Imágenes de páginas
PDF
EPUB

brement dans Diogene Laerce. 55. Zénon] fondateur de la fecte des Stoïciens, qui a pris fon nom d'un Portique d'Athénes où ce Philofophe avoit coutume de donner fes leçons. Il avoit été Auditeur de Crates. Il compofa un Livre de la République & divers autres Traitez. Il difoit qu'une partie de la fcience confifte à ignorer les chofes qui ne doivent pas être fçûes. Il s'étrangla de fes propres mains après une chute, l'an 264 avant J. C.

56. Arifton] furnommé Siréne, apprit la Philofophie fous Zénon : Il foutenoit que le fouverain bien confifte à n'avoir que de l'indifférence pour tout ce qui eft entre le vice & la vertu. C'eft lui qui comparoit les raifonnemens des Logiciens aux toiles d'araignées qui font toujours inutiles, quoique travaillées avec beaucoup d'artifice : auffi pour toute philofophie n'admetLoit-il que la Morale. Il compofa plufieurs Ouvrages, des Dialogues, des Commentaires, des Lettres, &c. Diog. Laert. I. 7. Strab. I. 17.

57. Arcéfilas] fut premiérement difciple d'Autolycus Mathématicien de Xanthus Muficien, de Théophrafte

& enfin de Crantor Philofophes. Il fut Chef de la moyenne Académie. Il étoit fubtil, éloquent, preffant dans fes raifonnemens, d'ailleurs bien-faifant, libéral, généreux ami: il avoit des Maitreffes, c'étoit fon foible; mais, comme difoit Zénon, fi un fage devoit ne pas aimer, il n'y auroit rien de plus malheureux que les belles: il s'enfuivroit de-là qu'elles ne feroient aimées que des fots. Il vivoit environ 300 ans avant J. C.

58. Carneades] fonda la nouvelle ou troifiéme Académie. Il fut un des plus éloquens perfonnages de fon tems, comme on en peut juger par la précaution que prit Caton le Cenfeur, d'empêcher qu'il ne fût entendu du Sénat Romain, vers lequel il avoit été député de la part des Athéniens qui demandoient d'être déchargez d'une amende de soo talens à laquelle ils avoient été impofez pour avoir été caufe du pillage de la Ville d'Orope. Caton l'ayant entendu, fut d'avis qu'on le renvoyât au plutôt; parcequ'il charmoit tellement les efprits par fon éloquence, qu'il étoit impoffible de lui rien refufer. Il s'attacha à la Morale

avec tant d'ardeur, qu'il en oublioit le boire & le manger, & que fa fervante étoit fouvent obligée de l'avertir de prendre de la nourriture quand il étoit à table.

La nouvelle Académie, dont il eft: le Chef, différe de la différe de la moyenne, en ce que la moyenne avoue qu'il y a du vrai & du faux en toutes chofes, mais que· nous n'avons pas le difcernement affez fin pour féparer l'un de l'autre: au lieuque la nouvelle ôte le vrai des chofes mêmes. Diog. Laer. Agel. l. 17. c. 15.. Val. Max. 1. 8. c. 7. Cic. 1. de Orat.

59. Autre extravagance de la même fecte de dire, &c.] On voit par là que: les Epicuriens craignoient fur toutes chofes de s'attirer des affaires, & d'avoir rien à démêler avec les Magiftrats; & que c'étoient moins des Philofophes que des Libertins, qui fous la feinte apparence de déférer aux Loix & d'avoir de la foumiffion pour less fupérieurs, fe mettoient à l'abri des recherches, & s'affuroient de l'impu nité. Cicéron fait voir ici d'une maniére très-éloquente & très-patétique: l'illufion de leur dogme; il ne fe contente pas d'employer le raifonnement:

contre eux, il leur fait fentir par des éxemples de quelle néceffité il eft de fe conduire par des principes plus fûrs que les loix humaines qui ne peuvent pourvoir à tout.

60. Non par principe de crainte, mais à cause de, &c. Qu'il y a de grandeur dans ce motif, & qu'il fait beau voir un Philofophe comme Cicéron fubftituer à cette crainte fuperftitieufe une idée auffi noble que l'eft celle de notre affinité avec Dieu ! car qu'y a-t-il de plus propre à nous porter à la vertu? auffi voyons-nous que l'Apôtre des Gentils fe fervit de cet argument dans l'Aréopage. Les Epicuriens s'en moquérent; cela ne nous furprend point mais il eft très-vrai-femblable que les Stoïciens furent au moins de ceux qui remirent à l'entendre une autrefois, s'ils ne reconnurent pas tout d'un coup l'illufion de l'idolâtrie. Act.

ap. c. 17.

61. Il n'y a plus de Gellius.] C'eft le même Gellius dont Cicéron nous dit, qu'il n'étoit pas un Orateur fi méprisable, qu'on ne s'aperçût bien de ce qui lui manquoit. Cic. de cl. Orat. C'est le même auffi qui, quand Céfar eut fait pas

fer par les voix du peuple que les terres feroient partagées aux gens de guerre, dit qu'il n'endureroit jamais que cela fe fît tant qu'il vivroit: Attendons un petit, dit adonc Cicéron, car le bon-homme Gellius ne demande pas long délai. Plutarque vie de Cic.

62. Phédrus Jétoit un Philofophe Epicurien, qui avoit eu pour Auditeurs Cicéron & Atticus. Cic. 1. de fin. 16.

63. Antiochus ] d'Afcalon Platonicien, enfeigna d'abord la Philofophie à Athénes, & vint enfuite à Rome à la follicitation de Lucullus. Cicéron fut fon difciple dans l'une & l'autre de ces Villes. Il fit un Livre pour prouver que les Péripatéticiens & les Stoiciens ne differoient que dans les termes. Cic. Brut. 315. de nat. deor. l. 1.

Quand Cicéron auroit pensé comme Antiochus fur ce point, il pouvoit y en avoir beaucoup d'autres fur lef quels il n'auroit pas été d'accord avec lui. Cicéron convient au refte qu'Antiochus, à très-peu de chose près, étoit un franc Stoïcien. Zénon, ajoûte-t-il un peu après, pense que la vie heureuse confifte uniquement dans la vertu : que répond à cela Antiochus ? La vie heu

« AnteriorContinuar »