bout, qui fe démonte à vis au premier Canon; & pour Avant charger l'arme on tient le fecond Canon, ainfi qu'il eft dans 1699. la deuxième Figure, & on met la poudre dans le premier No. 3. Canon par l'ouverture B, laiffant descendre le deuxiéme Canon, qui fert de bourre au premier, ainsi qu'il se voit dans la premiére Figure, après quoi l'on charge le deuxiéme Canon.

L'effet de la Machine eft, que la poudre allumée dans le premier Canon par la lumière A, pouffe le fecond, & en même-tems y met le feu par la luniiére qui eft au bout de la culaffe, & qui donne une vîteffe à la balle dont le fecond Canon eft chargé, laquelle eft prefque double de celle qu'il auroit s'il n'étoit pouffé que comme à l'ordinaire par la poudre du Canon dans lequel il eft, parce qu'alors il y a deux vîteffes jointes enfemble; fçavoir, celle du deuxième Canon pouffée par la poudre du premier, & celle de la poudre dont le second Canon eft chargé.

Les précautions pour empêcher que ces deux charges ne faffent un effet capable de rompre la Machine, confiftent dans l'ouverture B, par où le feu du premier Canon fort, lorfqu'il à pouffé le fecond au-delà de l'ouverture, & dans le fil d'acier, dont l'anneau D étant arrêté contre le rebord fait par le moyen de fon reffortune resistance qui obéït à l'abord, & qui croît infenfiblement, ce qui rompt fuffifamment le grand effort, & ne diminuë que fort peu la vîteffe.

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Il fera aifé d'entretenir la Machine nette, n'y ayant autre chose à faire pour la démonter, que d'ôter le bout, qui se démonte à vis, & qui retient le colet a a.

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dans les

E frottement dans les Machines compofées, qui jufqu'ici n'a pû en être ôté entiérement, a toûjours été un obftacle à la puiffance que l'on employe pour les faire agir, & un obftacle très-confiderable, puifqu'il va toûjours en augmentant, à proportion de la pefanteur du fardeau qu'elle remuë.

Il y a des organes fimples où le frottement n'eft pas con fidérable, & où même il ne s'en rencontre point du tout: l'action du levier, quand on s'en fert fimplement, eft prefque fans frottement; & la Scytale, que nous appellons Cylindre ou rouleau, n'en a point du tout. Mais la difficulté eft de faire agir ces organes dans la compofition des Machines, en leur confervant ces mêmes avantages: car il eft conftant que le rouleau n'a été employé jufqu'à préfent que comme organe fimple, dont on fe fert feulement pour

Avant

1699.

No. 4

faire couler les fardeaux fur un plan horizontal, ou très-peu Avant incliné; & que le levier n'agit ordinairement dans les Ma1699. chines compofées que d'une maniére fujéte à un bien plus N°. 4. grand frottement, que quand il agit comme fimple organe: parce que toute fon action dans les Machines compofées ne fe trouve guére que dans les poulies, qui bien qu'elles foient faites pour diminuer le frottement qu'un cable fouffriroit en paffant fur quelque chofe qui ne feroit pas mobile, comme l'eft une poulie, elles ne laiffent pas d'avoir du frottement fur leur pivot, ou dans les trous où le pivot tourne, parce que ces chofes font des appuis immobiles, aufquels la poulie eft comme attachée & collée par fon effieu, à caufe de la pefanteur du fardeau qu'elle foûtient: de forte que pour la faire tourner il faut que les endroits de l'effieu,qui font comme attachés aux endroits fur lefquels appuyent, foient arrachés par une force proportionnée à la pefanteur qui cause cette attache. Or cela ne se rencontre point dans le rouleau qui peut tourner fans que les parties qui pofent fur fon appui, ayent aucune peine à le quitter.

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Cela peut être aifément expliqué par la Figure ci-jointe, dans laquelle A eft l'effieu d'une poulie B, chargée des poids C & D, dont l'un eft la puiffance, & l'autre le fardeau; & EFGH eft l'appui fur lequel pofe l'axe de la poulie. Car fi l'on fuppofe que C eft la puissance, & D le fardeau, il est conftant que quand cette puiffance agit, il y a deux points de l'effieu qui touchent ces deux points E & F de l'appui, & que l'effieu n'y peut tourner que ces deux points ne frottent, & ne raclent, fi cela fe peut dire, les deux endroits de l'appui, & qu'ils n'y foient d'autant plus fortement attachés que les poids font plus grands, & que la puiffance agit avec plus de force. De forte que l'appui eft cavé en rond, ainfi qu'il fe voit en GH, ilapporte encore un plus grand obftacle au mouvement, étant touché & preffé en beaucoup plus d'endroits : car quoique ce

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