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duction, que d'en prendre oc

cafion d'informer le Public du bonheur que j'ai de vous compter parmi fes Approbateurs. Il cft fi naturel à un Auteur d'aimer fon Ouvrage & de faifir l'avantage d'un moyen fûr de le faire valoir, que je me croirois en droit de me plaindre de l'injuftice ou de la mauvaise humeur de ceux qui m'accuferoient d'entendre en cela trop bien mes interêts. Comme d'autres motifs, MONSEIGNEUR, m'engagent à vous offrir cet effi de mon travail, je me flatte que ceux-là mêmes qui

fentent le mieux de quel poids eft votre fuffrage, par la connoiffance qu'ils ont de l'étendue de vos lumiéres, de la vivacité de votre pénétration, de la jufteffe de votre difcernement & de la délicatesse de votre goût, ne trouveront point à redire que je m'en faffe honneur ; puifqu'euxmêmes jugeroient mon présent indigne de fa destination, si votre approbation ne l'avoit précédée. Vous me la donnâtes, MONSEIGNEUR, après avoir

pris la peine de lire vous-même

mon Manuscrit. Je

ne dirai

point avec quelle bonté vous aviez

daigné me le demander : en vous répréfentant comme le plus poli & le plus gracieux de tous les hommes, je craindrois d'affaiblir un témoignage dont je prétens faire un mérite au Livre que j'ai l'honneur de vous offrir. Heureux fi en acceptant cet homage ̧ vous y reconnoißez, reconnoissez, avec ma reconnoiffance, le refpect fincére avec lequel je fuis,

MONSEIGNEUR,

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Votre très-humble & très-obéissant
Serviteur, MORABIN.

L

PREFACE.

E Traité des Loix eft un des plus précieux monumens qui nous reftent de l'Antiquité, & fi parmi les ouvrages de Cicéron, que la barbarie & l'injure des tems nous ont ravis, nous regrettons pardeffus tous, les autres la perte des fix Livres de la République, une partie de nos regrets doit certainement tomber fur ceux des Loix qui nous manquent; puifque ces der niers, avec les trois qui font parvenus jufqu'à nous, étoient une fuite de cet admirable fyftême.

Cicéron, comme tout le monde fçait, n'étoit pas feulement Orateur & Philofophe, il étoit homme d'Etat : je veux dire qu'éã iiij

tant parfaitement au fait des interêts de Rome, & poffedant à fond le Droit public & particulier, il joignoit aux spéculations les plus vaftes, une grande pratique des affaires, dans laquelle il eut lieu de s'éxercer pendant les tems les plus difficiles.

Ainfi nous ne fçaurions douter que, comme les amateurs de l'Eloquence fe forment au talent de la parole fur ce grand Maître de l'Art, ceux qui tiennent les rênes du Gouvernement, n'euffent puifé dans ces Livres des maximes d'autant plus folides,* qu'il s'attachoit fur toutes chofes, felon S. Auguftin, à prouver; qu'on ne pouvoit bien gouverner un Etat que par les principes de la justice.

Le deffein des Livres de la Ré. publique & de ceux des Loix, est pris de Platon : mais Cicéron l'éxécuta fur d'autres idées. Loin

* De civit. Dei, lib. 2. 6. 21.

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