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tent; une jalouse rage s'empare d'eux ; ils en viennent aux mains; ils tirent leurs épées, et commencent un rude com

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bat. Cependant dona Thomasa pousse d'horribles cris: tout le voisinage est bientôt en rumeur; on crie à la justice; la justice vient; elle enfonce la porte; elle entre, et trouve deux de ces bretteurs étendus sur le plancher; elle se saisit des autres, et les mène en prison avec la courtisane. Cette malheureuse avait beau pleurer, s'arracher les cheveux et se désespérer, les gens qui la conduisaient n'en étaient pas plus touchés que Zambullo, qui en faisait de grands éclats de rire avec Asmodée.

Hé bien! dit ce Démon à l'écolier, êtes-vous content? Non, non, répondit don. Cleophas. Pour me donner une entière satisfaction, portez-moi sur les prisons, que j'aie

le plaisir d'y voir enfermer la misérable qui s'est jouée de mon amour; je me sens pour elle plus de haine en cè moment que je n'ai jamais eu de tendresse. Je le veux bien, lui répliqua le Diable; vous me trouverez toujours prêt à suivre vos volontés, quand elles seraient contraires aux miennes et à mes intérêts, pourvu que ce soit pour votre bien.

Ils volèrent tous deux sur les prisons, où bientôt arrivèrent les deux spadassins, qui furent logés dans un cachot noir. Pour Thomasa, on la mit sur la paille, avec trois ou

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quatre autres femmes de mauvaise vie qu'on avait arrêtées le même jour, et qui devaient être transférées le lendemain au lieu destiné pour ces sortes de créatures.

Je suis à présent satisfait, dit Zambullo, j'ai goûté une pleine vengeance; ma mie Thomasa ne passera pas la nuit aussi agréablement qu'elle se l'était promis. Nous irons où il vous plaira continuer nos observations. Nous sommes ici dans un endroit propre à cela, répondit l'Esprit. Il y a dans

cés prisons un grand nombre de coupables et d'innocents : c'est un séjour qui sert à commencer le châtiment des uns et à purifier la vertu des autres. Il faut que je vous montre quelques prisonniers de ces deux espèces, et que je vous dise pourquoi on les retient dans les fers.

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VANT que j'entre dans ce détail, observez un peu les guichetiers qui sont à l'entrée de ces horribles lieux. Les poëtes de l'antiquité n'ont mis qu'un Cerbère à la porte de leurs enfers; il y en a ici bien davantage, comme Vous voyez. Ces guichetiers sont des hommes qui ont perdu tout sentiment humain : le plus méchant de mes confrères pourrait à peine en remplacer un. Mais je m'aperçois, ajouta-t-il, que vous considérez avec horreur ces chambres où il n'y a pour tous meubles que

FEART

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des grabats ces cachots affreux vous paraissent autant de tombeaux. Vous êtes justement étonné de la misère que Vous y remarquez, et vous déplorez le sort des malheureux que la justice y retient cependant ils ne sont pas tous également à plaindre; c'est ce que nous allons examiner.

Premièrement, il y a dans cette grande chambre à droite quatre hommes couchés dans ces deux mauvais lits; l'un est un cabaretier accusé d'avoir empoisonné un étranger qui creva l'autre jour dans sa taverne. On prétend que la qualité du vin a fait mourir le défunt; l'hôte soutient que c'est la quantité et il sera cru en justice, car l'étranger était Allemand. Eh! qui a raison du cabaretier ou de ses accusateurs? dit dont Cleophas. La chose est problématique, répondit le Diable. Il est bien vrai que le vin était frelaté mais, ma foi, le seigneur allemand en a tant bu, que les juges peuvent en conscience remettre en liberté le cabaretier.

Le second prisonnier est un assassin de profession, un de ces scélérats qu'on appelle valientes, et qui, pour quatre ou cinq pistoles, prêtent obligeamment leur ministère à tous ceux qui veulent faire cette dépense pour se débarrasser de quelqu'un secrètement; le troisième, un maître à danser qui s'habille comme un petit-maître, et qui a fait faire un mauvais pas à une de ses écolières; et le quatrième, un galant qui a été surpris la semaine passée par la ronda, dans le temps qu'il montait par un balcon à l'appartement d'une femme qu'il connaît, et dont le mari est absent. Il ne tient qu'à lui de se tirer d'affaire, en déclarant son commerce amoureux; mais il aime mieux passer pour un voleur, et s'exposer à perdre la vie, que de commettre l'honneur de sa dame.

Voilà un amant bien discret, dit l'écolier; il faut avouer

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