ce Thamas fon Maître à la tête d'une nombreuse Armée à Scutari, vis-à-vis de Conftantinople.

Le Sultan ne lui donna pas le loifir d'en dire davantage; il tourna auffi-tôt le dos à cet Officier, & dans le premier transport de sa colére, il le fit arrêter, & commanda qu'on lui tranchât la tête, ce qui fût exécuté quelques momens après, vis-à-vis les croifées des Appartemens, d'où Sa Hauteffe contempla cette fanglante exécution.

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Le reffentiment du Sultan alla encore plus loin: Etant informé que le but de l'Ambaffade que lui envoyoit le Prince Thamas, étoit de le féliciter fimplement fur fon avénement au Trône, fans lui faire porter aucunes propofitions de Tréve, ou de paix, il fit expédier promptemenr un Ordre pour l'arrêter prifonnier, & les gens de fa fuite. Le prétexte qu'il prit pour cela, fut que cet Ambaffadeur étoit entré fur les Terres de l'Empire

Ottoman, fans avoir requis auparavant les Paffeports néceffaires. Il y eut auffi ordre de lui ôter fes Lettres de Créance, & les préfens qu'il apportoit avec lui, & de le conduire enfuite avec fon monde dans l'Ifle de Ténedo.

J'ai donné jufques ici une idée affez complette des triftes effets que les divertes émeutes des Troupes à Conftantinople ont produit. J'ai parlé de la dépofition de plufieurs Officiers Militaires; mais je n'ai rien dit de la dépofition de Hieremeïch, Patriarche de l'Eglife Grecque, répandue dans les Etats de cet Empire. Ce Prélat, parmi la confufion des affaires, ayant été deftitué, on en établit un autre, auquel le nouveau Sultan accorda un pouvoir prefque fans bornes, comme il eft aifé de le voir par les Lettres Patentes qu'il lui fit expédier, & que je veux bien raporter ici copiées fur l'original, à caufe de leur fingularité. Elles font conçûës en

ces termes en Langue Arabe. L'Ordonnance & le Décret de la Noble & Impériale Signature du Grand Etat,& du Siége Sublime du beau Seing Impérial, qui force tout PUnivers; qui par Pafistance de Dieu, par la protection du Souverain Bienfaicteur, eft reçu de tous côtés,& auquel tout obéit, comme il fuit.

2

» par

Le Métropolitain, qui a entre

fes mains ce bienheureux Commandement de l'Empereur, eft, par la vertu de ces Patentes, créé » Patriarche Oecuménique du Trône Pontifical de notre Ville dAle»>,xandrie.

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» Ce Métropolitain 'ayant payé à » notre Tréfor le droit ordinaire de neuf cens Afpres, Nous lui ac» cordons le préfent Barats, comme une perfection de félicité. C'eft pourquoi Nous lui commandons d'aller être Patriarche de tous les Grecs, qui relévent de la Jurifdiction dudit Trône

» Patriarchal, & qui vivent felon »leur ancienne Coûtume, en ob» fervant leurs Cérémonies, quoi» que vaines & inutiles; Voulant & Ordonnant que tous les Grecs » de ce reffort, tant grands, que petits, Métropolitains, Evêques Prêtres, & Moines du Rite Grec, reconnoiffent ledit Métropolitain pour leur Patriarche ; que dans toutes les affaires qui releveront de lui, & appartiendront à fa Charge, on s'adreffe à lui, fans ❤fe détourner des Sentences légitimes qu'il aura renduës.

に

Que perfonne ne trouve à redire quand il établira des Métropolitains, des Evêques, des Prêtres, des Moines, & des Caloyers, lorfqu'il les jugera dignes de ces Emplois, ni quand il les dépofera, s'il juge qu'ils ayent mérité cette dégradation, ou quel» qu'autre mortification plus ou moins rigoureuse.

Qu'aucun Eccléfiaftique ne pré

fume d'éxercer aucunes fonctions des Charges qu'il a préfentement, ou de celles qu'il pourroit avoir » à l'avenir, contre la volonté » ou fans la permiffion de ce Pa>> triarche.

כם

Que tout Teftament qui fera fait en faveur de quelques pauvres Eglifes, par quelque Prêtre mourant, foit bon, & valide, fi le Patriarche le juge ainfi. Que s'il arrive que quelque femme Chrétienne, de la Jurifdiction de ce Patriarche, quitte fon mari, ou qu'un mari quitte fa femme, perfonne, autre que lui, ne pourra ni accorder le divorce, ni fe mêler de cette affaire.

"

Enfin, il poffedera les Terres, les Vignes, les Jardins, les Vergerg les Prairies, les Parcs, les Moulins, les Convens, les Monaftéres, les Domaines de fon Eglife, & toutes autres choses généralement quelconques, que poffedoit fon Prédéceffeur, bien,