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L. LABE'.

Louize ainfi furieuse

En laiffant les habits mols
Des femmes, & envieuse
De bruit, par les Efpagnols
Souvent courut, en grand noife,
Et maint affaut leur donna,
Quand la jeuneffe Françoife
Perpignan environna.
Là fa force elle deploye
Là de fa lance elle ploye
Le plus bardi affaillant,
Et brave deffus la felle,
Ne demontroit rien en elle.
Que d'un Chevalier vaillant.

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Le Siege de Perpignan fe fit en 1542. Louife Labé s'y trouva en habit d'homme, étant encore Pucelle, comme la nomme l'Auteur de la piece que je cite, & avant que d'avoir reffenti les traits de l'amour; & par confequent à l'âge de quinze ou feize ans ; puifque, fuivant fa troifiéme Elegie, que j'ai rapportée, l'amour fe fit fentir à elle, & lui fit abandonner Mars, lorfqu'elle n'avoit pas encore vû feize hyvers. Mais ce fut auffitôt après ce fiege, qu'elle renonça aux exercices de la guerre,

comme

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comme il paroît encore par la même L. LABB. Elegie troifiéme, où elle dit que c'étoit déja le treiziéme Eté, que fon cœur avoit été arrêté par l'amour. Car cette Elegie ayant été compofée au plus tard en 1555. que Labé fit l'Epitre dedicatoire des Ouvrages qu'elle vouloit publier, il faut pour trouver ces 13 ans remonter jufqu'à l'an- née 1542. qui fut effectivement celle du fiege de Perpignan: Il s'enfuit de tout cela que Louife Labé avoit près de 29 ans en 1555. & par confequent étoit née vers l'an 1526.

V. La Bibliotheque Françoise de du Verdier: C'eft ce que nous avons de plus étendu fur fon fujet. Celle de la Croix du Maine. Cet Auteur n'en dit que peu de chofes, où ce-~ pendant il fait deux fautes; la 1. en la nommant Louife L'Abé.2. en donnant pour titre à fon Dialogue Le Debat de Folie & d'Honneur, au lieu d'Amour. Hiftoire Litteraire de la Ville de Lyon du P. Colonia. Tom. ¿ P $42. Bayle, Dictionnaire.

Cet article eft de M. B. D. L. A.·

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-I

JULES CESAR SCALIGER.

J. C. TULES Cefar Scaliger ou de l'EfSCALI- calle, naquit le 23. Avril 1684.. GER.. à Ripa, Château dans le Territoire de Verone, près du Lac de Garde de Benoît Scaliger, qui commanda: pendant l'efpace de 17. ans les Troupes de Matthias Roi de Hongrie, dont il étoit parent, fi l'on en croit l'Auteur de la vie de Jules Cefar Scaliger, qui eft Jofeph fon fils, & des Berenice Lodronia fille du Comte Pa-ris Magnus.

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Jofeph Scaliger fon fils a prétendu qu'il defcendoit des Anciens Princes de Verone, mais cette prétention femble être contredite par les Lettres de Naturalité accordées par François I. en 1 528. à Jules Cefar Scaliger, où l'on n'auroit pas manqué de faire mention d'une femblable origine, fi elle avoit eu quelque fondement, & où il eft appellé fimplement Docteur. en Medecine. Il y prend le nom de Julius Cefar de l'Efcalle de Bordoms; nom que M. de la Monnoye prétendi

devoir fe lire de Bordonis, perfuadé. J. C. que l'omiffion d'un point fur l'i avant SCALI la derniere lettre a fait lire de Bordoms- GER. Il s'y dit auffi natif de Verone, parce qu'il étoit né dans fon territoire, & que cette ville étoit plus connue en France que let Château de Ripa.

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Quelques Auteurs ont attaqué fa Nobleffe, & ont prétendu le rabaiffer, en le faifant pafler pour le fils d'un Maître d'Ecole de Verone, appellé Benoît Burden, lequel étant allé demeurer à Venife, prit le nom de Scaliger, parce qu'il avoit une échelle - pour enfeigné, ou parce qu'il demeuroit dans la rue de l'échelle. M. de Thou veut qu'Augustin Niphus aic été le premier Auteur de cette fable & rapporte dans les Memoires de fa vie, que lors qu'il paffa à Padoue, Niphus tâcha de lui perfuader cette - imagination, qu'il avoit inventée par pique contre Jules Cefar Scaliger, & pour fe venger de ce qu'il n'avoit pas fait dans fes ouvrages affez· de cas de Niphus fon Aycul, & de ce que dans fes difcours ordinaires il! lui préferoit Pomponace. Jofeph Sca-liger affure cependant que c'eft Me!··

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J.C. chior Guilandin, & Antoine Ricco -SCALI-boni, qui ont les premiers cherché à le chicaner fur fon origine, & qui ont fourni à Robert Titus les contes> qu'il a debités fur ce fujet.

GER:

Il apprit les premiers élemens de la langue Latine dans fa patrie, & y eut pour Précepteur, fi l'on s'en rapporte à ce que fon fils en a dit, Jean Joconde de Verone. Il l'appelle en effet fon Maître en plufieurs endroits. de fes Ouvrages, mais il n'eft pas fort fûr qu'il l'ait été. Il eft à préfumer que comme il vouloit à toute force defcendre des Princes de Vero-no, & qu'il n'oublioit rien de tout ce qui lui pouvoit donner quelque air de grandeur, il lui parut qu'un « homme du relief de Joconde, celebre par les qualités de fon efprit,& d'ail- leurs né Gentilhomme, lui conviendroit pour Précepteur. Il feignit donc, parce que perfonne ne pouvoit alors le convaincre de faux,que Jean Joconde lui avoit appris les élemens de la langue Latine. Il s'en eft vanté dans fa feconde declamation contre Erafme, dans fes Poëfies, dans fes Exercitations contre. Cardan, &

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