avoit point d'oiseau dans mon Pays, me parut naturelle et bien simple; je pensai qu'aucune dissertation sur ce sujet avec des Sauvages qui ne m'auroient point compris, ne valoit pas le plaisir d'apprêter un Martin-pêcheur dont je fis présent à ma belle curieuse. Haabas m'engageoit à lever mon camp pour l'aller placer près de sa Horde, où je trouverois une grande variété d'oiseaux de toute espèce ; il me fit comprendre que je n'en étois éloigné que d'environ deux lieues, je lui promis de l'aller voir sous peu de jours. Il se disposoit à partir. Je le fis dîner avec tout son monde, et lui donnai en particulier une petite provision de tabac, ce qui lui fit grand plaisir; Narina me promit de m'apporter du lait, et de m'amener bientôt sa sœur ; enfin, très-satisfaits les uns des autres, après mille adieux répétés, ces bonnes gens me quittèrent; je les fis accompagner par un des miens que je chargeai de reconnoître la route, et de me faire quelques échanges pour des Moutons. Fin du Tome Premier. J'AI lu, par ordre de Monseigneur le Garde-des-Sceaux, un Ouvrage intitulé: Voyage dans l'intérieur de l'Afrique, par le Cap de Bonne-Espérance, PAR M. LE VAILLANT; Cet Ouvrage jette un jour si nouveau et si intéressant sur cette partie de l'ancien Continent, qu'il ne peut que satisfaire infiniment les Amateurs d'histoire, et la masse nombreuse de Lecteurs qui cherchent, dans les récits de Voyages, des faits avérés et de l'instruction. Il est précieux par le fond, infiniment intéressant par la maniere naturelle et philosophique de l'Auteur. Enfin il me semble qu'aucun Voyage n'inspire un intérêt aussi vif et aussi touchant. A Paris, ce 28 Mars 1789. MENTELLE. PRIVILÉGE DU ROI. LOUIS, par la Grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre, A nos amés et féaux Conseillers, les Gens tenant nos Cours de Pariement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand-Conseil, Prévôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenans Civils, et autres nos Justiciers qu'il appartiendra: SALUT. Notre Amé le sieur LEROY, Libraire à Paris, Nous a fait exposer qu'il désireroit faire imprimer et donner au Public, les Voyages dans l'intérieur de l'Afrique, et Description des Oiseaux et Animaux de cette partie du Monde, par M. LE VAILLANT, s'il Nous plaisoit lui accorder nos Lettres de Privilége pour ce nécessaires. A CES CAUSES voulant favorablement traiter l'Exposant, Nous lui avons permis et permettons par ces présentes, de faire imprimer ledit Ouvrage autant de fois que bon lui semblera, de le vendre, faire vendre et débiter par tout notre Royaume, pendant le temps de vingt-cinq années consécutives, à compter de la date des présentes. FAISONS défenses à tous Imprimeurs, Libraires, et autres personnes de quelque qualité et condition qu'elles soient, d'en introduire d'impression étrangère dans aucun lieu de Notre obeissance comme aussi d'imprimer, ou faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire ledit Ouvrage sous quelque prétexte que ce puisse être, sans la permission expresse et par écrit dudit Exposant, ses hoirs ou ayans-causes, à peine de saisie et de confiscation des Exemplaires contrefaits, de 384 six mille livres d'amende, qui ne pourra être modérée pour la première fois, de parcille amende et de déchéance d'état en cas de récidives et de tous dépens, dommages et intérêts, conformément à l'Arrêt du Conseil du 30 Août 1777, concernant les Contrefaçons; A LA CHARGE que ces Présentes seront enregistrees tout au long sur le Registre de la Communauté des Imprimeurs et Libraires de Paris, dans trois mois de la date d'icelles; que l'Impression dudit Ouvrage sera faite dans Notre Royaume, et non ailleurs, en beau papier et beaux caractères, conformément aux Réglemens de la Librairie, à peine de déchéance du présent Privilege; qu'avant de l'exposer en vente, le Manuscrit qui aura servi de copie a l'impression dudit Ouvrage, sera remis dans le meme etat où l'Approbation y aura ete donnée, es mains de Notre tres-cher et feal Chevalier, Garde-des-Sceaux de France, le Sieur ARCHEVÊQUE DE BORDEAUX ; qu'il en sera ensuite remis deux Exemplaires dans Notre Bibliothèque publique, un dans celle de Notre Château du Louvre, un dans celle de Notre tres-cher et féal Chevalier, Chancelier de France, le Sieur DE MAUPEOU, et un dans celle duait Sieur ARCHEVÊQUE : le tout à peine de nullité des Présentes. Du contenu desquelles Vous mandons et enjoignons de faire jouir ledit Exposant et ses hoirs, pleinement et paisiblement, sans souffrir qu'il leur soit fait aucun trouble ou empèchement. VOULONS que la copie des Présentes, qui sera imprimée tout au long, au commencement ou à la fin dudit Ouvrage, soit tenue pour dûment signifiée, et qu'aux copies collationnées par l'un de nos amés et feaux ConseillersSecrétaires, foi soit ajoutée comme à l'Original. COMMANDONS au premier Notre Huissier ou Sergent sur ce requis, de faire, pour l'exécution d'icelles, tous Actes requis et nécessaires, sans demander autre permission, et nonobstant clameur de Hafo, Charte Normande, et Lettres à ce contraires: Car tel est Notre plaisir. DONNE à Paris, le vingt-huitième jour du mois d'Octobre, l'an de Grace mil sept cent quatre-vingt-neuf, et de notre Règne le seizième. Par le Roi en son Conseil. Signé, LE BEGUE. Registre sur le Registre XXIV_de_la_Chambre Royale et Syndieale des Libraires et Imprimeurs de Paris, numéro 1959. fol. 215, conformément aux dispositions énoncées dans le présent Privilege; et à la charge de remettre à ladite Chambre les neuf Exemplaires prescrits par l'Arrêt du Conseil, du 16 Avril 1785, A Paris, le 3ə Octobre 1789. Signé, KNAPEN, Syndic. |