regne des Opera commençoit, & l'on étoit dans la fureur des Romans. Ces impreffions à la 'mode faifirent l'Abbé Tallemant avec tout l'avantage que leur donnoient fa jeuneffe & fa vivacité. Il brilla d'abord par de petits vers, par des Idylles & des Paftorales, puis par des Opera en forme, qui trouverent des Muficiens, & qui furent reprefentés avec fuccès dans des maifons particulieres.

Il n'avoit encore que 24 ans, lorf que l'Academie Françoife le choisit en 1666. pour remplacer M. Gombauld.

La fortune ne fuivit pas l'exemple des Mufes. L'Abbé Tallemant né dans le fein de l'Opulence, élevé dans le grand Monde, & parvenu au comble des honneurs de l'Efprit, perdit tout à la fois fon pere, fon grand-pere, & avec eux la double efperance d'un gros patrimoine.

Son pere avoit abforbé le fonds de plus de cent mille livres de rente par fa profufion dans les Intendan

ces, & par les groffes pertes qu'il P. TAL avoit faites au jeu contre le Cardi- LEMANT. nal Mazarin. M. de Montoron de fon côté avoit diffipé des richeffes immenfes avec la même facilité qu'il les avoit acquifes, & peu de temps avant fa mort la Chambre de Juftice avoit foigneufement recherché ce que fa magnificence n'avoit pas encore epuifé.

Madame Tallemant eut peine à trouver dans les débris de ces deux fucceffions,de quoi fubfifter avec une famille de cinq enfans. Leur établiffement l'embaraffoit, car ils n'en avoient aucun; cependant quand fes amis la mettoient fur cette matiere, heureusement en voila un de pourvû difoit-elle, en parlant de l'Abbé parce qu'il étoit de l'Academie Françoife. Propofition qui fe trouva juftifiée dans la fuite.

L'Abbé Tallemant fe livra de bonne grace au caprice du fort, & bien loin que fon efprit en parût abbatu, fa réputation naiffante croiffoit tous les jours par mille petits Ouvrages & furtout par des difcours Academiques. Un des premiers fut l'Eloge

P. TAL-funebre de M. le Chancelier Seguier. LEMANT. Il celebra enfuite la gloire du Roy

dont le progrès des Arts & des Sciences, les Conquêtes de Hollande, & la paix de Nimegue lui fournirent tour à tour le fujet.

La réputation qu'il fe fit par ces difcours, qu'il recitoit ordinairement les jours que le public étoit admis aux affemblées de l'Academie, excita la curiofité de M. Colbert, qui charmé des talens du jeune Academicien s'intereffa aux malheurs de fa famille, & lui donna enfin une place dans l'Academie des Infcriptions, avec une penfion de cinq

cens écus.

L'Abbé Tallemant fut auffitôt d'un grand fecours à la Compagnie. Ce fut lui qui concerta avec M. le Brun le deffein des Tableaux de la grande Gallerie de Versailles, & y ajouta des Infcriptions qu'on trouva dans la fuite trop étendues, & aufquelles on en fubftitua de plus fimples.

On le chargea enfuite de la defcription de prefque toutes les Maifons Royales, & il en avoit déja fait plufieurs, quand M. Colbert mourut.

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