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erat enim ratio, profecta à rerum naturâ, & ad rectè faciendum impellens, & à delicto avocans: quæ non tum denique incipit lex effe, cùm fcripta eft, fed tum cùm orta eft; orta autem fimul eft cum mente divinâ, quamobrem lex vera, atque princeps, apta ad jubendum & ad vetandum, ratio eft recta fummi Jovis.

Q. Affentior, frater, ut quod est rectum, verum quoque fit, .neque cum litteris quibus fcita fcribuntur, aut oriatur, aut occidat.

M. Ergo, ut illa divina mens, fumma lex eft:item cùm in ho mine eft perfectum, eft in men. te fapientis. Quæ funt autem variè, & ad tempus fcriptæ, populi favore magis, quàm re, legum nomen tenent. Omnem enim legem, quæ quidem rectè lex appellari poffit, effe lauda

éternelle; car dès ce tems-là il y avoit une raison fondée fur la nature même qui portoit au bien & qui détournoit du mal : & cette raifon à force de Loi;

non pas feulement du jour qu'elle eft rédigée par écrit, mais dès l'inftant qu'elle commence à rayonner: or il eft indubitable qu'elle a commencé avec l'efprit de Dieu même : c'efti pourquoi la Loi proprement dite,' la premiere & la principale Loi, celle qui a vraiment pouvoir de commander & de défendre, est la droite raison de Dieu même,

Q. Je tombe d'accord avec vous, mon frere, que ce qui eft jufte est la véritable Loi: &, qu'au contraire des autres Loix, la circonftance d'être écrite ou de ne le pas être ne fait rien ni pour fon autenticité ni pout fa durée.

M. Ainfi comme la Loi fuprême réfide dans cet efprit divin dont elle est émanée, 16 elle réfide de même dans l'efprit du Sage ou de l'homme parfait. Quant aux Loix ordinaires, différentes felon les peuples & felon les tems, le nom de Loi leur appartient moins, qu'il n'eft un titre emprunté & de faveur; car toute Loi qui mérite le

bilem, quibufdam talibus argumentis docent. Constat profectò ad falutem civium, civitatumque incolumitatem, vitamque omnium quietam, & beatam, conditas effe leges: eofque, qui primùm hujufmodi fcita fanxerunt, populis oftendiffe, ea fe fcripturos atque laturos, quibus illi adfcriptis fufceptifque, honeftè beatèque viverent: quæque ita compofita, fanctaque effent, eas leges videlicet nominarunt. Ex quo intelligi par eft, eos, qui perniciofa & injufta populis juffa defcripferint, cùm contra fecerint, quàm polliciti, profeffique fint, quid vis potiùs tuliffe quàm leges: ut perfpicuum effe poffit, in ipfo nomine legis interpretando ineffe vim & fententiam jufti, & juris colendi. Quæro igitur à te, Quinte, ficut illi folent : quo fi civitas careat, ob eam ipfam caufam

nom

145 nom de Loi doit être louable : Voici à peu près ce qu'on peut dire pour le prouver. Il eft indubitable que les Loix ont été inventées pour le falut des Citoyens, pour la confervation des Villes, pour la tranquillité & le bonheur de la fociété : il est certain encore que les premiers Législateurs perfuadérent aux peuples avant toutes chofes que les conftitutions qu'ils propoferoient les feroient vivre heureusement & avec honneur, s'ils vouloient les recevoir &i s'y foumettre; & que tout ce qui fut rédigé & arrêté de cette maniére porta le nom de Loi d'où l'on peut raifonnablement conclure que les Auteurs des Ordonnances pernicieuses & injuftes n'ayant point fatisfait à l'engagement où ils s'étoient mis, & aux efpérances qu'ils avoient données ont fait toute autre chofe que des Loix. Enforte qu'il eft évident que le terme de Loi renferme dans fon idée la néceffité de choifir ce qui eft jufte & conforme au droit.

Sur cela, Quintus, je vous ferai les mêmes demandes qu'ont coutume de faire nos Philofophes ; doit-on met

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quod eo careat, pro nihilo ha benda fit, id eft ne numerandum in bonis ?

Q. Ac maximis quidem.

M. Lege autem carens civitas, est ne ob idipfum habenda nullo

loco?

Q. Dici aliter non potest. M. Neceffe eft igitur, legem haberi in rebus optimis. Q. Prorsus affentior.

fi

M. Quid, quòd multa perniciofa, multa peftifera fcifcuntur in populis, quæ non magis legis nomen attingunt, quàm fi latrones aliqua confenfu fuo fanxerint? Nam neque medicorum præcepta dici verè poffent, quæ infcii, imperitique pro taribus mortifera confcripferint: neque in populo lex, cuicuimodi fuerit illa, etiamfi perniciofum aliquid populus acceperit. Ergo eft lex juftorum injuftorumque di

falu

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