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B. DE

regulier dans fa conduite, doux affable, modefte, n'ayant jamais VOLDER. deffein de choquer perfonne, circonfpect dans toutes fes manieres fuivant toujours le parti de la juftice & de la verité, autant qu'il hui étoit connu, mais fans emportement contre ceux qui étoient d'une autre opinion ou dans d'autres principes que lui. Il avoit en particulier beaucoup de douceur & d'affabilité pour fes difciples, & il les inftruifoit d'une maniere fi claire & avec tant d'ordre, qu'il ne faut pas être furpris s'il eft forti tant d'habiles gens de fon Ecole, & s'il étoit cheri & honoré de tous ceux qui l'avoient eu pour Maître. Il étoit fouvent confulté fur des queftions importantes; & fes réponses paffoient toujours pour des Oracles, parce qu'elles étoient toujours fondées fur la certitude & l'evidence.

Ce fut lui qui confeilla de fonder dans l'Academic de Leyde une efpece de Theatre, où l'on fît toutes les experiences de Phyfique neceffaires; & afin qu'il n'y manquât rien, il eut ordre d'aller en France

B. DE pour y acheter tous les inftrumens VOLDER. qu'il jugeroit neceffaires. Il y vint pour ce fujet en 1681. comme il avoit été en Angleterre en 1674.

En 1682. on joignit à la Charge de Profeffeur en Philofophie celle de Profeffeur en Mathematiques dans lesquelles il excelloit. Son habileté en ce genre fut caufe que M. Huygens lui confia fes Manufcrits fon Teftament, en lui permettant de faire imprimer ceux qu'il en jugeroit dignes; & que l'Univerfité de Padoue voulut l'attirer chez elle, en lui promettant un libre exercice de fa Religion.

par

L'application qu'il donnoit à la Philofophie & aux Mathematiques ne l'empechoit pas de fe divertir dans la lecture des Auteurs Grecs & Latins. Il lifoit auffi l'Ecriture Sainte, avec beaucoup d'application, non feulement dans les heures deftinées à cette lecture, mais encore toutes les fois que fes occupations le lui permettoient.

Il étoit fujet à la jauniffe & à jetter du fang par les urines, fur tout lorfqu'il prenoit un exercice un peu vio

fent. Cependant fa temperance lui

B. DE

a confervé la vie pendant plufieurs VOLDER. années avec cette incommodité. Mais fentant fes forces diminuer, & voyant qu'il avoit befoin de repos, il demanda en 1705. d'être dechargé de fes fonctions; ce que les Curateurs de l'Univerfité & le Magiftrat lui accorderent, en lui confervant une penfion de mille Florins, & tous les honneurs Academiques.

Quelques mois avant que de mourir, il fut attaqué d'un dégoût general pour toutes fortes d'alimens, & fe vit reduit à ne vivre que de lait. Il vêcut de cette maniere jufqu'au 28 Mars 1709. qu'il mourut dans le moment qu'il demandoit qu'on le tranfportât d'un lit à un autre. Il étoit alors dans fa 66° année. Il n'a jamais été marié.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. Difputationes Philofophica de rerum Naturalium Principiis, ut & de Aeris Gravitate. Lugd. Bat. 1681. in-8°. De Volder n'a jamais voulu publier fes Ouvrages, qu'il compo foit feulement pour l'ufage de fes Ecoliers; mais fa reputation, qui

B. DE faifoit rechercher tout ce qui venoit VOLDER. de lui, a été caufe qu'on en a imprimé quelques-uns à fon infçu.

a

2. Difputationes Philofophica omnes contra Atheos. Medioburgi 1685. in-8°. Il y a une fauffeté dans le titre de ≫ ce livre, car on y affure que ce » font toutes les Thefes que M. de » Volder a faites contre les Athées; » & il n'eft pas vrai qu'elles foient toutes ici. Il avoit expreffement marqué dans celles qu'il a fait foutenir à fes difciples fur cette im»portante queftion de l'existence de » Dieu, qu'il lui en reftoit d'autres >> à faire, & cela paroît affez. Comme » il n'avoit pas deffein qu'elles fer» viffent à d'autres ufages qu'à une difpute Academique, il n'a point » voulu les achever, croyant par-là

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faire enforte qu'aucun Libraire » n'en entreprît l'édition. Mais fes » foins ont été inutiles. Comme l'é»dition a été faite à fon infçû, &

qu'elle eft pleine de fautes d'im» preffion, il l'a defavouée. L'Ouvra»ge contient cependant de tres bon »nes chofes, qui peuvent fervir d'un »bon Commentaire à quelques ene

B. DE

droits difficiles des Meditations

de Defcartes. (Rep. des Lettr. Fe- VOLDER, vrier 1685.)

3. Exercitationes Academica, quibus Renati Cartefii Philofophia defenditur adverfus P. D. Huetii Cenfuram Philofophie Cartefiana. Amftelodami 1695. in-8°. De Volder nous apprend lui-même dans une Lettre à M. de Bauval, inferée dans l'Hiftoire des Ouv. des Savans, May 1695. ce qu'on doit penfer de l'édition de cet Ouvrage, qui a fon merite. » Je ne » puis, dit-il, m'empêcher de me » plaindre au public de l'avidité des

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Libraires, qui entreprennent fans » aucuns égards d'imprimer tout ce qu'ils jugent propre à leur appor »ter quelque profit. Dans les fon»ctions de ma Profeffion, j'avois compofé quelques Exercitations Academiques, où j'examinois la Cenfura Philofophia Cartefiana de » M. Huet; & cela uniquement pour » l'ufage de mes Auditeurs. Or com » me je ne les deftinois pas à l'impreffion, je ne les ai pas travaillées avec la même application ni la même exactitude, que fi

"

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