nec verò ferent fi audierint, te primum caput libri optimi prodidiffe , in quo fcripfit, nihil curare Deum , nec fui , nec alieni. A. Perge quæso , nam id, quod tibi concessi, quorsum pertineat, expecto. M. Non faciam longiùs, huc enim pertinet. Animal hoc providum , sagax , multiplex, acu. tum , memor, plenum rationis, e confilii , quem vocamus bominem, præclara quadam conditione generatum effe à fummo Deo : folum eft enim ex tot animantium generia bus atque naturis particeps rá. tionis & cogitationis, cum cætera fint omnia expertia. Quid est autem, non dicam in homine , fed in omni cælo atque terrâ, ra. tione divinius ? quæ cùm ado. . levit atque perfe&ta eft, nominatur ritè fapientia. Eft igitur, quoniam nihil est & ils feroient beau bruit s'ils vous entendoient ainsi trahir la bonne cause, en désavouant le premier article de 4 ce Livre admirable qui dit, que Dieu ne s'embarasse de rien ni pour lui ni pokr autrui, A. Poursuivez je vous prie ; voyons quelle conséquence vous tirerez de la propoGrion que je vous abandonne. M. Vous n'attendrez pas long.tems, la voici:c'est que cet animal prévoyant, judicieux, doüé de tant de qualitez différentes, de pénétration, de mé. moire, de difcernement & de prudence, que nous appellons l'homme, est sorti des mains de Dieu , sous des conditions bien avantageuses ; car de tous les genres & de toutes les espéces d'animaux, il eftfeud capable de raison & de pensée; au lieu que sous les auires en font privez : or qu'y a-t-il, je ne dis pas dans l'homme, mais dans tout le Ciel & dans toute la Terre de plus divin que la raison, laquelle quand elle a acquis fa maturité & fa perfe&tion, s'appelle à proprement parler sagesse? Puis donc qu'il n'y a rien de plus ratione melius, eaque & in ho} . excellent que la raison, & qu'elle ne se trouve qu'en Dieu & que dans l'homme, la raison est le premier lien de société entre les hommes & les Dieux ; la Loi forme le second : car ce ; n'est pas seulement la raison qui leur çst commune , c'est la droite raison, laquelle n'est autre chose que la Loi: mais là oui la Loi est la même, le Droit est le même ; & il résulte de là que les uns & les autres doivent être réputez Citoyens de la même Ville, surtout s'ils reconnoissent la même fouveraineté & la même subordination, comme il est certain qu'ils la reconnoissent dans cet ordre éternel, dans cet Esprit divin , & dans ce Dieu tout, puiffant. En sorte que cet Univers peut être regardé comme une grande Ville qui est la pațrie commune des Dieux & des hommes ; & au lieu que dans nos Villes pour des considérations parriculiéres, que nous expliquerons une autre fois, on est obligé de distinguer les états par les familles, il y a dans cette Ville universelle certe différence magnifique & glorieuse, que les hom. ficentiùs tantoque præclariùs, ur homines Deorum agnatione & gente teneantur. Nam cùm de naturâ omni quæritur, disputari solent nimi. rùm ifta : perpetuis cursibus conversionibus cæleftibus extitisse quamdam materiam serendi generis humani , quod sparsum in terras atque sarum divino auduin fit animorum munere: Gumque alia quibus cohærent homines è mortali genere sum- . pserunt, quæ fragilia essent & caduca, animum efle ingeneratum à Deo:ex quo verè vel agnatio nobis cum cæleftibus, vel genus, vel stirps appellari potest; itaque ex tot generibus nullum est ani. mal, præter hominem, quod habeat notitiam aliquam Dei, ipfisque in hominibus nulla gens est , neque tam immansuera, neque. ram fera , quæ non etiamfi ignoret qualem habere |