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la Religion,

Gouverne

ment & les

mœurs

des

Turcs. Neu

T. 2, p. 22.

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Obferv. fur, fonnes, dit-il, ont prétendu, & plufieurs pourles Loix, le roient penfer encore que cette Religion n'eft » pas extrêmement révoltante pour la raison, puifque l'unité de Dieu en eft la bafe fondamentale; mais cette initiation fupportable n'eft que le premier pas vers l'abîme immenfe d'abfurdités que »le Koran vient offrir à fa croyance. Il eft obligé » d'en recevoir chaque article comme une révélation de Dieu, écrite dans le Ciel, & envoyée par le Tout-Puiffant à fon Peuple, choifi dans fa miféricorde. Il faut qu'il croie fermement que lire cette révélation un certain nombre de fois par an; obferver rigoureusement le jeûne du » Ramazan; faire des ablutions fur différentes par ties de fon corps, avec l'attention fcrupuleufe d'étendre & d'espacer ces ablutions fuivant certaines mesures & proportions mathématiques; faire le pélerinage de la Mecque; boire de l'eau dans laquelle a été plongée la vieille robe du Prophete; réciter en tout ou en partie les quatrevingt-dix-neuf noms des attributs de la Divinite fur un chapelet de quatre-vingt-dix-neuf grains: il faut, dis-je, qu'il croie fermement que ce font là autant de devoirs de Religion fi indifpenfables pour un vrai Croyant, que fans cela le cœur le plus pur, la foi la plus fincere ne pourroient lui obtenir les faveurs du Ciel; » & que ces pratiques font les feuls moyens efficaces d'expier tous fes crimes, toutes fes imperfections..... Allez à Conftantinople, voyez » les allarmes continuelles dans lesquelles vivent ❤les Chrétiens & les Juifs; les moyens qu'ils font obligés d'employer pour obtenir la protection des Turcs en place; les défagréments énormes

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dont il leur faut payer cette faveur; les injufti»ces, les violences, les outrages de toute efpece qu'ils effuient tous les jours, & qu'ils font contraints de dévorer en filence; alors vous pourrez >vous former une idée du Mahométifme, & apprécier au jufte fon influence fur les mœurs de »fes Sectateurs. . . . . M. Sale, dans le Difcours » préliminaire qu'il a mis à la tête de fon excellente Traduction du Koran, nous donne un précis très-jufte de ce Livre. Je fuis fâché cependant d'être obligé de dire que fouvent il montre trop d'empreffement à en faire l'apologie, & qu'il cherche plutôt à pallier les extravagances fans nombre qu'il y rencontre, qu'à les expofer » dans leur véritable point de vue. Il résulte du moins un avantage de cette partialité : c'est » qu'on peut être affuré qu'il n'a pas ajouté une feule abfurdité à celles qui y font réellement, & qu'il n'a point chargé le ridicule qu'elles ont » dans l'original. Quelques faifeurs d'efprit hétéroအ doxes, pour le donner un air de fingularité, fi çe n'eft aux dépens de l'honnêteté, au moins aux dépens du fens commun, ne fe font point fait fcrupule de fe déclarer les admirateurs du Ko»ran, d'en exalter les dogmes, & même d'ofer les » mettre en parallele avec ceux qu'enseignent nos » Livres facrés. >>

D. L'Alcoran n'a-t-il pas des paffages fublimes

& touchants?

R. Il n'eft pas poffible qu'un homme qui a pris le langage des Juifs & des Chrétiens fur la Divinité n'ait rien écrit de fublime & de touchant. Mais ces beautés étrangeres doivent leur mérite aux fources dont elles font dérivées. L'idée fi

fimple & fi grande d'un feul Dieu Créateur, tranf plantée de l'Ecriture dans l'Alcoran, a dû conferver fans doute quelque chofe de fon intérêt & de fa majefté.

D. Mahomet n'a-t-il pas la gloire d'avoir fait adorer Dieu dans une grande partie de l'Asie & de l'Afrique?

R. L'Oracle des Philofophes modernes nous l'aflure; mais ceux qui lifent l'hiftoire favent qu'avant Mahomet l'idolâtrie étoit anéantie dans prefque toutes les Provinces que l'Alcoran a fubjuguées. Nos Meffieurs réfervent leur admiration pour Mahomet, corrupteur du Chriftianisme déja établi, & la refusent à Jésus-Christ, destructeur de toutes les idoles & de toutes les erreurs.

D. Comment le Code plagiaire de la Législation Mahometane a-t-il pu affervir de fi grandes Provinces?

R. 1. Par l'attrait des plaifirs fenfuels, qui fondent pour les Mufulmans la félicité de cette vie, & l'efpérance de l'autre.

2. Par la terrible alternative qui appuyoit la prédication de fes Apôtres: Crois que notre Prophete a parlé à l'Ange Gabriël, ou je te tue. Voilà, dit M. d'Alembert, toute la preuve du Mahométifme, & la raifon de fes progrès. Mahomet difoit lui-même qu'il ne faifoit point de miracles, & qu'il étoit venu établir fa Religion par les armes.

S. IV.

D. Quel jugement doit-on porter de la Religion des Juifs?

R. Autrefois pleine de majefté & de grandeur,

fondée fur la Révélation, illuftrée par de grands événements, elle eft aujourd'hui en quelque forte anéantie; fans Prêtre, fans Temple, fans Sacrifice, fans vigueur & fans exercice de fes Loix. Ce en fubfifte encore renvoie évidemment au Chriftianifme.

qui

D. Comment la Religion des Juifs renvoiet-elle à celle des Chrétiens?

R. Par la liaison intime & indivifible de l'ancien Teftament avec le nouveau, par les figures, les prophéties, les dogmes qui promettoient un Législateur tel que les Chrétiens le reconnoiffent. Accord admirable, qui faifoit dire à S. Jean que l'Agneau destiné à l'abolition des péchés des hommes avoit été immolé dès le commencement du monde (a). L'attente du Meffie eft encore aujourd'hui comme l'effence de la Religion des Juifs, & ce grand article de leur croyance a de tout temps puiffamment agité les Colonies de cette Nation éparse (b).

D. L'état actuel des Juifs ne concourt-il pas autant que leur Religion à prouver la vérité du Chriftianifme?

R. La chofe eft visible. Il n'y a jamais eu dans le monde d'état semblable à celui des Juifs, & cet

(a) In libro vitæ agni qui occifus eft ab origine mundi. Apoc. 13.

(b) L'Abbé Roffi a fait l'Hiftoire de plufieurs faux Meflies qui fixerent la crédulité des Juifs, & furent autant de punitions de l'obftination avec laquelle ils avoient méconnu le Meffie véritable. Della vana afpetsatione, &c.

état marque vifiblement la colere de Dieu attirée par un crime énorme & inoui depuis l'existence des hommes. Or rien n'explique mieux la nature de ce crime, ni ne juftifie mieux la conduire de Dieu que la Religion Chrétienne, comme on le verra dans le Livre fuivant.

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