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L'efprit, le refpect & l'Amour

Y répandoient fur tout un charme inexplicable,
Les innocens plaisirs, par qui le plus long jour
Plus vite qu'un moment s'écoule,
Tous les foirs s'y trouvoient en foule,
Et les transports, & les defirs,
Sans le fecours de l'efperance,
A ce qu'on dit prénoient naissance
Au milieu de tous ces plaifirs,

Cet heureux tems n'eft plus, un autre a pris fa place,
Les jeunes gens portent l'audace
Jufques à la brutalité.

Quand ils ne nous font pas une incivilité,
Il femble qu'il nous fassent grace.

Mais, me répondra-t-on, que voulez-vous qu'on faffe?
Si ce defordre n'eft fouffert,
Regardez quel fort nous menace,

Nos maifons feront un defert:

Il eft vray. Mais fçachez que lors qu'on les en chaffe,
Ce n'eft que du bruit que l'on perd.
Eft-ce un fi grand malheur de voir fa chambre vuide
De m difans, de jeunes foux,
D'infipides railleurs qui n'ont rien de folide
Que le mépris qu'ils ont pour nous ?

Ouy, par nos indignes maniéres
Ils ont droit de nous méprifer.

Si nous étions plus fages & plus fiéres,
On les verroit en mieux uzer.

Mais inutilement on traite ces matieres

On y perd fa peine & fon tems,

Aux dépens de fa gloire on cherche des Amans..

Qu'importe que leurs cœurs foient fans délicateffe
Sans ardeur, fans fincerité.

On les quitte de foins, de fidelité,
De refpect & de politeffe,

On ne leur donne pas le tems de fouhaiter

[fances

Ce qu'au moins par des pleurs, des foins, des complai-
On devroit leur faire acheter.

On les gâte. On leur fait de honteufes avances,
Qui ne font que les dégouter. ¡

Vous, aimable Daphné, que l'aveugle fortune
Condamne à vivre dans des lieux

Où l'on ne connoît point cette foule importune
Qui fuit icy nos demi-Dieux ;

Ne vous plaignez jamais de vôtre destinée.
Il vaut mieux mille & mille fois

Avec vos rochers & vos bois
S'entretenir toute l'année,

Que de paffer une heure ou deux

Avec un tas d'étourdis, de coquettes :
Des Ours & des ferpens de vos fombres retraites

Le commerce eft moins dangereux ?

BOUT RI ME'

A M. LE DUC DE SAINT AIGNAN.

Favory des neuf Sœurs, tu fçais plaire. omnibus.

Doux à qui t'eft foumis, fatal à qui te ............ fache, Tu fert Louis le Grand, fans espoir, fans.. relâche, Et de quatre, tu fçais donner la mort ............. tribus.

IS

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Tu pourrois inspirer la valeur au plus ...... lâche: Grand Duc, on voit revivre en toy Gaston ... phebus, Tu fçais l'art d'employer noblement ton ...... quibus: A tes propres dépens plus d'un bel esprit mache,

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Le fort pour toy conftant t'aime, te ris........... item Te destine un trefor, C'est-là le ............................................ tu autem Qu'un favory cacha durant une grande

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Tu peux encore aimer & faire dire
Que ton histoire un jour fera plaifir à
Si jamais on l'écrit fideli

lire

calamo.

STANCES.

A Gréables tranfports qu'un tendre amour inspire

Defirs impatiens, qu'êtes-vous devenus ?
Dans le cœur du Berger pour qui le mien foupire,
Je vous cherche, je vous defire,

Et je ne vous retrouve plus.

Son rival eft abfent, & la nuit qui s'avance
Pour la troifiéme fois a triomphé du jour

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Sans qu'il ait profité de cette heureuse absence ;
Avec fi peu d'impatience,

Helas! on n'a gueres d'amour!

Il ne fent plus pour moy ce qu'on fent quand on aimes
L'infidelle a paffé fous de nouvelles loix.
Il me dit bien encor que fon mal eft extrême,
Mais il ne le dit plus de même

Qu'il me le difoit autrefois.

Revenez dans mon cœur paifible indifference
Que l'amour a changée en de cuifans foucis.
Je ne reconnois plus fa fatale puissance,
Et grace à tant de négligence

Je ne veux plus aimer Tircis.

Je ne veux plus l'aimer, ah ! difcours témeraire !
Voudrois-je éteindre un feu qui fait tout mon bonheur?
Amour, redonnez-luy le deffein de me plaire:
Mais quoy que l'ingrat puiffe faire,
Ne fortez jamais de mon cœur.

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