Quamobrem aggredere, quæfumus, & fume ad hanc rem tempus, quæ est à noftris homi. nibus aut adhuc ignorata, aut relicta. Nam post Annales pontificum maximorum, quibus nihil potest esse jejunius: fi aut ad Fabium, aut ad eum, qui tibi semper in ore est, Catonem, aut ad Pifonem, aut ad Fannium, aut ad Venonium venias: quanquam ex his alius alio plus haber virium, tamen quid tam exile, quàm isti omnes ? Fannii autem ætate conjunctus Antipater paullo inflavit vehementius, habuitque viresagrestes ille quidem, at. que horridas, fine nitore, ac palæstrà fed tamen admonere reliquos potuit ut accuratiùs scriberent. Ecce autem fuccessere huic belli Claudius, Afellio; nihil ad Cælium, fed potius ad antiquo. rum languorem, atque inscitiam. Nam quid Artium memorem? Mettez donc la main à l'œuvre, nous vous en conjurons; & ne plaignez pas le tems que vous donnerez à 16 une chose finon inconnue, du moins fort négligée par nos Ecrivains. Car après les Annales des grands Pontifes qui font des plus succintes, fi nous venons à celles de Fabius, ou de Caton, que vous nous vantez sans cesse, ou de Pifon, ou de Fannius, ou de Venonius; quand je vous passerois que l'un est moins foible que l'autre, qu'est-ce que tout cela ensemble? Le contemporain de Fannius, 17 CæliusAntipater enfla un peu davantage les tons de son expression; à la rudesse & à la grossiéreté près d'un stile qui n'est ni châtié ni poli, on lui trouve de la force, & cela pouvoit servir aux autres d'avertissement pour écrire avec plus de soin: mais le malheur a voulu qu'ilait eu pour successeurs, un Clodius, un Afellion, qui loin de se perfectionner sur son exemple, n'ont fait, en imitant les anciens, qu'augmenter le nombre des Ecrivains languissans & dénuez d'art. Je ne compte point Attius: c'est un grand parleur qui doit tout l'esprit cujus loquacitas habet aliquid argutiarum : nec id tamen ex illâ eruditâ Græcorum copia, sed ex librariolis Latinis: in orationibus autem multas ineptias, elatio fummam impudentiam. Sisenna ejus amicus omnes adhuc nostros scriptores, nifi qui fortè nondum ediderunt, de quibus exiftimare non poffumus, facilè superavit. Is tamen neque orator in numero vestro unquam est habitus, & in historia puerile quiddam consectatur ; ut unum Clitarchum, neque præterea quemquam de Græcis legifle videatur, eum tamen velle duntaxat imitari; quem si assequi posset, aliquantum ab opti. mo tamen abeffet. Quare, tuum est munus, hoc à te expetatur, nifi quid Quincto videtur fecus. Q. Mihi verò nihil : & fæpe de isto collocuti fumus; fed est quædam inter nos parva dissensio. qu'on lui trouve à nos faiseurs de recueils; mais qui n'a rien de cette finesse sçavante des originaux Grecs. Au refte il y a mille petitesses dans fes narrations; & s'il s'élève quelquefois, c'est avec une ostentation qu'on ne (çauroit lui pardonner. 18 Son ami Sisenna surpasse de beaucoup tous nos Historiens, dont les écrits ont parû jusqu'à present, car nous ne pouvons juger des autres; il n'a cependant jamais trouvé place parmi les Orateurs de votre rang: & l'on peut ajoûter, que dans son histoire il releve les minuties, avec une affectation à laquelle on reconnoît qu'il n'a lû des Auteurs Grecs que le feul 19 Clitarque; qu'il se borne à vouloir imiter celui-là seul, & que quand il y réussiroit, il seroit encore un peu éloigné du vrai but ; * ainsi voilà de quoi vous occuper, c'est, là ce qu'on attend de vous, à moins que Quintus n'ait d'autres idées làdessus. Q. Mọi! non : & nous en avons fouvent conféré ensemble; mais nous ne sommes pas tout-à-fait d'accord. A. Quæ tandem ? Q. A quibus temporibus fcribendi capiat, exordium: ego enim ab ultimis censeo; quoniam illa sic scripta funt, ut ne legantur quidem : ipse autem æqualem ætatis fuæ memoriam depofcit, ut ea complectatur quibus ipfe interfuit. A. Ego verò huic potius assentior: funt enim maximæ res in hâc memoriâ, atque ætate noftrâ : tum autem hominis amiciffimi Cn. Pompeii laudes illustrabit, incurret etiam in illum memorabilem annum fuum:quæ ab isto malo prædicari, quàm, ut aiunt, de Remo & Romulo. M. Intelligo equidem à me iftum laborem jamdiu poftulari, Attice, quem non recufarem, fi mihi ullum tribueretur vacuum tempus & liberum : neque enim occupatâ operâ, neque impedito animo, res tanta fufcipi poteft: |