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Il en fut indigné, et le témoigna dans une lettre qu'il écrivit aux évêques avant qu'ils fussent sortis d'Arles : Ils attendent, dit-il, le jugement d'un homme, qui attend lui-même le jugement de Jésus-Christ. Quelle impudence! Interjeter appel d'un concile à l'empereur comme d'un tribunal séculier! Il menace de faire amener à sa cour ceux qui ne se soumettront pas, et de les y retenir jusqu'à la mort. Il déclare qu'il a donné ordre au vicaire d'Afrique de lui envoyer sous bonne garde les réfractaires; il exhorte pourtant les évêques à la charité et à la patience, et leur donne congé de retourner dans leur diocèse, après qu'ils auront fait leurs efforts pour ramener les opiniâtres. Les plus séditieux furent conduits à la cour par des tribuns et des soldats. Les autres retournèrent en Afrique, et furent, aussi-bien que les évêques catholiques, défrayés dans leur retour par la générosité de Con

stantin.

FIN DU LIVRE SECOND.

LIVRE III.

1. Consuls de cette année. 11. Première guerre entre Constantin et Licinius. III. Bataille de Cibalis. IV. Suites de cette bataille. v. Bataille de Mardie. vi. Traité de paix et de partage. VII. Loi en faveur des officiers du palais. VIII. Décennales de Constantin. ix. Révolte des Juifs réprimée. x. Lois en l'honneur de la croix. XI. Constantin en Gaule. XII. Il se détermine à juger de nouveau les donatistes. XIII. Nouveaux troubles en Afrique. xiv. Jugement rendu à Milan. xv. Mécontentement des donatistes. xvi. Violences des donatistes. XVII. Sylvanus exilé et rappelé. xvIII. Le schisme dégénère en hérésie. XIX. Donatistes à Rome. xx. Circoncellions. xxI. Constantin en Illyrie. xxii. Nomination des trois Césars. xxiii. Lactance chargé de l'instruction de Crispus. xxiv. Naissance de Constance. xxv. Éducation du jeune Constantin consul avec son père. xxvI. Persécution de Licinius. xxvII. Victoire de Crispus sur les Francs. xxvIII. Quinquennales des Césars. XXIX. Consuls. xxx. Les Sarmates vaincus. XXXI. Pardon accordé aux criminels. XXXII. Lois de Constantin. xxxIII. Loi pour la célébration du dimanche. xxxiv. Loi en faveur du célibat. xxxv. Loi de tolérance. xxxvI. Loi en faveur des ministres de l'église. xxxvII. Lois qui regardent les mœurs. XXXVIII. Lois concernant les officiers du prince et ceux des villes. xxxix. Lois sur la police générale et sur le gouvernement civil. XL. Lois sur l'administration de la justice. XLI. Lois sur la perception des impôts. XLII. Lois pour l'ordre militaire. XLIII. Causes de la guerre entre Constantin et Licinius. XLIV. Préparatifs de guerre. XLV. Piété de Constantin et superstition de Licinius. XLVI. Approches des deux armées. XLVII. Harangue de Licinius. XLVIII. Bataille d'Andrinople. XLIX. Guerre sur mer. L. Licinius passe à Chalcédoine. LI. Ba

taille de Chrysopolis. LII. Suites de la bataille. LIII. Mort de Licinius.

AN 314.

I.

Consuls de

Till. note 5,

sur

Constantin.'

cycl. p. 238.

Il y avait treize ans que les Augustes et les Césars, dont l'empire était surchargé, s'étaient emparés du cette année. consulat ordinaire. Jaloux de cette dignité, quand ils Idat. chron. ne jugeaient pas à propos de la remplir eux-mêmes, ils avaient pris le parti de la laisser vacante et de dater Buch. de de leurs consulats précédens. Les sujets ne pouvaient atteindre qu'à des places de consuls subrogés; leur gloire et la récompense de leurs services restaient comme étouffées entre ce grand nombre de souverains. Toute la puissance étant enfin réunie sur deux têtes, pour l'être bientôt sur une seule, le mérite des particuliers se trouva plus au large et dans un plus grand jour. Constantin voulut bien leur faire place et partager avec eux la première charge de l'empire. Cette année Volusianus et Annianus furent consuls ordinaires, c'est-à-dire qu'ils entrèrent en fonction au 1er de janvier. Ce Volusianus est celui qui avait été sous Maxence préfet de Rome en 310, consul pendant les quatre derniers mois de l'année 311, et en même temps préfet du prétoire, et qui en cette année-là avait vaincu Alexandre et réduit l'Afrique. Constantin capable de sentir le vrai mérite dans ses ennemis même, lui tint compte des talents qu'il avait montrés au service de Maxence; il lui donna de nouveau en 314, avec le consulat, la charge de préfet de Rome.

II.

Première

Tandis que l'empereur s'efforçait de terminer par des conciles la contestation qui divisait l'église d'AfriConstantin que, il décidait lui-même par les armes la querelle sur

guerre entre

Constantin

et Licinius.

[Eutrop. 1. 10. 10.] Anony. Va

les.

venue entre lui et Licinius. En voici l'occasion. Con- Zos.l.2.c.18. stantin voulant donner le titre de César à Bassianus qui avait épousé sa sœur Anastasia, envoya un des grands de sa cour, nommé Constantius, à Licinius pour obtenir son consentement. Il lui faisait part en même temps du dessein qu'il avait d'abandonner à Bassianus la souveraineté de l'Italie, qui ferait par ce moyen une ligne de séparation entre les états des deux empereurs. Ce projet déplut à Licinius. Pour en traverser le succès, il employa Sénécion, homme artificieux, dévoué à ses volontés, et qui étant frère de Bassianus, vint à bout de lui inspirer des défiances, et de le porter à la révolte contre son beau-frère et son bienfaiteur. Cette perfidie fut découverte Bassianus fut convaincu et paya de sa tête son ingratitude. Sénécion, auteur de toute l'intrigue, était à la cour de Licinius; Constantin le demanda pour le punir : le refus de Licinius fut regardé comme une déclaration de guerre. On peut croire que Constantin la souhaitait; il était sans doute jaloux de n'avoir point profité de la dépouille de Maximin : Zosime fait entendre que Constantin demandait qu'on lui cédât quelques provinces. Licinius commença par faire abattre les statues de son collègue à Émona en Pannonie sur les confins de l'Italie.

La rupture des deux princes n'éclata qu'après le 15 de mai, jour duquel est encore datée une loi attribuée à tous les deux. Constantin laisse en Gaule son fils Crispus, et marche vers la Pannonie. Licinius blait ses troupes auprès de Cibalis. C'était une ville fort élevée; on y arrivait par un chemin large de six cents

y assem

pas, bordé d'un côté par un marais profond, nommé Hiulca, et de l'autre par un coteau. Sur ce coteau

Tome I.

1 I

III.

Bataille de
Cibalis.

Cod. Just.

lib. 3, tit. 1. leg. 8. Anony. Vales. Zos.1.2,c.18.

Vict. epit. Idat. chron. [Eutrop. 1. 10.]

P. 223.

IV.

Suites de la

s'étendait une grande plaine; où s'élevait une colline, sur
laquelle la ville était bâtie. Licinius se tenait en bataille
au pied de la colline. Son armée était de trente-cinq mille
hommes. Constantin ayant rangé au pied du coteau la
sienne, qui n'était que de vingt mille hommes, fit mar-
cher en tête les cavaliers, comme plus capables de sou-
tenir le choc, si les ennemis venaient fondre sur lui dans
ce chemin escarpé et difficile. Licinius au lieu de pro-
fiter de son avantage, les attendit dans la plaine. Dès
que les troupes
de Constantin eurent gagné la hauteur,
elles chargèrent celles de Licinius: jamais victoire ne
fut mieux disputée. Après avoir épuisé les traits de part
et d'autre, ils se battent long-temps à coups de piques
et de lances. Le combat commencé au point du jour,
durait encore avec le même acharnement aux appro-
ches de la nuit, lorsque enfin l'aile droite commandée
par Constantin enfonça l'aile gauche des ennemis qui
prit la fuite. Le reste de l'armée de Licinius, voyant
son chef, qui jusque-là avait combattu à pied, sauter à
cheval pour se sauver, se débanda aussitôt, et prenant
à la hâte ce qu'il fallait de vivres seulement pour cette
nuit, elle abandonna ses bagages et s'enfuit en toute
diligence à Sirmium sur la Save. Cette bataille fut li-
vrée le 8 d'octobre. Licinius laissa vingt mille hommes
sur la place.

Il ne s'arrêta à Sirmium que pour y prendre avec lui bataille. sa femme, son fils et ses trésors; et ayant rompu le 2003:19: pont dès qu'il l'eut passé, il gagna la Dacie où il créa

Zos.l.2,c.19.

Anony. Vales.

I Il ne s'agit pas ici des pays au nord du Danube, conquis autrefois par Trajan, et qui forment chez les modernes la Transylvanie et les deux principautés de Moldavie et de Va

lachie. Il est question des provinces de la Mosie, situées au sud du Danube, qui répondent à la Bulgarie des modernes, et qui étaient alors nommées Dacie. - S.-M.

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