F. Picco

ferma tous les Tribunaux.

Il fut enterré dans l'Eglife de S. LOMINI. François, avec cette Epitaphe.

D. O. M.

po

Francifcus Piccolominaus, Philofos. phus, ejufque hæredes, donec lux ftrema refulgeat, in his tenebris requiefcent. Fides dirigit, fpes elevat”, charitas cum Deo nettit. 1604.

Il a compofé plufieurs Commen taires fur Ariftote, que l'on a eftimé beaucoup autrefois, à caufe de la clarté & de la fubtilité qu'on y trouve; mais dont on ne tient plus de: compte à prefent. Il tâcha tant par fes leçons que par fes écrits de réta blir la Philofophie de Platon, & de. montrer que dans le fond elle s'accordoit avec celle d'Ariftote. Il eut pour Antagoniste le fameux Jacques: Zabarella, qu'il furpaffoit par la facilité de l'expreffion & la netteté. du difcours, mais à qui il étoit inferieur par rapport à la force & à la fuite du raifonnement; parce qu'il n'approfondiffoit pas les matieres comme lui, & qu'il voltigeoit trop. de propofition en propofition...

F. Picco Catalogue de fes Ouvrages.

LOMINI.

1. Univerfa Philofophia de Moribus, nunc primum in Decem gradus redacta explicata. Venetiis 1583. in-fol. Piccolomini a inferé dans cet Ouvrage un Traité de la Methode où il combat le fentiment de Zaba rella fur cette matiere. Celui-ci fe défendit; mais Piccolomini revint à la charge contre lui en publiant le livre fuivant.

2. Comes Politicus

pro recta ordinis ratione propugnator. Je ne fai quand a paru pour la premiere fois cette réponse, qui a été réimprimée avec l'Ouvrage précedent, cum Lemmatibus & animadverfionibus Rodolphi Glocenii. Francofurti 1601. 161L. in-8°.

3. De arte definiendi & eleganter difcurrendi liber fingularis; continens omnivariam difciplinam, & difcurfus Logicos, Phyficos, Ethicos ac Politicos de rerum definitionibus, divifionibus & explicationibus, qua in cognitionem hu-· manam venire poffunt. Francofurti ‹ ∙1600. in-4°.

4. Libri de fcientia Nature, quinque partibus. Francofurti 1597. in-4.

It. Ibid. 1617. in-8°. C'est un cours F. Preco de Phyfique.

5. Expofitio & annotationes in Ariftotelem de ortu & interitu. Venetiis

1602.

6. Commentarii in tres libros Ariftotelis de Anima. Francofurti 1602. avec le Commentaire précedent.

7. Expofitio & Annotationes in AriHotelis libros de Coelo. Venetiis 1607. Ces trois Commentaires ont été imprimés ensemble à Mayence en 1608.

in-4°.

8. Verfio & annotationes ad librum octavum Phyficorum Ariftotelis. Vene-tiis 1606.

V. Jacobi Philippi Tomafini Elogia tom. 1. p. 208. & Gymnafium Patavinum. C'est ce que nous avons de plus exact, fur cet Auteur. Ghilini Teatro d'Huomini Letterati. tom. 1. p. 62. Cet article eft copié de Tomafini. Imperialis Mufaum Hiftoricum P. 114. Bayle Dictionnaire. Freheri Theatrum Virorum Doctorum p. 1498.

LOMINI

ANDRE THEVET.

A. THE-A me, fe fit Cordelier dans le

NDRE' Thevet né à Angou

VET.

Couvent de cette ville.

L'étude l'occupa d'abord ; & quoiqu'on l'ait fouvent accufé d'ignorance, on ne peut nier qu'il n'eût beaucoup lû, & qu'il n'eût une certaine érudition; mais c'étoit une érudition, à laquelle le Jugement & la Critique, qui doivent toujours l'accompagner, manquoient abfolu

ment.

Il eut de bonne heure une forte envie de voyager; mais il fut longtemps fans pouvoir la fatisfaire.

Il alla enfin en Italie, & ayant rencontré à Plaifance le Cardinal de Lorraine, il trouva le moyen par fa faveur & fes bienfaits de faire le voyage de Jerufalem.

Il partit de Plaisance au mois de Juin de l'an 1549: & s'embarqua à Venife le 23 du même mois. Etant arrivé à Chio, dans le temps qu'un Ambaffadeur Genois alloit à Cone

ftantinople porter le tribut ordinaire A. THEde l'Ifle, qui étoit de douze cens VET. Ducats, il y paffa avec lui, & y arriva le 30 Novembre.

Comme il cherchoit partout des Medailles, il alla en 155o. avec le favant Pierre Gilles en chercher dans les ruines de Chalcedoine, & il y en trouva effectivement plufieurs.

Etant enfuite parti pour Rhodes! il fut jetté par le vent dans la Gréce; ce qui lui donna occafion de voir Athènes. Il arriva le 2 Novembre 1550. à Rhodes, & continuant fa route il aborda fur la fin de ce mois à Alexandrie, où il palla quatre mois occupé à vifiter le pays.

Il fe rembarqua le 23 Mars 15513 pour la Terre Sainte, qu'il vit avec. foin, & ne fut de retour en France qu'en 1554.

L'année fuivante il entreprit un autre voyage; & partit le 15 Juillet 1555. avec Nicolas Durand, Seigneur de Villegaignon, qui alloit établir une Colonie au Brefil. Ils arriverent le 10 Novembre au Cap Frio & quatre jours après à l'embouchure du Rio Janeiro, où ils bâtirent le Forg