Imágenes de páginas
PDF
EPUB

J. F. il compofa un Traité de la Nature & VAIL de l'ufage du Caffé, fujet qu'il s'étoit LANT. rendu très-familier. L'envie qu'il cut d'en perfectionner le ftile, priva le Public de cet Ouvrage. Il le don na à revoir à un de fes amis connu par quelques Pieces de Theatre. Le Manufcrit s'égara entre fes mains ; & comme c'étoit un joueur de profeffion, Vaillant s'en confola, en difant qu'il avoit acquis le droit de tout perdre.

Il fut reçu à l'Academie des Infcriptions en qualité d'Eleve au mois de Juin 1702. Mais cette Academie ne jouit pas longtemps de lui. Elle le perdit prefque en même temps que fon pere, qui mourut le 23 Octobre 1706. parce qu'il mena, pendant les deux années qu'il vêcut encore, une vie très-languiffante. Une fievre double tierce le confumoit peu à peu, & l'emporta enfin le 17 Novembre 1708. dans fa 44° année. On a cru que la veritable caufe de fa maladie étoit un abçes formé dans la tête par quelque chute. Car il étoit d'un temperament robufte, & avoit un air de fanté, qui fembloit promettre une longue vie,

Il étoit bon & humain, au-delà J. F. de ce qu'on peut dire, d'une fran- V A ILchife fans égale, veritablement at-LANT. taché à fes amis, tellement éloigné de toute vue d'intereft, de fortune, ou d'ambition, qu'après la mort de fon pere, il rechercha quelques-uns de fes emplois avec fi peu d'empreffement, qu'il parut moins les vou-, loir obtenir, qu'éviter le reproche de les avoir meprifés.

Tout ce qu'on a de lui fe réduiɛ peu de chose.

1. A la premiere affemblée publique tenue après fa reception à l'Academie des Infcriptions, c'est-à-dire le 14 Novembre 1702. il lut une differtation curieufe fur une Medaille d'Acheus, dont on trouve un long extrait dans les Memoires de Trevoux du mois de Janvier 1703. P. 129.Cet Acheus, Prince Syrien, avoit acquis de fi bonne heure le titre de grand Capitaine, qu'il le jugea à la fleur de fon âge, un titre inutile, s'il ne le conduifoit à la fouveraine puiffance. Il fe fit proclamer Roy dans les Provinces, dont Antiochus le Grand lui avoit donné le Gouver

J. F.

nement; & il paroiffoit déja affermi

VAIL- fur le throne par des alliances, & LANT. des conquêtes importantes, lorsqu'il perit par la trahifon de deux Cre

tois.

2. Dans l'Assemblée publique du 14 Novembre 1704. il donna l'explication du revers d'une Medaille de Septime Severe, où l'on voit des particularités curieufes fur la vie de cet Empereur. Les Memoires de Trevoux en donnent un extrait dans le mois de Fevrier 1705. P. 329.

3. » Il nous a donné auffi, dit M. » de Boze, une differtation fur les » Dieux Cabires, où l'on trouve dans » un détail exact tout ce qui regarde » leur origine, leur nombre & leur » dénomination, les chofes auxquelles ils prefidoient, leurs Temples les plus celebres, & les cere» monies les plus particulieres de

[ocr errors]

leur culte. Trois autres Auteurs ont traité cette même matiere. Jean Antoine Aftori, Jurifconfulte Venitien dans fa Differtatio de Diis Cabiris. Venetiis 1703. in-8°. Tobie Gutberleth, Jurifconfulte & Bibliothecaire de l'Univerfité de Franeker.

dans fa Differtatio Philologica de My- J. F.
fteriis Deorum Cabirorum, imprimée V ALL-
avec d'autres à Franeker en 1704. in-L A N T.
12. & Adrien Reland dans la se de
la premiere partie de fes differta-
tions, imprimée à Utrecht en 1706.

in-12:

V. Son Eloge par M. de Boze dans le 1 vol. de l'Hiftoire de l'Academie des Infcriptions.

NICOLAS CISNE R.

NICOLAS Cifner naquit le 24

N. CIS

Mars 1529. à Mosbach, ville NEr. du Palatinat fur le Neckre, d'une famille honorable de ce lieu.

Il commença fes études dans fa patrie, & alla les continuer à Heidelberg, où après avoir fait fa Philofophie, il fut reçu Maître-ès-Arts le 6 Juillet 1547.

Il fe mit auffi-tôt après à enfeigner les autres, & à leur apprendre la Philofophie d'Ariftote & les Mathematiques. Mais comme il avoit luimême encore besoin d'inftruction, il alla au bout de quelque temps à

[ocr errors]

1

1

NER.

N. Cis- Strasbourg, où Martin Bucer, qui étoit fon parent, lui infpira du goût pour la nouvelle Religion, & il y apprit la Theologie fous les Profeffeurs Lutheriens qui y enfeignoient.

La reputation de Melanchton l'engagea enfuite à faire un voyage à Wittemberg pour avoir la fatisfaction de le voir; & il fe rendit de là en 1552. à Heidelberg où l'Electeur Frederic le nomma premier Profeffeur extraordinaire en Morale, & lui donna des apointemens plus confiderables que ceux des autres Profeffeurs de Philofophie.

Pour fatisfaire aux obligations de fa charge il expliqua les Ethiques d'Ariftote à Nicomaque, & les livres de Ciceron de Finibus; & il le fir avec beaucoup d'applaudiffement jufqu'à l'année fuivante 1553. que la pefte qui defola le Pays, l'obligea à fe retirer.

Il paffa d'abord en France, où il étudia en Droit à Bourges, à Angers & à Poitiers, & enfuite en Italie, où il continua cette étude, à laquelle il employa plus de quatre années,

au

« AnteriorContinuar »