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même application que celle à la quelle elles font rélatives, parce qu'elles en font des parties effentielles. Mais telle fcience qui n'est qu'annexe pour un certain homme, devient capitale pour un autre; par exemple, la Géographie n'eft qu'une annexe pour un Historien, & au contraire pour le Géographe c'eft la Géographie qui fait fon capital & l'Hiftoire n'eft qu'annexe à fon tour.

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AUTRE maniere d'étudier

L'confifte à effleurer une fcience à en apprendre les régles les plus effentielles, à en faire quelques applications particulieres, à en favoir affez les termes pour les entendre dans les livres, ou dans la - Part. I. B

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converfation, ou pour les placer foi-même à propos, lorsque l'occalion s'en préfente. C'eft de cette forte qu'il eft bon d'apprendre les fciences dont on ne veut pas faire fon fort.

§. X.

Dégrez d'utilité dans les Sciences.

OUTES les fciences font utiles;

Tmais en general, & non pas

dans le particulier. Par exemple, il eft utile à tout le monde qu'il y ait des Aftronomes, des Anatomiftes, des Algébriftes, &c. Mais il ne feroit pas utile à tous les hommes que chaque particulier s'attachát à chacune de ces fciences. Il fera pourtant toûjours louable à un homme d'étude d'avoir une connoiffance médiocre du Monde où il vit, du Corps qui fait une partiefi

ef

& de la

effentielle de lui-même fcience des grands Calculs dont il a fi fouvent occafion de fe fervir. Chaque fcience peut devenir l'objet capital d'un homme fage, dès qu'elle a un rapport utile à fon état. L'Aftronomie eft neceffaire à l'Homme de mer; l'Anatomie au Médecin & au Chirurgien; l'Algébre au Calculateur & au Géometre; mais un homme qui n'eft ni Navigateur, ni Chirurgien, ni Calculateur, ni Géometre de profeffion, ne doit jamais, s'il eft fage, faire fon capital de ces fciences. Il a d'autres devoirs, d'autres befoins, qui demandent ailleurs fon attention.

§. X I.

Sciences generalement utiles.

y a pourtant des fciences utiles à tous les hommes generalement.

Ce font celles qui enfeignent à penfer jufte; qui accoutument l'efprit à marcher fagement dans fes operations, à ne fe point payer de raifons fpécieufes & éblouiffantes, ou qui enfin détachent nôtre ame de l'habitude qu'elle a contractée dans l'enfance de fe préter plus volontiers aux objets materiels, qu'à ce qui eft purement intellectuel.

§. XII.

Sciences qu'il ne faut que parcourir.

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Ly en a d'autres qui ne font utiles que jufqu'à un certain point. Il en eft d'elles comme de certains pays où il eft bon d'avoir fait quelque féjour pour les connoître; mais où il y auroit de la folie à vouloir s'établir. Tels font en géneral les Arts & les Sciences qui ont l'ornement de l'efprit pour objet & qui

ne

ne portent point leur utilité au delà d'un agrément honnête, comme la Poéfie, la Mufique, la Peinture; dès que l'on n'est pas né pour être Poéte, Muficien, ou Peintre de profeffion. Il y a auffi des fciences dont l'utilité eft plus réelle & qui pourtant ne doivent être cultivées que modérement par ceux qui n'en doivent pas faire une profeffion particuliere.

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§. XIII.

Ordre des Etudes.

De l'Etude des Langues.

y a bien de la différence, entre un jeune homme qui a paffé l'âge destiné à apprendre le Grec & le Latin, où qui veut fe borner à la feule langue Françoife, & un jeune Enfant qui a encore tout le temps d'étudier ces deux langues. B 3

Ce

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