SECTION XII. Des Courbes méchaniques , ou transcendentes , de leur description, et des Problèmes qu'on peut construire par leur moyen. XXVI. Outes les Courbes geométriques ren trent en elles mêmes, ou s'étendent à l'infini ; de maniere que leurs axes, ou leurs coordonnées les rencontrent en un nombre déterminé de points , ce qui fait que les lettres indéterminées des équations qui en expriment la nature , ou, ce qui est la même chose, qui expriment la relation que leurs coordonnées ont entr'elles, ont un nombre déterminé de dimensions, & qu'on peut par conséquent trouver tous les points de ces Courbes geométriquement, c'est-à-dire , par l'intersection de deux lignes geométriques droites, ou courbes . Toutes les courbes méchaniques rentrent aussi en ellesmêmes, ou s'étendent à l'infini : mais on ne peut point trouver d'équations qui expriment geométriquement la relation de leurs coordonnées : car il y a des Courbes méchaniques dont une des coordonnées est une ligne droite , & l'autre une ligne courbe dont la rectification est geométriquement impossible. Il y en a d'autres done les coordonnées sont deux lignes courbes ; d'autres dont les appliquées partent toutes d'un même point, & d'au. tres qui sont figurées de maniere que leurs axes les rencontrent en une infinité de points ; d'où il suit qu'afin qu'une équation en pût exprimer la nature ; il faudroit qu'au moins une de ses inconnues eût une infinité de dimentions , ce qui est impossible ; & c'est pour cela que ces Courbes sont aussi nommées transcendentes. · Il suit de tout ceci que l'on ne peut geométriquement trouver tous les points des Courbes méchaniques, puisque leurs équations n'en expriment que méchaniquement la nature. Gg iij Il y a même des Courbes méchaniques dont on ne connoît que certaines proprierez , d'où l'on ne peut tirer d'équations en termes finis. Il faut alors avoir recours à l'infini , en regardant les Courbes comme des Polygones d'une infinité de côtez , & en comparant les côtez d'un triangle infiniment petit , formé par une petite portion de la Courbe comprise entre deux appliquées infiniment proches , par la difference de ces deux appliquées ; & par la distance de l'une à l'autre, & que l'on regarde comme un triangle rectiligne , aux côtez d'un grand triangle formé par la tangente , ou la perpendiculaire , par l'ap- , On n'entreprend point ici de donner une Theorie com- PROPOS I TI O N. I. Fig.113. 1 exemple en celle de CP , que la circonference entiere d'où l'on cire ax = =cy. Archimede Auteur de cette Courbe l'a nommée Spirale. Pour la décrire, ayant divisé la circonférence ABA, & le demi diametre CA en un nombre égal de parties égales , & mené CP à quelqu'une des divisions, on portera de C en M autant de parties de CA, que ABP en contient , ou de P en M , autant de parties de CA que AFP en contient ; & de l’une ou de l'autre maniere le point M sera à la Courbe CDM : car l'on aura toujours ABA. ABP :: CA.CM, ou ABA. AFP :: CA. PM. On décrira de même le 2e tour, en portant sur le pro- Śi l'on suppose que le rayon CA, & le point décrivant, "y", qui est une Ce seroit la même chose si le rayon AC tournoit autour du point c d'un sens contraire, de A par F vers P, pendant que le point mobile descendroit de A vers C; en supposant les vitesses telles qu'on les vient de supposer : rayon CA. m 6 m m m n m n car nommant AFP, *; & PM,y; x , l'on auroit encore ".x"::a".g", ou a" x"="y", qui est l'équation pré c cédente. Si m & n signifient des nombres positifs , les spirales seront nommées paraboliques ; & fi l'une des deux 'fignifie & un nombre négatif, elles seront nommées hyperboliques ; parceque fic& x exprimoient des lignes droites auffi-bien a & y, ces équations appartiendroient à la Parabole dans le premier cas, à l'Hyperbole dans le second. Par exemple, si m=I, &n=2, l'on aura aax = cyy. Si m =1, &n=-1, l'on aura xy=ac. Si m=2, I ,l'on aura xxy = acc , &c. L'on décrira ces Courbes comme si elles étoient geométriques, en supposant la quadrature du cercle.. que a & &n= PROPOSITION II. Fig. 114. 2. Soit un quart du cercle ADB , dont le centre est T C, & les rayons CA & CB. Si l'on conçoit que le rayon CA se meuve uniformement autour du centre C, jusqu'à ce qu'il arrive en CB , & que pendant ce temps-là une perpendiculaire PM au rayon CA, partant du point A, parcourre aussi uniformement le rayon AC, en demeurant parallele à CB ; l'intersection M du rayon CA qui devient CD, & de la perpendiculaire. PM , décrira une courbe AME, qui sera telle que ADB. AD:: AC. AP. Dioclés , son Auteur, l'a nommée Quadratrice. 3. Si le rayon AC au lieu de se mouvoir autour du centre C, se 'mouvoit parallele à lui-même, de forte qu'étant parvenu dans une situation quelconque DF, l'on ait toujours' ADB". AD :: AC. AP ; l'intersection :. M de la parallele DF avec la perpendiculaire PM; décriroit la Courbe AMB, que Monsicur T chirnhausen a aussi nommée Quadratrice. Si l'on nomme AC, a; ADB,C; AD, * ; AP, Y; l'on 115. aura c.x::a.y; donc'ax=wy, pour l'équation commune à ces deux courbes.. PROPOSITION FIG. 11S. Fig. 114. c PROPOSITION III. 4. Soient deux cercles AFB, ALI égaux ou inégaux, F1c. 116. qui se touchent en A, dont les centres soient C & H, & les rayons CA, Ou CB & HA: soit de plus un point fixe D, , pris sur le rayon CB prolongé, ou non prolongé. Si l'on suppofe présentement que le cercle AFB roule fur le cercle ALI, jusqu'à ce que le point B soit parvenu en T , le point D décrira par ce mouvement une portion de Courbe DMS, que l'on appelle demi Epicycloide , ou demi Roulette. Pour trouver une équation qui renferme quelque pro- H , Il est clair que les triangles HCG, HOM font égaux , ( 2 cause de l'angle HOM=HCG ) l’arc FB. Nommant donc les données CB , ou CF, ou LO, exc. a; BD, ou MP, ou AE,b; HA, OU HI, &,c; l'arc l'arc MG,y; & l'appliquée HM, 2; CD sera', a+b; & les secteurs semblables CDG , CBF, , donneront CD (a+b). CB (a) :: DG (*). BF = - RI; ntb & à cause des secteurs semblables HMG , HIR, Hh DG , *; ax l'on a |