de l'homme, est la Loi. C'est pourquoi vient du mot qui veut Cette définition entendue de cette maniere, qui communément parlant me paroît être la meilleure, il faut commencer à expliquer le Droit par la Loi : car c'est elle qui fait toute la force de la nature ; c'est elle qui est le principal objer de l'esprit & de la raison de l'homme prudent; c'est elle ausfi qui est la régle invariable du Droit & de l'injustice. Mais comme tout ce difcours roule sur un sujet dont les termes sont ordinairement dans la bou. che du peuple, nous serons quelquefois obligez de parler comme le peu- . plę, & de nous conformer au langage fcripta lex ulla, auc quàm om. nino civitas constituta. Q. Commodiùs verò, & ad rationem instituti sermonis ap tius. M. Visne ergo , ipsius juris ortum à fonte repetamus ? quo invento, non erit dubium, quò sint hæc referenda, quæ quærimus. Q. Ego verò ita faciendum effe cenfeo. A. Me quoque adfcribito fra. tris fententiæ, M. Quoniam igitur ejus Reipublicæ , quàm optimam esse docuit in illis fex libris Scipio, tenendus eft nobis & fervandus ftatus, omnésque leges accommodandæ ad illud civitatis genus, ferendi etiam mores, nec fcriptis omnia fancienda , repe. . tam stirpem juris à naturâ, quá ufiré qui appelle Loi tous les reglemens arbitraires qui se font par écrit, foit pour enjoindre, soit pour défendre quelque chose. Commençons donc à , établir les principes du Droit fur cette premiere Loi, dont l'origine antérieuce au cours de tous les liécles a précédé la naissance des Loix écrites & la fondacion de toutes les villes. Q. Cet ordre sera plus méthodique & plus convenable au projet de notre dispute. M. Voulez-vous donc que nous. cherchions le Droit dans fa propre fource ? quand elle sera trouvée, nous fçaurons infailliblement à quoi rapporter les choses dont il est queftion Q. Je suis tout-à-fait pour cela. A. Et moi je pense comme votre frere. M. Puis donc que nous voulons nous attacher constamment à cette République dont j'ai fait voir l'excellence dans les fix Livres que j'ai écrits sous ce titre, que nous devons former nos Loix par rapport de gouvernement , & qu'il eft à propos de jetter pour ainfi dice entre nous. à ce genre 1 duce eft nobis omnis disputa. tio explicanda. A. Rectisfimè : & quidem istâ duce errari nullo pacto potest. M. Dálne igitur hoc nobis , Pomponi , ( nam Quincti novi sententiam,) Deorum immortalium vi, naturâ , ratione , pote. ftate, mente, numine , sive quod est aliud verbum quo planiùs significem quod volo, naturam omnem regi ? nam fi hoc non probas , à Deo nobis causa or. dienda est potissimum. A. Do fanè, fi poftulas : ere. nim, propter hunc concentum avium ftrepitumque Aluminum, non vereor condiscipulorum ne quis exaudiat. M. Atqui cavendum eft, som lent enim , id quod virorum bonorum eft , admodum irasci, des semences de mours, sans qu'il soit besoin de faire des réglemens particuliers pour tous les cas ; 37 je ne chercherai point ailleurs l'origine du Droit que dans la nature même, d'où je prendrai tous les éclaircissemens dont j'ai besoin pour débrouiller cette matiére. A. Fort bien; en suivant un pareil guide, il est impollible de s'égarer.. M. Cela étant, Atticus, je vous demande (car 38 pour mon frere je sçais quel est son sentiment) m'accorderezvous que toute la nature est gouvernée par la force & par la vertu des Dieux immortels , par leur raison, leur puis-fance, leur esprit, en un mot par leur divinité, ou par quoi que ce soit qui exprime plus clairement ce que je veux dire ? car 39 pour peu que vous en doutiez, il faudra que je comence par plaider leur cause. A. Oh! si vous ne demandez que cela, je vous l'accorde: mes confréres n'en entendront rien. Legazouillement de ces oiseaux & 40 le bruit que font vos riviéres me raffurent. M. la la, vous ne faites pas fi mal de vous tenir sur vos gardes, ils s'emportent quelquefois les bonnes gens, |