B. A:

Atruire la jeuneffe. Il profita effecti-
vement beaucoup fous lui dans NEAU.
les Belles-Lettres, mais il eut le
malheur de prendre dans fa conver-
fation du goût pour les nouvelles
erreurs, que Volmar profeffoit, &
'de fe difpofer à les embraffer, com-
me il fit dans la fuite.

La grande reputation qu'il s'acquir
bientôt par fon habileté dans les
langues Gréque, & Latine, & dans
la Poefie, engagea quelques-uns des
anciens Echevins de Lyon, qui
étoient fes Compatriotes, à lui faire
offrir une chaire de Profeffeur en
Rhetorique dans un College qu'ils
venoient d'établir. Aneau l'accepta
avec joye, fe rendit à Lyon,
& y
prit poffeffion de fon pofte, qu'il a
confervé jufqu'à fa mort, pendant
plus de 30 ans.

On y fut fi content de lui, qu'en 1542.on le choifit pour être Principal de ce College. Mais il fit un mauvais ufage de la confiance qu'on avoit en fon habileté. Il s'en prevalut pour accrediter l'herefie, & pour en infecter la jeuneffe qu'il inftruifoit. On ne fut pas longtemps

NEAU,

B. A- fans s'en appercevoir, & on fe contenta d'abord d'en murmurer; mais un accident arrivé le jour de la feste du S. Sacrement de l'an 1565. mit fin à la feduction, en terminant sa vie d'une maniere tragique.

Ce jour, qui étoit le 21 Juin, comme la Proceffion paffoit vers le College, on lança avec roideur d'une des feneftres une groffe pierre fur le S. Sacrement, & fur le Prêtre qui le portoit. Soit que ce coup. vint d'Anean, ou non, le peuple irrité entra en foule dans le College, & maffacra Aneau, qu'il crut l'auteur de cet attentat. Le College fur même fermé le lendemain par ordre du Corps de ville.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. Chant Natal, contenant Sept Noels, un Chant Paftoral, & un Chant Royal, avec un Mystere de la Nativité par perfonnages; compofé en imitation verbale & musicale de diverfes chanfons, recueilli fur L'Ecriture Sain te, d'icelle illuftré. Lyon. Sebaftien Gryphins 1539. in-8°.

2. Lyon marchant, Satyre Fransoife, fur la Comparaison de Paris;

B. A

Rouen, Lyon, Orleans; & fur les
chofes memorables advenues depuis l'an NEAU,
1524. fons Allegories & Enigmes ; par
Perfonnages Myftiques. Jouée au Col-
lege de la Trinité de Lyon en 1541.
Lyon. Pierre de Tours 1542. in-8°.

3. Oraifon, ou Epitre de M. Tulle Ciceron à Octavius, depuis furnommé Augufte Cefar; avec des Vers de Corneille Severe, Poete Romain, fur la mort de Ciceron. Le tout tourné de Latin en François, à savoir, ladite Epitre en profe, & lefdits vers en rime. Lyon. Pierre de Tours 1543. in-8°.

4. Les Emblemes d'André Alciat traduits vers pour vers, jouxte la diction Latine, & ordonnés en lieux communs, avec Sommaires, Infcriptions, Schemes, & brieves expofitions Epimythiques, felon l'allegorie naturelle, morale, ou hiftoriale. Lyon. Guillaume Roville 1549. in-8°. It. Ibid. 1558. in-16. On a une autre traduction des Emblemes d'Alciat en vers François, par Jean le Fevre, de Dijon, Chanoine de Langres, imprimée à Lyon par Jean de Tournes en 1555. in-16.

5. Pafquil Antiparadoxe; Dialogue contre le Paradoxe de la faculté

B. A-du Vinaigre. Lyon 1549. in-8°.

NEAU.

6. Exhortation rationale de S. En chier à Valerian, le retirant de la Mondanité & de la Philofophie profane, à Dieu, & à l'étude des Saintes Lettres s traduite en vers François, jouxte l'Oraifon Latine. Lyon, Macé Bonhomme 1552. in-4°.

7. Pita Poefis. Lugduni 1552. in 8o. Ce font des vers Latins & Grecs, qui fervent d'explication à une centaine d'Emblêmes. Aneau les a traduits en François, & les a publiés fous le titre fuivant.

8. Imagination Poetique, traduite en vers François, des Latins & Grecs, par l'Auteur même d'iceux. Lyon. Ma"cé Bonhomme 1552. in-8°. Avec figu res en bois.

9. Le Trefor d'Evonime Philiatre, des Remedes Secrets, livre Phyfic, Medical, Alchimic & difpenfatif de toutes fubftantielles liqueurs, & appareils de Vins de diverfes faveurs, neceffaires à toutes gens, principalement à Medecins, & Apoticaires, traduidt du Latin. Lyon. Balthafar Arnoullet 1555. in-4°. Cet Ouvrage eft traduit du Latin de Conrad Gefner.

10. Art Poetique François pour l'inB. A= ftruction des jeunes ftudieux & encore NEAU. peu avancez en la Poefie Françoife. Avec le Quintil Horatian fur la défenfe & illuftration de la Langue Françoife faite par Joachim du Bellay: Lyon. Jean Temporal 1556. in-16. Du Verdier, qui l'avoit mis d'abord au rang des livres des Auteurs incertains, parce qu'il eft Anonyme, a depuis oui dire que Barthelemi Aneau en étoit l'Auteur; c'eft ce qui l'a engagé à le placer parmi ceux d'Aneau; quelques-uns, ajoute-t-il, » l'ont attribué à Charles Fontaine; mais quant à moi je ne le tiens être ni de l'un ni de l'autre, mais >> bien plutôt de Thomas Sibyle, le» quel depuis en une Epître pofée » au commencement de la traduction qu'il a faite de l'Anteros de Baptifte Fulgofe, fait mention d'un Art Poetique François forti de lui, » & imprimé; & je n'en ai point vû » d'autre, finon celui de Jacques » Peletier.

11. Le tiers livre de la Metamor phofe d'Ovide, traduit en vers FranCois; avec les Mythologies & Allego