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Jefus lui dit: Ne me touchez point, car je ne fuis pas encore monté à mon Père: mais allez à mes Frè res, & leur dites que je monte à mon Père & à votre Père, à mon Dieu à votre Dieu.

Après cette apparition de Chrift à Marie Madeleine à laquelle S Marc dit expreffément qu'il ap parut d'abord,l'autre Marie & Salomé qui s'étoient enfuies du fépulcre faifies d'une telle épouvan

qu'elles n'avoient rien dit àqui que ce fût (ce qui fignifie, felon moi, qu'elles ne s'étoient point acquittées du meffage de l'Ange, foit à l'égard de ceux qu'elles avoient trouvés en chemin, foit à l'égard des perfonnes mêmes à qui elles avoient ordre de le raporter) rencontrèrent Jefus lui-mê. me qui leur dit. Je vous falue. Et elles s'aprocbant lui embraffèrent les pieds &l'adorèrent. Alors Jefus leur dit: ne craignez point, allez, dites à mes Frères, qu'ils fe rendent en Galilée & qu'ils me verront là. Ces diverfes femmes & les deux Apôtres s'étant retirés du fépulcre, Jeanne avec les Femmes Galiléennes & quelques autres dont elles étoient accompagnées, y arrivèrent, portant les aromates qu'elles avoient préparés. Et ayant trouvé qu'on avoit retiré la Pierre qui fermoit le sépulcre, ellesy entrèrent; mais, elles n'y trouvèrent point le corps du Seigneur Jefus. Ce qui les ayant mifes en grande perplexité, voici tout à coup deux bommes, qui paroiffent devant elles avec des vétemens d'un éclat éblouillant. Comme elles étoient effrayées, & qu'elles baifoient le vifage contre terre, ils leur dirent: Pourquoi cherchez-vous parmi les morts, celui qui eft vivant? Il n'eft point ici, mais ileft reffufcité Souvenez-vous de ce qu'il vous di Soit lorsqu'il étoit en Galilée. Il faut, difoit-il, que

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le Fils de l'homme foit livré entre les mains des Pécheurs,qu'il foit crucifié, & qu'il reffufcite le troifième jour. Alors elles fereffouvinrent des paroles de Jefus. Et étant de retour du sépulcre, elles racontèrent toutes ces chofes aux onze, & à tous les autres Difciples. Mais ils ne regardèrent ce qu'elles leur difoient, que comme une rêverie,&'ils ne les crúrent point.

Mais Pierre qui, fur le rapport de Marie Madeleine, avoit été au fépulcre, y étoit entré, &, plein d'une curiofité qui marquoit l'attente de quelque chofe d'extraordinaire, & un grand defir de favoir la vérité,avoit obfervé que les linges qui avoient fervi à enfevelir Jefus Chrift & le couvrechef qui avoit été fur la tête, non feulement étoient dans le fépulcre, mais encore, qu'ils étoient pliés foigneufement& mis en différents endroits:& qui delà pouvoit commencer à foupçonner ce que S Jean fon Compagnon femble avoir cru, fondé fur ces mêmes circonftances; Pierre dis-je, apprenant de Jeanne, qu'elle avoit eu une vifion d'Anges au lépulcre, qui l'avoient affurée que Chrift étoit reffufcité, fe leva & y courut dans le moment. Et fachant que s'il y avoit des Anges, il pourroit les découvrir de dehors, il n'y entra point comme il avoit fait auparavant; mais s'etant baiffé & ayant regardé affez avant pour appercevoir les linges qui étoient par terre, il feretira admirant en lui-même ce qui étoit arrivé. Et foit avec Pierre,ou à peu près dans le même tems,il y vint quelques autres Difciples qui avoient été présens au récit de Jeanne & des autres Femmes,& qui trouvèrent les chofes comme ces Femmes les avoient rapportées. Ce jour là même deux d'entre eux s'en al

lant

lant à un Bourg nommé Emmaus &c.LucXXIV.

13-35.

Non feulement cet ordre naturel, dans lequel. on préfente les divers incidens de la Resurrection, détruit les prétendues contradictions qu'on imputoit aux Hiftoriens, mais encore il rétablit le nombre & la force des preuves. On y voit trois diffé rentes apparitions d'Anges & deux de Jefus Chrift: on y voit une fuite de témoins, une fucceffion d'événemens merveilleux qui fe prétent du jour & fe fortifient mutuellement. Et l'on peut dire que jamais fait ne fut mieux prouvé que la Réfurrection à l'égard des Apôtres. L'on s'en convaincra fi l'on confidère 1.la méthode & l'ordre dans lequel les diverfes preuves leur fûrent présentées; 2. les faits en quoi confiftoient ces preuves, & 3.le caractère & les difpofitions des perfonnes qu'elles devoient perfuader de la vérité de la Réfurrection & qui en devoient rendre témoignage à tout le monde. L'Auteur explique ces trois articles dans les §. 10-16.

Delà il paffe à la confidération des preuves rélativement aux Apôtres, lefquelles il range fous 4. chefs. I le témoignage de ceux qui avoient vu Jefus Chrift après fa Réfurrection, 2 lé témoig nage de leurs propres fens. 3 l'exact accompliffement de ce qu'il leur avoit dit lorfqu'il étoit encore avec eux. 4 l'accompliffement de toutes les chofes qui étoient écrites de lui dans la Loi de Moyfe, dans les Prophétes & dans les Pfeaumes. Et il s'attache à faire voir que toutes ces preuves font exactement concluantes. §. 17-20. Enfin il termine cet article par la récapitulation des preuves que les Apôtres eûrent de la Réfurrection de leur Maître.

Се

Ce fut le témoignage des Soldats Romains qui rapportèrent que le fépulcre avoit été ouvert mi raculeufement par un Ange, ou par quelque Divinité, 2 le témoignage d'autres perfonnes qui paroiffent avoir été dans des idées contraires à la croyance de la Réfurrection de Chrift: & qui ce pendant ont affirmé, non feulement que des Anges leur avoient dit qu'il étoit reffuffité, mais qu'ils l'avoient vu eux mêmes, qu'ils avoient converfé avec lui, qu'ils l'avoient touché. 3 les Prophéties contenues dans l'Ancien Teftament. 4 les Prophéties de Chrift lui-même touchant la Réfur rection, confirmées par d'autres événemens éga lement prédits, comme de rencontrer fes Difciples en Galilée, de demeurer quelque tems avec eux, de fon Afcenfion, de l'envoi du S Efprit, & des dons qui leur fûrent communiqués à fa venue, Tout cela prouye invinciblement la Réfurrection de Jefus Chrift Jamais fait ne fut plus en état de loutenir l'examen, ni plus évidemment prouvé,

Qui peut douter après cela, que les Apôtres ne füffent des Témoins fuffi fans pour attefter la Ré, furrection à toute la terre? Ils avoient eux mêmes vu Jefus Chrift, ils l'avoient touché,ils avoient bu, mangé, & converfé avec lui quarante jours depuis qu'il étoit reffufcité. Joignez à cela la pureté de leur Doctrine, la fainteté de leur vie, le courage & la conftance avec laquelle ils s'expofent à toute 1orte de dangers & à la mort pour foutenir une caufe que tout intérêt humain les obligeoit d'ar bandonner, & enfin les miracles que le S Efprit faifoit par leur ministère. Si les Juifs n'ont point reçu l'évidence de ce témoignage, ils auroient encore moins cru à Jefus Chrift luimême,s'il s'éTome XL Partie I. M

toit

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toit montré à eux publiquement. Ils n'auroient pas manqué de dire, avant l'Adverfaire dont nous avons parlé, qu'un homme vigoureux & à la fleur de l'âge peut aisément réfifter à trois heures d'un fuplice qui n'attaque point les parties nobles, que Chrift auroit fait le mort, pour éviter qu'on lui rompît les jambes & pour que fes amis obtînffent de l'ôter de la croix ; ils l'auroient aveuglément poursuivi pour le crucifier de nouveau.

Mais files Disciples & leurs Contemporains ont eu une pleine conviction de la Réfurrection du Seigneur, fur quels fondemens la croyons-nous aujourdhui, nous pour qui cet événement a 17 fiécles d'antiquité? Nous nous fondons I fur le rapport de ces Témoins choifis, tel qu'on le trouve dans leurs Ecrits. z fur l'existence de la Religion chrétienne. Pour donner de la force à fon premier Argument, M West infifte 1 fur l'autenticité des livres facrés qu'il démontre avoir été composés par les Auteurs dont ils portent les noms, ou du moins avec leur approbation, & être parvenus jufqu'à nous fans avoir été falfifiés. z fur les carac tères des Témoins, leur vie fans reproche & la parfaite connoiffance qu'ils avoient des chofes. 3 fur l'infpiration des Auteurs facrés. 4 fur les Miracles de Jefus Chrift & des Apôtres, reconnus par les Ennemis même duChriftianisme. 5 fur les Prophéties dont les Ecrivains facrés marquent l'accompliffement. 6 Enfin far les Prédictions qui regardent la ruine de Jerufalem & la dispersion des Juifs $.22-28.

L'Auteur fait fentir la force du 2 Argument en confidérant les différens obstacles que rencontra l'établiffement de la Religion chrétienne, pendant

plu

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