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BALAD E,

L eft faifon de caufer prés du feu. Le blond Phébus, chere Iris, fe retire: L'Aquilon fouffle; & d'un commun aveu, Point n'eft ma chambre expofée à fon ire, Viens-y fouper, j'ay du Muscat charmant. Quand je te vois ma tendreffe s'éveille, Defirerois être homme en ce moment, Ou quand ta voix fe mêle follement Au doux glou glou que fait une bouteille.

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En dévorant carpe de Seine au bleu
De fottes gens à l'aife pourront rire:
Trop bien fçavons qu'il n'en eft pas pour peu:
Plaifante & longue en fera la fatire.
Nous chercherons un nouvel enjoument,
Un nouveau feu dans le jus de la treille :
C'est un secours contre plus d'un tourment;
Il n'en eft point qui ne cede aisément

Au doux glou glou que fait une bouteille.

茶湯

Le verre en main je prétend faire un von,

Dont nul mortel ne me fera dédire :

C'eft de braver, cecy n'eft point un jeu,
Ce traître Amour qu'on ne peut trop maudire,
Les repentirs fuivent l'engagement.

N'écoutons point ce que le cœur confeille
Ne préférons pour vivre heureufement,
Ni les foupirs, ni les foins d'un amant,
Au doux glou glou que fait une bouteille....

ENVO Y.

CRUIL Amour, j'en fais icy ferment,

Si tu me mets un jour puce à l'oreille,
Je veux jamais ne trouver d'agrément,
Au doux glou glou que fait une bouteille.

EPITRE AU ROY,

SUR SON VOTAGE DE FLANDRES.

Pourquoy chercher une nouvelle gloire?

Sous vos lauriers goutez un doux repos :
Affez d'exploits d'immortelle memoire
Vous font paffer les antiques Heros.

Pour vous, grand Roy, pour le bien de la France,
Que refte t-il encore à fouhaiter?

Vos foins chez elle ont remis l'abondance:
Vôtre valeur qui pourroit tout dompter,:
La rend terrible aux nations étranges;
Et quelque loin qu'on porte les louanges,
Il n'en eft point qui vous puiffe flater.

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A vous chanter nos voix font toûjours prêtes.
Mais quand nos vers à la postérité,

Pourroient vous peindre auffi grand que vous êtes ;
Quand de vos loix ils diroient l'équité,
De vôtre bras les rapides conquêtes,
De vôtre efprit la noble activité,
De vôtre abord le charme inévitable:
Quel en feroit pour vous l'utilité ?

1684.

Lors que le vrai paroît peu vrai- semblable ;
Il n'a fur nous que peu d'autorité.

Ces Conquerans qu'eûrent Rome & la Grece,
Ces demi-dieux fur cent lires chantez,
Ont eû le fort que trop de gloire laiffe:
On les a crûs fervilement flatez.

Tant de vertus qu'en eux l'Hiftoire assemble,
Est,
difoit-on, le prix de leur bienfaits;

Et fi vous feul, fous qui l'univers tremble,
N'euffiez plus fait qu'ils n'ont tous fait enfemble
On douteroit encor de leurs hauts faits.

De leur valeur la vôtre nous affure ;
Vous la rendez croyable en l'effaçant,
Un tel fecours chez la race future
Sera pour vous un fecours impuiffant.
Quelques efforts que la nature faffe
Pour les Héros que fa main formera,
Loin d'en trouver quelqu'un qui vous efface,
Jamais aucun ne vous égalera..

N'allez donc plus expofer une vie
D'où le bonheur de l'univers dépend.
Voyez la Paix de tous les biens fuivie,
Qui dans les bras des plaifirs vous attend.
Epargnez-nous de mortelles alarmnes?

Où courez-vous pour la gloire animé ?
Si la victoire a pour vous tant de charmes,
Vous pouvez vaincre icy fans être armé.
N'appellez point une digne foibleffe,
Quelques momens donnez à la tendreffe:

Les plus grands cœurs n'ont pas le moins aimé.

Mais aux travaux de la fierre Bellonne,
J'oppose en vain le repos le plus doux.
Les faux plaifirs que l'oifiveté donne,
Ne font pas faits pour un Roy comme vous.
Inftruit de tout, appliqué fans relâche,
Et toûjours grand dans les moindres projets ;
Lors que
la Paix aux perils vous arrache,
Une autre gloire à fon tour vous attache,
Et vous immole au bien de vos fujets.

Ainfi, l'on voit le Maître du tonnere,
Diversement occupé dans les cieux:
Tantôt vainqueur dans l'infolente guerre
Qui fit perir les Titans furieux;

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Tantôt veillant au bonheur de la terre,
Porter par tout un régard curieux;
Y rétablir le calme, l'innocence;
Eftre de tous la crainte, l'efperance.
Et le plus grand & le meilleur des Dieux.

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