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ETTE Machine, qui peut fervir à élever de l'Eau fans frottemens, eft compofée comme les précédentes, d'un effieu AA qui traverse une poulie B, fur laquelle la corde CC eft entortillée, & qui va paffer au travers de la main D. L'effieu AA eft attaché par bles EE au haut de la Machine; & il a encore deux autres cables FF qui vont paffer fous letonneau G, pour retourner s'attacher auffi au haut de la Machine. Le tonneau a un effieu de même que la poulie, & ces deux effieux font enfermés entre les quatre montans qui les empêchent de vaciller.

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FIG. I.

Quand on tire la corde C, elle fait que le rouleau AA s'entortillant aux cables EE monte en haut avec la poulie, & qu'en même-tems il éleve le tonneau qui rencontrant, lorsqu'il eft en haut, la barre H lui fait verfer l'eau FIG. III. dans le refervoir I, parce que la barre faisant baiffer l'un des bouts du fer coudé K, l'autre bout fait ouvrir la foupape L, laquelle s'ouvre auffi lorsque le tonneau étant

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descendu dans l'eau il s'y enfonce par fa pefanteur; & l'eau y entre facilement, à caufe que l'effieu qui entretient le tonneau a des ouvertures qui donnent paffage à l'air, qui en fort à mesure que l'eau y entre; & cela fait que le tonneau ne s'emplit que jufqu'aux effieux; & que le paffage que l'air trouve par leurs ouvertures, aide à faire fortir l'eau, lorfque la foupape étant ouverte elle coule dans le FI. I. &III. refervoir par le goulet M.

Cette Machine eft plus fimple que les deux autres dans ce qui appartient à l'élevation, mais elle ne le fait pas avectant de force, parce qu'on fuppofe que la corde Ĉ eft immédiatement tirée avec les bras, & non par le moyen des leviers. Il faut remarquer que dans la Machine ci-deffus de la Planche No. 5. les leviers n'agiffent pas comme dans celle de la Planche No.. 4. en appuyant deffus, mais en les levant, ce qui eft fait pour la commodité des mouvemens qui font mieux placés derrière la Machine, que s'ils étoient du côté que le fardeau eft élevé : car pour ce qui eft de ces deux maniéres de faire agir les leviers, l'une revient à l'autre, parce que fi l'on ne peut pas faire autant tourner le rouleau en levant les leviers qu'on le fait en les abaissant, il est vrai auffi qu'on le fait avec plus de force, un homme ne pouvant agir en appuyant que par fa pefanteur; au lieu qu'il peut remuer en levant le double de fa pefanteur.

Il n'eft pas difficile de comprendre que les Machines précédentes agiffent fans frottement, & qu'elles n'ont point cet obftacle, qui dans toutes les autres réfifte à la puiffance qui les remuë, à proportion que le fardeau eft plus pefant: parce que ne s'agiffant que du pliement des cables, bien loin que la roideur que leur donne le poids qu'ils foûtiennent repugne à leur pliement, il eft vrai au contraire que plus le cable eft étendu par la pefanteur du fardeau, & plus il a de difpofition à fe plier. Car il faut confiderer que comme pour le pliement d'un cable il eft néceffaire que les parties qui font au côté où il fe plie, s'accourciffent,

APPROUVE ES PAR L'ACADEMIE.

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il eft certain que ce qui difpofe ces parties à s'accourcir, difpofe le cable à fe plier: & il eft évident que plus les Avant parties ont été alongées, & plus elles demandent à fe rac- 1699. courcir quand la caufe qui les alongeoit vient à ceffer; No. 6. & c'eft ce qui arrive aux parties qui font du côté vers lequel le cable fe plie; parce que la traction qui alongeoit les parties qui font depuis A jufqu'à B dans la Fig. II. n'al FIG.II longe plus celles qui font alentour du rouleau C, depuis B jufqu'à E; puifqu'au contraire le pliement qui les referre les raccourcit en tout cet endroit. Et il eft conftant encore que pour cet accourciffement il n'eft point befoin de leur faire aucune violence, puifqu'elles y font portées par leur inclination naturelle, qui fait que les chofes dont les parties ont été étenduës par violence, retournent d'ellesmêmes & fans aucun effort extérieur en leur premier état.

A l'égard de l'obftacle que le frottement apporte au mou→ vement des Machines ordinaires, & de l'importance du moyen que les Machines propofées fourniffent pour les en rendre exemptes, il n'eft pas difficile de faire voir ce qui en eft, Voici les expériences qui en ont été faites.

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On a attaché deux baffins de balance aux endroits C & D de laFigure ci-jointe, dans chacun defquels on a mis une livre de plomb; & pour faire trebucher le baffin D,

On a trouvé qu'il falloit feulement un gros, & qu'il en falAvant loit cinq pour faire trebucher le baffin C; parce que dans 1699. celui-ci, ainfi qu'il a été dit, il y a frottement des points No. 6. E & F du rouleau A contre l'appui, & que pour le mouvement du baffin D il n'y a aucun frottement; la pefanteur du fardeau ne faisant point que les points du rouleau s'attachent aux points de l'appui, & n'empêchant point qu'ils ne fe quittent pour laiffer aller le rouleau vers l'endroit où le baffin doit trebucher.

Mais ce qu'il y a de plus remarquable, c'eft qu'à mefure qu'on a ajoûté des poids dans les bassins, il a fallu aussi ajoûter quelque chofe à proportion pour faire trebucher le baffin C qui agit avec frottement, enforte que comme cinq gros ont été néceffaires pour faire trebucher une livre, il en a fallu dix pour deux, quinze pour trois, vingt-cinq pour cinq. Et le gros qui a fait trebucher une livre dans l'autre baffin D, de la balance qui agit fans frottement, a fuffi pour faire trebucher les deux, les trois, les quatre & les cinq livres, & apparemment fuffira toûjours quelque poids que l'on ajoûte; de même que dans les Machines où il ya frottement, il faudra que ce que l'on ajoûte pour faire trebucher, aille toûjours croiffant par la même proportion à mefure que le poids du fardeau fera augmenté. Et cela va affez loin, principalement quand le mouvement eft interrompu: car alors la réfiftance croît de près de la moitié, ainfi que l'expérience le fait voir dans la rouë d'une gruë; parce que lorfqu'un homme y marche, s'il arrête, il eft obligé de monter bien haut pour la remettre en train: ce qui arrive parce que les inégalités des parties qui fe touchent ont le foifir de s'engager les unes dans les autres; ce quine leur arrive pas lorfqu'elles font en mouvement.

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