qu'elle a pour exposant l'unité, quoiqu'on ne l'écrive point. Ainsi a exprime la même chose que a', ou ra, a'b, la même que a'b', &c. REMARQUE. 17. DE même que la multiplication de deux lignes droites engendre ou produit un rectangle, ou un quarré, si elles sont égales; la multiplication de trois lignes droites, un parallelépipede, ou solide; ou un cube, si elles sont égales: par la même raison les Algebristes appellent rectangle algebrique, le produit de deux lettres differentes, comme ab; quarré algebrique, le produit d'une lettre par elle-même, comme aa ou a'; folide algebrique, le produit de trois lettres differentes com. me abc, ou aab; cube algebrique, le produit d'une lettre multipliée confécutivement deux fois par elle-même, com me aaa, ou a', ou b3. Mais ils n'en demeurent pas là, & quoiqu'il n'y ait point dans la nature de solide qui ait plus de trois dimensions, ils ne laissent pas que d'en imaginer d'algebriques dont le nombre de dimensions va à l'infini, comme a, a, a, a, ab, aabb, abb, a'b', &c. Et ces quantitez algebriques font d'autant plus composées, que le nombre de leurs dimensions est grand; de forte qu'un produit algebrique qui a quatre dimensions, est plus composé que celui qui n'en a que trois; celui qui en a trois, est plus composé que celui qui n'en a que deux, &c. Et le nombre des dimensions d'un produit algebrique est égal au nombre d'unitez que contient la somme des exposans des quantitez qui le forment. Par exemple, a'b est un produit de quatre dimensions, parceque 3 exposant de a, + 1 exposant de 64. a'b est un produit de sept dimensions, parceque 3+4=7. Il en est ainsi des autres. Ils appellent puissance, ou degré, le produit d'une quantité algebrique multipliée par elle-même une fois, deux fois, trois fois, & ainfi à l'infini. Ainfi a, ou a' est le premier degré, ou la premiere puissance de a; aa ou a', : le second degré, ou la feconde puissance, ou le quarré de a; a', le troisiême degré, ou la troisiême puissance ou le cube de a; a*, le quatriême degré, ou la 4o puislance, ou le quarré quarré de a; a', le cinquiême degré, ou la se puissance, ou le quarré cube de a; a, le fixiême degré, ou la fixiême puissance, ou le cube cube de a; a', le septiême degré, ou la septiême puissance de a, & ainsi à l'infini, d'où l'on voit que les puissances tirent leur nom de leurs exposans. 6 18. Une puissance peut aussi être regardée comme le produit de deux puissances, ou comme la puissance d'une autre puissance: ainsi a peut être regardée comme le produit de a x at, ou comme la feconde puissance de a', ou comme la troisième de a2. 19. Il y a auffi des puissances faites du produit de deux ou plusieurs lettres multipliées l'une par l'autre : ainsi aabb, est la seconde puissance de ab; ou a'b', la troisiême puissance de abb. Il en est ainsi des autres. DEFINITIO 20. SI I deux quantitez differentes, ou égales forment un produit ou une puissance, ces quantitez sont nommées còtez ou racines de ce produit ou de cette puissance. Ainfi a & b font les côtez, ou les racines de ab ; a le côté ou la racine de aa, &c. i FORMATIO Des puissances des quantitez incomplexes. IL est évident (no. 17) que pour élever une quantité incomplexe à une puissance donnée, il n'y a qu'à multiplier cette quantité par elle-même autant de fois moins une que l'exposant de la puissance donnée contient d'uni tez. Ainsi pour élever ab à la troisiême puissance, il faut multiplier ab deux fois par elle-même, ce qui donnera a'b'. Il en est ainsi des autres. 22. D'où il est aisé de voir qu'on peut faire la même chose d'une maniere plus courte, en multipliant les Exposans de la grandeur donnée par l'Exposant de la puifsance à laquelle on veut élever cette grandeur. Ainsi la II ze puissance de ab, ou a best a 3 3×4 12 1X3 1X3 1 23 fance de a' est a =a; la ze puissance de aab, ou ab = ab; la ze puissance de eft a 2×3 3×3 eft a 1 IXI -= a'; la quatrième puissance de - a ou - a est-a=-a, & en general la puissance n de a eft a La puissance n de-a eft + a selon que n signifie un nombre pair, ou impair. 23. Il est clair (no. 14, & 15) que pour multiplier un produit ou une puissance par un autre produit, ou par une autre puissance où se trouvent les mêmes lettres, il n'y a qu'à ajouter leurs Exposans. Ainsi a × a = a 3+2 35 a = 1. On verra dans 24. ON multipliera tous les termes de l'une des quantitez par chacun de ceux de l'autre, en observant les Regles prescrites n°. 14, & 15, & l'on aura le produit total que l'on réduira (no. 11.) à sa plus simple expression. Produit total. D. + 3ab +666-3bc. E. 2aa7ab-2ac+666-36c. Le premier terme 2a de la quantité B multipliant tous les termes de la quantité A donnera la quantité C. Le second terme 36 de la quantité B, multipliant tous les termes de la quantité A donnera la quantité D; & ayant fait la réduction des deux quantitez C & D, l'on aura la quantité E qui sera le produit des deux quantitez A & B. Donc a+26-c x 2a+36=2aa7ab-2a6 +666-36c. A. aa+bb. 26. Soit la quantité à multiplier par Produit total. Produits particuliers. [C. at + aabb. D. bb de Le premier terme aa de la quantité B, multipliant la quantité A produit la quantité C. Le 2o terme la quantité B multipliant la quantité A produit la quantite D, & en réduisant les produits particuliers C & D, l'on a le produit total E. Donc aa+bb x aa-bb=a -6. 27. On se contente quelquefois pour exprimer la multiplication de deux quantitez complexes, d'écrire entre deux le signe de multiplication. Ainsi pour multiplier a+b par a-b, l'on écrit a+b xa-b,oua+b x a-b. Il en est ainsi des autres. FORMATION Des puissances des quantitez complexes. 28. POUR élever une quantité complexe à une puissance donnée, il faut, comme pour les quantitez incomple i xes, la multiplier confécutivement autant de fois moins une que l'exposant de la puissance donnée contient d'unitez. Ainsi pour élever a + b, à la ze puissance, il faut (no. 24.) multiplier a+b par a+b, ce qui donne aa + 2ab +bb, qui étant encore multipliée par a+b, donne a3 + zaab+3abb + b3, qui est la 3e puissance, ou le cube de a + b. Il en est ainsi des autres. On peut abreger l'operation lorsqu'il s'agit d'élever un polynome au quarré. 29. On écrira le quarré du premier terme + ou deux fois le rectangle ou produit du premier par le second, + le quarré du second; & ces trois termes feront le quarré cherché, si c'est un binome. Mais si c'est un trinome, on écrira encore + ou - deux fois le produit des deux premiers par le troisiême + le quarré du troisiême. Si c'est un quadrinome, on écrira encore + ou deux fois le produit des trois premiers par le quatriéme. + le quarré du quatrième, & ainsi de suite. Ainsi le quarré de a-b+c est aa- 2ab+bb+2ac- 266 + cc. On a mis içi cette abréviation, parceque l'on a trèssouvent besoin de cette operation dans l'application de l'Algebre à la Geometrie. Voici une abréviation plus confiderable pour élever un binome à une puissance quelconque. 30. L'on écrira au premier terme la premiere lettre du binome élevée à la puissance donnée; au second la même lettre élevée à une puissance plus basse de l'unité, & multipliée par la seconde lettre; au troisiême, la même lettre élevée à une puissance encore plus basse de l'unité & multipliée par le quarré de la seconde ; & ainsi de suite, en abaissant à chaque terme la puissance de la premiere lettre de l'unité, & élevant au contraire celle du second de l'unité, jusqu'à ce que l'on arrive au terme, où la même ✓ premiere lettre n'aura qu'une dimension qui sera le pénultieme, & l'on écrira au dernier terme la seconde lettre élevée à une puissance égale à celle du premier. Ainfi |