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n'est qu'une conjecture, & il faudroit pouvoir deviner fi ce fragment est tiré du commencement ou de la fin du Livre ; pour par. ler plus affirmativement; on en jugera , le voici:

» Voulez-vous, puisque le so. » leil ne fait que commencer à » s'écarter du point de midi, & » que ces jeunes arbres ne por» tent pas encore assez d'om

pour nous garantir de fes. » rayons : voulez-vous, dis-je, » que nous descendions vers le » Liris, & que nous achevions » ce qui nous reste fous les Ber» ceaux que

forment ces Aulnes? Mais outre cette perte, qui est irréparable, puisque nous n'avons rien qui y puisse suppléer, le premier de ces Livres est interrom. pu

de lacunes en trois ou quatre endroits ; & il y en a une au troifiéme qui abforbe lesexplications de plus de la moitié des Loix

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qui en font la matiére. Par dessus cela , soit

que

les Manuscrits sur lesquels fe font faites les éditions de ces Livres eussent été corrompus, soit

que Cicéron n'y eût pas mis la derniéré main (car, selon toutes les apparences, ils ne parurent qu'après la mort, & ils ne fe trouvent pas même dans l'énumération de ses ouvrages, au com. mencement du fecond Livre de la Divination ; quoique le Traité des Fins, qui ne fut certainemene fait qu'après, y foit dans fon rang :) Il y a tant d'endroits que l'on peut justement soupçonner d'avoir été ou négligez ou tronquez, que cela joint à la difficulté de la matiére, a fait que personne jusqu'à présent n'a osé entreprendre de les tradui. re, nien François, ni en Italien, ni en Espagnol, ni en Anglois, ni probablementen aucune autre Langue.

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Cette circonstance, que je ne dois pas supprimer, & que je ne fçaurois pourtant avouer qu'en tremblant, m'auroit fait tomber la plume des mains, si j'a. vois songé à en chercher la raison dans la difficulté de l'ouvra. ge: mais je ne fis pas tant de réHéxions ; & uniquement occupé du plaisir de donner une premié. re traduction, je fus bien plus content d'apprendre que per. fonne n'avoit pris les devans, que si quelqu'un m'eût prévenu dans ce dessein, & ne m'eût laissé

que l'honneur de le suivre, fondé sur l'espérance incertaine d'un plus heureux fuccès.

Je parcourus le premier Livre, & je le traduisis avec une rapidité qui ne fic que fortifier ma résolution. Au second les épines commencérent à se faire sentir; & quoi qu'encouragé par ceux à qui je montrai mon premier

eflai , quoique soutenu du Com. mentaire de Turnebe , un de nos plus judicieux Critiques(Scioppius, le plus redoutable de tous l'appelle * le plus exact, & Casaubon parlant du Commentaire même dit ** qu'il est excellent dans ce genre ) je pensai demeurer à moi. tié chemin, sans que je fis réfléxion qu'il valoit encore mieux continuer mon ouvrage, au hazard de ne le point donner au Public, au cas que les Connoisfeurs ne l’en jugeassent pas digne, que d'abandonner un travail qui me seroit en pure perte & dont personne ne me sçauroit gré.

D'ailleurs ce qui fait l'embarras des Livres des Loix, ce sont certains termes consacrer à des usages, ou tout à fait éloignez des nôtres, ou absolument inconnus, qui n'ont point d'équivalens dans notre Langue, & * Consultation. pag. 141. ** Epift. 44.

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ausquels on n'en fçauroit trouver, sans prendre parti entre des Sçavans, dont l'érudition & les recherches n'ont pû encore déterminer bien précisément l'idée que nous en devons avoir.

La vie d'un homme ne suffi. roit pas

à lire tous les Livres tous les Traitez, toutes les Difsertations, qu'on a faites sur ces différens points.

Mais j'ai considéré que , quoique ces endroits fassent une bon. ne partie, sur-tout du second & du troisiéme Livre, cependant il y a tant de choses dont on pourroit jouir, tant de grands sentimens, tant de belles maxi.

dont indépendamment de ces endroits difficiles , les

personnes de tous érars pourroient faire leur profit, soit par rapport aux meurs,

foir

par rapport aux connoissances générales qu'il est bon d'avoir du Droit public,

mes,

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