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ce que des Vierges; afin qu'elles fe donnent tout entiéres & fans partage à la garde du feu facré, & que les

femmes reconnoiffent dans ce choix qu'on éxige de leur féxe une chafteté à toute épreuve.

Ce qui fuit n'interesse pas feulement la religion, mais le bon ordre de l'Etat, en ce qu'il eft défendu de vaquer aux facrifices particuliers fans y appeller les miniftres publics: car en bonne politique le peuple doit toujours avoir befoin de l'aveu & de l'autorité des Grands; outre que, le miniftére facré étant diftribué comme il eft entre les Prêtres, il n'y a aucune forte de religion raisonable qui ne se trouve dans leur reffort.

Car les uns font établis pour appaifer les Dieux irrite, & ceux-là préfident aux facrifices folemnels ::

Et les autres ont charges d'interpréter Les prédictions; non pas toutes, de crainte que cela fût infini, & que le fecret de l'Etat fe divulgât hors le collége de ceux qui le doivent fçavoir.

Or un des plus grands & des plus importans emplois qui foient dans la République, foit pour le droit, foit

tiffimum in Rep. jus eft Augu rum, & cum auctoritate conjun&tum: Neque verò hoc quia fum ipfe augur, ita fentio, fed quia fic exiftimare nos eft neceffe. Quid enim majus eft, fi de jure quærimus, quàm poffe à fummis imperiis, & fummis poteftatibus comitiatus & concilia vel insti. tuta dimittere, vel habita ref cindere? quid gravius, quàm rem fufceptam dirimi, fi unus augur ALIO DIE dixerit? quid magnificentius, quàm poffe decernere, ut magiftratu fe abdicent Confules? quid religiofius, quàm cum populo, cum plebe, agendi jus aut dare, aut non dare? quid legem, fi non jure rogata eft tollere? ut Titiam decreto Collegii, ut Livias confilio Philippi, confulis & auguris nihil domi, nihil foris per magiftratus geftum, fine eorum

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pour l'autorité qu'il donne, eft fans contredit celui 54 d'Augure; & je ne dis pas cela par l'interêt que j'y prend comme revêtu de cette dignité, c'est qu'en effet la chofe eft ainfi : car quant au droit, qu'y-a-t'il de plus grand que le pouvoir qu'il a de féparer les 55 comices & les affemblées dès le commencement de leur tenue quelque Magiftrat qui les ait convoquées, où d'en annuler les actes de quelque autorité qu'ils foient émanez? qu'y at'il de plus abfolu que de fufpendre des entreprises de la derniére conféquence par ce feul mot, à un autre jour ? qu'y a-t'il de plus magnifique que de pouvoir ordonner aux Confuls de fe défaire de leur magiftrature: qu'y a-t'il de plus refpectable que la liberté qu'il a d'accorder ou de refufer la permiffion de traiter avec le peuple? que de caffer les Loix qui n'ont pas été juridiquement propofées, telles que la Lois de Titius, qui fut abrogée en vertu d'un decret duCollége des Pontifes, & les Loix s6 de Livius, qui le furent auffi de l'avis de Philippus qui étoit Augure en même-tems que Conful: & enfin qu'il n'y ait rien de

auctoritate poffe cuiquam probari?

A. Age, jam ista video fateorque omnia effe magna, fed eft in collegio veftro inter Marcellum & Appium, optimos augures, magna diffenfio: nam eorum ego in libros incidi, cùm alteri placeat, aufpicia ifta ad utilitatem effe Reip. compofita, alteri disciplina veftra quafi divinare videatur poffe. Hâc tu de re, quæro quid fentias.

M. Ego ne divinationem, quam Græci μax appellant, effe cenfeo, & hujus hanc ipfam partem, quæ eft in avibus, caterifque fignis difciplinæ noftræ : quòd, cùm fummos Deos effe concedamus, eorumque mente mundum regi, & eorumdem benignitatem hominum confulere generi, & poffe nobis figna rerum futurarum oftendere,

bien fait de la part des Magiftrats, au dedans ou au dehors, s'il ne porte le fceau de fon approbation?

A. Je conviens que ces attributions font magnifiques: mais à propos, dites moi, je vous prie, que penfez-vous du différend qui eft entre deux de vos meilleurs Augures 17 Marcellus & Appius, car leurs Livres me font tombez entre les mains? l'un veut que les Aufpices n'ayent été inventez que pour l'utilité de la République, & l'autre prétend au contraire qu'en les fuivant on peut prévoir l'avenir,

M. Pour moi, fi vous m'en demandez mon avis, je crois fincérement qu'il y a un art de prédire auquel les Grecs ont donné un nom; * & que le vol des oifeaux & les autres fignes que nous failons profeffion d'obferver en font une partie : je ne vois pas après tout quelle raifon je pourrois avoir de n'en pas convenir; puifqu'il est constant parmi nous qu'il y a des Dieux, que le monde eft conduit par leur efprit, que leur bonté les fait pourvoir à nos befoins, & qu'ils font maîtres de nous donner des marques * μαντικήν,

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