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reufe foit, mais non pas la très-heureufe. Cic. Lucul. 132. & 134.

64. Qui m'a fait faire quelque pas vers l'Académie. Atticus a raifon de dire ] qu'Antiochus ne lui avoit pas fait faire beaucoup de chemin du côté de l'Académie Quand une fois on étoit Epicurien, & qu'on avoit mis le pied dans ces jardins, dont il parle, & où fe tenoient leurs conférences, c'étoit pour n'en jamais revenir. Long-tems avant Atticus on avoit obfervé que les Phi lofophes paffoient quelquefois de leur fecte dans celle d'Epicure, au lieu les Epicuriens ne quittoient jamais la leur. Le Philofophe Arcéfilas en rendoit cette raifon, fçavoir, qu'un homme entier pouvoit facilement devenir Eunuque, mais qu'il étoit impoffible à l'Eunuque de fe faire entier.

que

65. Puifqu'auffi-bien les douze Tables nous donnent cinq pieds.] Un article de la Loi des douze Tables portoit ; qu'entre les bornes qui diftinguoient les champs de deux voifins, on laifferoit un efpace de cinq pieds pour aller & venir à pied & à cheval, & pour tourner la charrue, fans que la propriété en appartînt à l'un plutôt qu'à l'autre, ou fe pût préferire par l'un fur l'autre..

66. Sans nous arrêter à la Loi de Mamilius.] C. Mamilius Tribun du peuple, porta la Loi dite de fon nom, de laquelle il eut lui-même le furnom de Limitanus. Ce fut au tems de la guerre de Jugurtha, comme nous l'apprenons de Sallufte. Cette Loi ordonnoit que, quand il y auroit conteftation entre deux voifins, à raison du paffage intermédiaire des cinq pieds, il feroit nommé un Arpenteur pour les régler: car s'il eût été queftion du champ même, qui pouvoit être prefcrit, il auroit fallu venir pardevant le Préteur ou Juge ordinaire, dans la compétance duquel il étoit de prononcer fur la propriété. Cicéron dit qu'il ne s'en rapportera pas à la Loi de Mamilius, qui ne donne qu'un Commiffaire Arpenteur, mais qu'il en prendra deux autres avec lui, fçavoir, L. Torquatus & C. Triarius, comme il l'éxécuta depuis dans les Livres des fins. Le terme de fins qui figni fie dans le Latia, & les fins qu'on fe propofe dans fes actions, & les bornes qu'on met à un champ, fait le fujet de l'allufion. Il y en a une femblable. Lucul. 132. On voit par cet endroit que les Livres des fins ne furent

faits qu'après ceux des Loix. 67. Bornes que Socrate a plantées.] L'ancienne Académie tiroit fon origine de Platon, ou plutôt de Socrates fon Maître. Les bornes dont il s'agit ici, étoient apparament la nature guidée la raifon.

par

Socrates étoit fils de Sophronifque Sculpteur, & de Panagerete Sage-femme. Il nâquit à Athènes l'an 469 avant J. C. Ses fentimens fur la Divinité étoient très refpectueux & très-raisonnables.Il fe moquoit de la pluralité des Dieux, ce qui le fit accufer d'impiété par Anite & Mélite, & condamner à boire du jus de Cigue. Lorsqu'on lui rapporta qu'il avoit été condamné à mort par les Athéniens; & eux par la nature, dit-il : mais c'eft injustement, reprit fa femme; Voudrois-tu que ce fut juftement? Cette mort arriva l'an 400 avant notre Ere.

Platon vint au monde 429 ans avant J.C. Le fyftême de fa Philofophie étoit compofé de ce qu'avoient conçu de plus jufte Heraclite dans la Phyfique, Pytagore dans la Logique, & Socrate dans la Morale. Il mourut 347 ou 48 ans avant l'Ere Chretienne.

68. Lycurgue] Legiflateur de Lacédémone, fils d'un de fes Rois nommé Eunome de la famille des Proclides. Après la mort du Roi Polydectes fon frère aîné, il fut follicité par fa veuve de s'emparer de la Couronne, à la charge qu'il l'épouferoit, au moyen de quoi elle feroit avorter l'enfant dont elle étoit demeurée enceinte. Mais cette offre ne le tenta point, & il se contenta de la qualité de tuteur de fon neveu nommé Charilaus, auquel il remit le gouvernement quand il fut en majorité. Malgré ce defintereffement on ne laiffa pas de l'accufer de vouloir ufurper la Souveraineté. Cette calomnie l'obligea de fe retirer en Créte, où il compofa fes Loix fur la connoiffance qu'il avoit de celles de différens peuples chez lefquels il avoit voyagé : il les donna aux Lacédémoniens à fon rétour. Il vivoit 884 ans avant J. C. V. Plutarque en fa Vie.

69. Solon] fecond Législateur des Athéniens après Dracon, dont il abolit les Loix, au lieu defquelles il en établit de plus douces & de plus aifées à fuivre. Il mourut à 80 ans, & 559 avant J.C. On affure qu'il écrivit un

Traité des Loix, outre plufieurs tres ouvrages. V. Plutarque en fa Vie. 70. Ni de Charondas, ni de Zalencus. ] V. l. 2. nott. 20. & 21.

71. Ni de nos Plebiscits.] Plebiscit étoit une Ordonnance du peuple faite fur la réquifition d'un Magiftrat Plébéïen. Dans le Droit civil, le Plébiscit eft la feconde efpéce de droit, & faifoit Loi du tems de l'ancienne République.

72. Qu'on a cru devoir l'attribuer non à un homme, mais au Dieu de Delphes lui-même.] Cette fentence que Cicéron trouve avec tant de raifon, fi digne d'un Dieu, eft pourtant attribuée différemment par Diogene Laerce, par Ovide, & par Plutarque, à Thales, à Pytagore, & à Esope.

73. Science qui m'a fait ce que je fuis.] Si je fuis Orateur,dit Cicéron,ce n'eft pas dans la boutique des Rheteurs que je me fuis formé,ç'a été à l'Académie. De Orat, Et ailleurs il dit, qu'il n'a jamais interrompu fes études philofophiques,mais que depuis fa jeuneffe il les a toujours cultivees & augmentées. Et toutesfois il prioit fes amis bien fouvent de ne l'appeller point Orateur, mais plutôt Philofophe, difant

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