pas en prévenir l'inconvenient dont op se plaint:car quoiqu'on ne puisse accoûtumer de trop bonne heu. re la Jeunesse à raisonner sur des choses d'usage, & à se remplir de principes dont elle puiffe tirer quelque fruit dans le commerce du monde ; l'expérience peut faire craindre que, foit le tems de réfféchir ne soit core venu pour les jeunes gens, foit que leur imaginarion cause une diversion trop poissante vers des objets moins folides, foir en. fin que la dissipation si ordinaire à cet âge les détourne de toute étude Térieuse, ils ne fe rebu. tallent de la lecture de Livres où ils ne trouveroient que de la Philosophie, de la Théologie, de la Jurisprudence, de la Po. litique, & sur toures choses de l'érudition. Ainsi comme leurs exercices sont assez remplis par l'applica R. tion qu'ils doivent donner aux Livres oratoires , il paroîtroit que dans les seules haures Claffes ou on pourroit lire ceux-ci, ces matiéres feroient trop éloignées de la fin qu'on s'y propose, pour les préférer à ceux que la Cou tume y a introduits. Cependant comme les Dialo. gues sur les Loix ne font pas fore longs ; quand on ne les regarde. roit que comme un ouvrage formé dans la pleine maturité de l'éloquence de l'Orateur Romain, je suis persuadé que ceux dont la Profession est d'enseigner, pour. roient leur trouver place parmi les autres Traiteż:&à l'égard de ceux qui portent leurs vûes audelà du Collége , je ne doute point, tout considéré, qu'ils ne leur donnent la premiére. a T'Ai lû par ordre de Monseigneur le Gardc des Sceaux un Manuscrit qui a pour titre, Traité des Loix de Ciceron. Cette traduction fidelle, exacte & éclairée par de sçavantes Notes, est d'autant plus intéressante, qu'il n'en a parû encore aucune de ce Traité, l'un des plus beaux, mais des plus difficiles de l'Orateur Romain. Ainsi j'ai crû que l'impression en seroit utile & agréable au public. Fait ce 12 Septembre 1718. MOREAU DE MAUTOUR. PRIVILEGE DU ROT, OUIS par la grace de Dieu , Roy de France & les Gens tenans nos Cours de Parlement , Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel ; Grand Conseil, Prevôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenans Civils , & autres nos Justiciers qu'il appartien. dra , Salut. Notre bien amé JEAN MARIETTE Libraire à Paris, Nous ayant fait remontrer qu'il lui auroit été mis en main un Manuscrit qui a pour titre : Traité des Loix de Ciceron avec des Notes, qu'il souhai. teroit faire imprimer & donner au Public, s'il Nous plaisoit lui accorder nos Lettres de Privilege sur ce né. cessaires. A CES.CAUSE S, voulant favorablement traiter l'Exposant, Nous lui avons permis & permet. tons par ces Presentes de faire imprimer ledit Livre en telle forme , marge, caractere conjointement ou fee parément, & autant de fois que bon lui semblera , & de le vendre, faire vendre & debiter par tout notre Royaume, pendant le tems de fix années consécutives, à compter du jour de date desdices Presentes. Fai. fons défenses à toutes lortes de personnes de quelque qualicé & condition qu'elles soient , d'en introduire d'impression étrangere dans aucun lieu de notre obéifsance; comme aussi à tous Libraires-Imprimeurs, & autres, d'imprimer, faire imprimer, vendre, faire vendre , debiter, ni contrefaire ledit Livre en tout ni en partie , ni d'en faire aucuns Extraits fous quelquc prétexte que ce soit, d'augmentation, corre&tion , changement de titre ou autrement, sans le consente. ment par écrit dudit Exposant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confiscation des Exemplaires contrefaits , de quinze cens livres d'amende contre chacun des Contrevenans, dont un riers à Nous, un uiers à l'Hôtel-Dieu de Paris, l'autre tiers audic Exposant, & de tous dépens, dommages & interêts; à la charge que ces Presentes seront enregistrées tout au long sur le Registre de la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris , & ce dans trois mois de la date d'icelles ; que l'impression de ce Livre fela faite dans notre Royaume.& non ailleurs, en bon papier & en beaux caracteres , conformément aux Reglemens de la Librairie ; & qu'avant de l'exposer en vente, le Mamuscric ou Imprimé qui aura servi de copie pour l'im. pression dudit Livre , sera remis dans le même état où L’Approbation y aura eté donnée, ès mains de notre zrés cher & feal Chevalier Garde des Sceaux de France, le Sieur de Voyer de Paulmy, Marquis d'Argenson ; & qu'il en sera ensuite remis deux Exemplaires dans'notre Bibliotheque publique, un dans celle de notre Châ. teau du Louvre , &un dans celle de notredit très cher & fcal Chevalier , Garde des Sceaux de France, le Sieur de Voyer de Paulmy, Marquis d'Argenson : le cout å peine de nullité des Presentes. Du contenu desquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir l'Exposant ou ses ayans cause, pleinement & paisiblement, sans souffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchemens. Voulons que la copie desdites Presentes qui sera imprimée au comniencement ou à la fin dudit Livre, foit tenue pour dûement signifiée , & qu'aux copies collationnés par l'un de nos amez & feaux ConseillersSecretaires, foi soit ajoûtée comme à l'original. Com. mandons au premier notre Huissier ou Sergent de faire pour l'execution d'icelles, tous Actes requis ou necefo faires, sans demander autre permislion, & nonobftant Clameur de Haro, Charte Normande & Lettres à ce contraires : Car tel est notre plaisir. Donne' à Paris, le 17e jour du mois de Novembre l'an de grace 1718, & de notre Regne le quatriémè. Par le Roy en son Conseil , GOBLET. avec paraphe. Registré sur le registre IVe de la Communauté des Libraires e imprimeurs de Paris , p. 404, no 436. conformément aux Reglemens , & notamment à l' Arrêt du Conseil du 13 Aose 1703. A Paris le 24 Novemb. 1718. DE LAUNE, Syndic. TRAITE' TRAITÉ DES LOIX, DE CICERON, AVEC DES NOTES DIALOGU E entre CICERON, QUINTUS Con frere , & ATTICUS. Pour l'intelligence du commencement de ce Dialogue , il faut supposer qu'il se tient à quelque distance de la maison que Ciceron Avoit à Arpinum, en avançant du côté des Liris, vers un bois; en deça duquel se trouvoit un vieux chêne , dontla vue remet en memoire à Atticus le chêne que Ciceron Á voit décrit dans un Poëme qu'il avoit autrefois fait à l'honneur de Marius. A propos de cela, on lui fait quelques complimens sur fa Poësie : la conversation tombe ensuite sur l'histoire; on lui témoigne qu'on ne connoît personne plus capable que lui d'en faire une , on le presse même d'y travailler, eg fur ce qu'il s'en défend, on se rabat sur le Droit dont on le prie de traiter ; ce qu'il fait en commençant par celui de la Nature, A |