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combattre. cII. Raisons pour l'appuyer. LIII. Constantin se fait instruire. CIV. Conversion de sa famille. cv. Fable de Zosime réfutée.

CONSTANTIN PREMIER, DIT LE GRAND.

I.

Date de la

Constantin.

Bucherius

in Cyclis, p.

LES commencements de la vie de Constantin sont mêlés de beaucoup d'incertitude. On ne convient ni naissance de du temps, ni du lieu de sa naissance, ni de la condition de sa mère. Les meilleurs auteurs s'accordent à dire qu'il naquit le 27 février1: mais ils se partagent sur l'année. Ce fut, selon les uns, en 272, selon d'autres, en 274. Cette dernière opinion me paraît la plus probable.

276 et 286.

Du Cange,

Fam. Byz.
P. 45.

Pagi in Bar.

Cuper, præf.in Lact. de mort. persec. Baron. ann.

306, § 16. stantin, art.

Till. Con

78.

II.

Sa patrie. AEd. 1. 5,

Proc. de

C. 2.

Sa patrie n'est pas moins contestée. Dès le temps de Justinien c'était une tradition, qu'Hélène mère de Constantin, était née à Drépane bourgade de Bithynie, et que ce prince y avait été nourri: c'est ce que nous apprenons de Procope. Mais il y a apparence que cette tradition ne doit son origine, qu'à l'honneur que Constantin fit à cette bourgade de lui donner le nom d'Hélénopolis, avec le titre de ville, pour les raisons Britan. Eccl. que je dirai dans la suite. Les auteurs anglais, suivis antiq. p.183. en ce point par Baronius, veulent faire croire que Ann Britan. leur île a vu naître ce grand prince : les uns disent in orig. Brit. que ce fut à Yorck, résidence des gouverneurs ro- de laud. virmains; les autres à Colchester où régnait Coël, père d'Hélène: on y voit encore les ruines d'un vieux châ

1 Cette date est donnée dans un calendrier antique, publié par Bucher et par d'autres savants - S.-M.

Usserius in

Alford,

Stillingfleet

Adhelm.

ginitatis. Incerti Paneg. Max. et

Const. u. 4.

Eumenii. teau, dans lequel on prétend que naquirent Hélène et stant., n. 9. son fils. Cette opinion, adoptée par une foule d'aupræf.in Lact. teurs, et mal appuyée sur quelques passages de pané

paneg. Con

Cuper,

de mort.

glet. p. 61.

1. 1. c. 4.

les.

Constant.

them. 9.

Till, note 3,

persec. gyristes qui peuvent recevoir un tout autre sens, ne Mem. d'An- s'est accréditée que par le concours des historiens Jul. Firmic., d'une nation illustre. L'Angleterre s'est fait gloire d'aAnony. Va- voir donné au christianisme et à l'empire un prince Steph. Byz. qui a tant honoré l'un et l'autre. Mais cette prétention Porph. 1. 2. est détruite par tous les historiens qui ont écrit avant Cedrenus, le septième siècle, dont aucun, malgré la diversité de P. 26; leurs opinions, ne fait naître Constantin dans la sur Const. Grande-Bretagne; et le château de Colchester ne fut bâti que vers le commencement du dixième siècle, par le roi Édouard, fils d'Alfred. Le sentiment le plus universellement reçu aujourd'hui, parce qu'il est fondé sur les auteurs les plus anciens et les plus sûrs, c'est que Constantin est né à Naïsse en Dardanie. On voit en effet que ce prince prit plaisir à embellir cette ville dont il est, pour cette raison, appelé le fondateur; qu'il la rendit beaucoup plus considérable, et qu'il était bien aise d'y faire son séjour et d'y respirer l'air de sa première jeunesse, comme il paraît par la date de plusieurs de ses lois.

111.

Son origine.

Eumenii

stant. c. 2.

les.

Pour ce qui regarde sa famille, on ne doute point de sa noblesse du côté de son père. Mais, selon le tépaneg. Con- moignage d'un auteur contemporain, dans les preAnony.Va- mières années du règne de Constantin, son origine Treb. Pollio était presque universellement ignorée. Les révolutions fréquentes de ces temps-là, comme des vents impéFam. Byz. tueux, en avaient effacé la trace; et l'intervalle de quatre règnes, courts à la vérité, mais finis par des événements tragiques, avait déja, sous Dioclétien, presque

in Claud.

c. 13.

Du Cange,

P. 45.

fait oublier Claude le Gothique, malgré ses vertus et ses victoires. Aussi n'avait-il régné que deux ans. C'était du père de cet empereur que descendait Constance Chlore par sa mère Claudia, fille de Crispus et nièce de Claude. Cette généalogie ne remonte pas plus haut: le père de Claude et de Crispus est resté dans l'obscurité; et tout ce qu'on sait de leur mère, c'est qu'elle était de Dalmatie.

On en sait encore moins de l'origine d'Hélène, mère

IV.

Qualité

Chron.Alex.

de Constantin. On la fait naître dans la Grande-Bre- de sa mère. tagne, à Trèves, à Naïsse, à Drépane en Bithynie, à Zos. 1.2.c.8. Tarse, à Édesse. Le plus sûr est de dire qu'on ignore vel Paschal. absolument la patrie et les parents de cette princesse. La condition de son alliance avec Constance Chlore, forme une question plus importante et moins difficile

P. 278.

Hieron.

in Chronico.

Ambros.

orat. in fun. Theod. Eutrop.l.10.

à résoudre. Des auteurs anciens, et même des Pères Les deux de l'église, ne laissent à Hélène le nom de concu

que

Victors. Anony. Vales. Inscr. Grut.

Theophanes,

P. 8.

Zonar.l. 12,

bine, et la font sortir de la plus basse naissance. Mais des écrivains encore plus sûrs en matière d'histoire, p.1086, n. 2. lui donnent le titre de femme légitime, et leur témoignage est confirmé par plusieurs raisons. Les panégy- t. 1, p. 644. ristes de ce temps-là, malgré le caractère de flatterie et l. 13. t. II, attaché dans tous les siècles aux orateurs de ce genre, t. 1, p. 269. auraient-ils osé louer en face Constantin d'avoir imité

p. I.

Cedrenus,

Incerti paneg. Max. et

et 4.

Const. c. 3
L. præf.

ff. de ritu
nupt.
L. eos

qui

eod. tit.

la chasteté de son père, en s'éloignant, dès sa première jeunesse, des amusements de l'amour, pour contracter un engagement sérieux et légitime, si la naissance même du prince devant qui ils parlaient eût démenti cet éloge? Une contre-verité si grossière n'eût- Till. note 1 elle pas eu toute l'apparence d'une satire? Dioclétien Constantin. aurait-il traité Constantin comme le sujet le plus distingué de sa cour? Serait-ce le premier qu'il aurait

sur

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V.

Noms de

art. 4.

proposé, quand il fut question de nommer des Césars? et Galérius, qui cherchait à écarter ce jeune prince, aurait-il manqué alors de faire valoir le défaut de sa naissance?ce qu'il ne fit pourtant pas, comme nous le voyons par le récit de Lactance.. De plus, tous les auteurs qui parlent de la séparation de Constance et d'Hélène, quand il fut obligé d'épouser Théodora, disent qu'il la répudia. Elle était donc son épouse. Ce qui peut avoir donné cours au sentiment contraire, c'est que Constance épousa Hélène dans une province où il avait un commandement or les lois romaines n'autorisaient pas un mariage contracté par un officier dans la province où il était employé : mais une autre loi ajoutait, que si cet officier, après sa commission expirée, continuait à traiter comme son épouse la femme qu'il avait prise dans la province, le mariage devenait légitime. D'ailleurs l'obscurité de la famille d'Hélène devait lui ôter beaucoup de considération avant l'élévation de son fils: la grandeur et la fierté de Théodora, belle-fille de Maximien, qui entrait dans la maison de Constance avec tout l'éclat de la pourpre impériale, éclipsèrent cette femme répudiée; et les flatteurs de cour ne manquèrent pas sans doute de servir l'orgueil et la jalousie de la seconde épouse, en rabaissant la première, que la politique seule avait enlevée à la tendresse de Constance.

Le fils de ce prince et d'Hélène se nomma Caius Constantin. Flavius Valerius Aurelius Claudius Constantinus. Till. Const., Une inscription lui donne le prénom de Marcus. Il teBuch. belg. nait de son père les noms de Flavius-Valerius : les trois Numism. autres retraçaient la mémoire de Claude II, dit le GoTreb.Poll. in thique. Cet empereur avait porté le nom d'Aurelius;

1. 8, c. 2.

Mezzab.

Claud.

c. 13 et 3.

Du

diss.de infer.

c. 36.

vet. t. VIII,

et celui de Constantinus venait encore de sa famille, où l'on voit une de ses sœurs appelée Constantine. Le nom de Flavius était célèbre : quelques-uns prétendent ævi.numism. que Claude II l'avait déja porté, comme une marque qu'il tirait son origine de la famille de Vespasien: doct. num. mais cette descendance a bien l'air d'une fable, et je p. 71-95.1 ne trouve pas dans l'histoire assez de fondement pour attribuer à ce bon prince la vanité d'emprunter d'illustres ancêtres, dont sa vertu n'avait pas besoin. Le texte de Trébellius Pollion, sur lequel on se fonde, pourrait bien signifier seulement que Claude fit donner à son petit-neveu Constance le nom de Flavius, parce qu'il prévoyait que les descendants de ce prince feraient revivre les vertus de Vespasien et de Titus; et ce ne serait qu'une flatterie d'un auteur qui écrivait sous l'empire de la famille de Claude. Ce qu'il y a de certain, c'est que la gloire de Constantin fit passer ce nom de Flavius à ses successeurs : il devint, comme ceux de César et d'Auguste, un titre de souveraineté. Cependant il ne fut pas réservé aux seuls empereurs ; plusieurs familles illustres eurent l'ambition de le prendre, et les rois barbares eux-mêmes, tels que ceux des Lombards en Italie, et ceux des Goths en Espagne s'en firent honneur.

VI.

res années. Anony. Va

les.

Lorsque Constance Chlore fut fait César en 292, et ses premièenvoyé dans les Gaules pour la défense de l'Occident, Constantin entrait dans sa dix-neuvième année. Dioclétien le retint auprès de lui comme en ôtage, pour s'assurer de la fidélité de son père, et il lui fit trouver à sa cour tous les honneurs et toutes les distinctions

qui pouvaient le flatter. Il le mena avec lui en Égypte :

Eus. vit.

Const. 1. 1. Theoph.p.6.

c. 19.

Hist. misc. 1. 11. apud

Muratori,

t. I, p. 71

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