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de qu'on ceffe de pecher, & qu'on ait for cride AN.1547 me en horreur, c'eft-à-dire, qu'on ait le

-coeur

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-Ous de

contrit & humilié; mais elle enferme encore la
confeffion facramentale de fes pechez, au moins qu
en defir, pour la faire dans l'occafion; & l'abst
folution du prêtre, avec la fatisfaction par les e apres
jeûnes, les aumônes, les prieres, & les autres
pieux exercices de la vie fpirituelle, non pasà la
verité pour la peine éternelle, qui eft remife avede
l'offenfe par le facrement, ou par le defir de le repas
cevoir; mais pour la peine temporelle, qui, felon art
la doctrine des faintes lettres, n'eft pas toujour
comme dans le baptême, entierement rem
ceux qui ingrats des bienfaits de Dieu &
grace qu'ils ont reçûë, ont contrifté le
Efprit, & ont profané fans refpect le te

de Dieu

de Dieu. C'eft de cette pénitence qu'il eft écrit.&qu Apoc. 11.5. Souvenez-vous de l'état d'où vous êtes déchû, & 2. Cor. vii. faites pénitence, & reprenez l'exercice de vos Marc.VIII. premieres oeuvres. Et encore ce mot. La trifteffe

10.

me une

bonne

qui eft felon Dieu produit pour le falut une péni-m L111. 8.tence ftable. Et cet autre, faites penitence: faites de dignes fruits de pénitence.

15.

pas ia foi.

coura

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Chapitre Pour s'oppofer aux malins artifices de certains XV. Que efprits, qui par des paroles douces & flatteufes la grace fe perd par le féduifent les coeurs des perfonnes fimples; il eft peché mor-à propos auffi de bien établir que la grace de la tel, & non juftification qu'on a reçûë, fe perd non-feulement par le crime de l'infidelité, par lequel la Rem.xvi. foi fe perd auffi; mais même par tout autre peché mortel par lequel la foi ne fe perd pas. Et nous ne faifons en cela que foutenir la doctrine de la loi divine, qui exclut du roiaume de Dieu non-feulement les infidéles, mais les fidéles auffi, 1. Tim. 1.s'ils font fornicateurs, adulteres, effeminez fodomites, voleurs, avares, yvrognes, médifans, raviffeurs du bien d'autrui, & tous autres 11.Cor.XII. fans exception qui commettent des pechez mortels, defquels ils fe peuvent abftenir par le

18.

10.

1. Cor VI. Philipp. IV.

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fecours de la grace de Dieu, & pour la punition defquels ils font féparez de la grace de J.C. AN-1547. Les hommes étant donc justifiez de cette ma- Chapitre niere, foit qu'ils aïent toûjours confervé la gra- XVI. Du ce, qu'ils ont une fois reçûë, foit qu'ils l'aient fruit de la recouvrée après l'avoir perdue; il faut leur met-tion, c'eftjuftificatre devant les yeux les paroles de l'Apôtre. Em-à-dire, du ploïez-vous de plus en plus dans l'exercice des merite des bonnes œuvres, & fçachez que nôtre Seigneur bonnes ceu ne laiffera pas vôtre travail fans recompenfe : car quoi il con Dieu n'eft pas injufte, pour oublier vos bonnes fifte.

œuvres,

vres; en

Hebr.VI.

10.

11. Tinsu

& l'amour que vous avez fait paroître 1.Cor. xv. pour fon nom. Et ne perdez pas votre confian- 58. ce dont la recompenfe doit être très-grande. C'est ainfi qu'il faut parler de la vie éternelle à ceux Hebr. qui travaillent utilement jufqu'à la fin de la car- 35. riere, & qui efperent en Dieu; en la leur faifant voir & comme une grace promife aux enfans de Dieu par mifericorde à caufe de J. C, & comme une recompenfe, qui felon la promeffe 1 de Dieu même, doit être fidélement rendu à leurs bonnes œuvres, & à leurs merites. C'est cette couronne de juftice, que l'Apôtre disoit lui v1.8. être refervée après fa courfe & fon combat; & lui devoir être renduë par le jufte juge, & non feulement à lui, mais à tous ceux qui aiment fon avenement. En effet J. C. lui-même, influant pour ainfi dire, & répandant continuellement fa vertu dans ceux qui font juftifiez, comme le chef dans fes membres, & le fep de la vigne dans fes branches : & cette vertu précedant, acEcompagnant & fuivant toûjours leurs bonnes œuvres, qui fans elle ne pourroient être en aucune maniere agréables à Dieu ni meritoires : il faut croire après cela qu'il ne manque plus rien à ceux qui font juftifiez, pour être cenfez avoir par ces bonnes œuvres faites en la vertu de Dieu, pleinement fatisfait à la loi divine felon l'état de la vie prefente, &avoir veritablement merité la vie

éter

éternelle pour l'obtenir en fon tems, pourvu AN.1547 toutefois qu'ils meurent dans la grace. C'est à ce Joan. v. fajet que notre Seigneur J. C. dit: fi quelqu'un

14

42.

1.Cor. IV.

17.

boit de l'eau que je lui donnerai, il n'aura jamais foif; mais cette eau deviendra en lui une fontaine rejailliffante jufques dans la vie éternelle. Nous ne prétendons pas établir par-là que nôtre juftice nous foit propre comme de nous-mêmes; ni diffimuler & exclure la juftice de Dieu car cette juftice qui eft appellée nôtre, parce que nous fommes justifiez par elle, en tant qu'elle eft en nous inherente, eft elle-même la juftice de Dieu; parce qu'il la répand en nous par le merite de J. C. Mais il ne faut pas encore omettre ici, qu'encore que dans les faintes lettres on donne tant aux bonnes œuvres, que J. C. luimême promette que celui qui prefentera un verre d'eau froide au moindre des fiens, ne demeuMatt. x. rera pas fans recompenfe : & que l'Apôtre ren de auffi témoignage: Que le moment fi court & fi leger des afflictions que nous fouffrons en cette vie, produit en nous la durée éternelle d'une gloire fouveraine & incomparable à Dieu ne plaife néanmoins qu'un chrétien fe confie & fe glorifie en foi-même & non pas dans le Seigneur, dont la bonté envers tous les hommes eft fi grande, qu'il veut bien que fes propres dons deviennent leurs merites : mais plutôt étant tous chargez de beaucoup de fautes; chacun doit avoir devant les yeux auffi-bien la féverité & le juge 1.Cor. iv. ment que la mifericorde & la bonté de Dieu. Et 4. 65. perfonne ne fe doit juger foi-même, quand il ne fe fentiroit coupable de rien : parce que tou te la vie & la conduite des hommes ne fera pas examinée ni jugée par le jugement des hommes; Malt. XVI. mais par celui de Dieu, qui portera la lumiere jufqu'au plus profond des ténebres, découvrira les deffeins des cœurs les plus cachez; & ce fera Rom. 11.6. alors que chacun recevra de Dieu fa veritable loüan

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louange : & qu'il rendra, comme il est écrit, à chacun felon fes œuvres.

Après cette explication de la doctrine catholique touchant la juftification, que chacun doit embraffer fidélement & conftamment, puifqu'autrement on ne peut être juftifié : le concile a trouvé bon de joindre les canons fuivans, afin que chacun puiffe fçavoir non feulement ce qu'il doit tenir & fuivre, mais auffi ce qu'il doit fuir & éviter. Ces canons font au nombre de trente-trois, tous accompagnez d'anathême contre ceux qui foutiendront la doctrine qui y est : condamnée. Les voici.

AN.1547.

CANON II,
CANONIII.

Ex concil.

Si quelqu'un dit qu'un homme peut être ju- LXXX. ftifié devant Dieu par fes propres œuvres, faites Canons fulement felon les lumieres de la nature, ou fer touchant la juftificalon les preceptes de la loi, fans la grace de Dieu tion. meritée par J. C. Qu'il foit anathême. Si quel Labbe colqu'un dit que la grace de Dieu meritée par J.C, lect. concil. n'eft donnée qu'afin feulement que l'homme puiffe tom. 14. 8. plus aisément vivre dans la justice & meriter la 764. vie éternelle, comme fi par le libre arbitre fans CANON 1. la grace, il pouvoit faire l'un & l'autre, quoique pourtant avec peine & difficulté. Qu'il foit anathême. Si quelqu'un dit que fans l'operation pré- Araufic11. venante du Saint-Efprit, & fans fon fecours, cap. 6. un homme peut faire des actes de foi, d'efperance & de charité, & de repentir, tels qu'il les CANON IV. faut faire pour obtenir la grace de la juftification, Qu'il foit anathême. Si quelqu'un dit que le li- Concil. bre arbitre mû & excité de Dieu, en donnant Aranfic.11. fon confentement à Dieu qui l'excite & qui l'ap cap.3.4.5. pelle, ne coopere en rien à fe préparer & à fe Ex S. Aug. mettre en état d'obtenir la grace de la juftifica- lib.2.custva tion, & qu'il ne peut refuser fon confentement, epift. 2. s'il le veut; mais qu'il eft comme une chose in- 2. animée, fans rien faire & purement paffif. Qu'il foit anathême. Si quelqu'un dit que depuis le pe- CANON' ché d'Adam le libre arbitre de homme eft perdu

&

925.

Pelag. cap.

AN.1547

BANON

V11.

CANON

& éteint, que ce n'eft qu'un être qui n'a que le nom fans réalité, ou enfin une fiction & une vaine imagination, que le démon a introduite CANON VI⚫dans l'églife. Qu'il foit anathême. Si quelqu'un dit qu'il n'eft pas au pouvoir de l'homme de rendre les voies mauvaises, mais que Dieu opere les mauvaises œuvres auffi-bien que les bonnes œuvres, non-feulement en tant qu'il les permet, mais fi proprement & fi veritablement par luimême, que la trahison de Judas n'eft pas moins fon propre ouvrage, que la vocation de S.Paul. Qu'il foit anathême. Si quelqu'un dit que toutes les actions qui fe font avant la juftification, de quelque maniere qu'elles foient faites, font de veritables pechez, ou qu'elles meritent la haine de Dieu, ou que plus un homme s'efforce de fe difpofer à la grace, plus il peche griévement. Qu'il foit anathême. Si quelqu'un dit que la crainte de l'enfer qui nous porte à avoir recours à la mifericorde de Dieu, & qui eft accompagnée de la douleur de nos pechez, ou qui nous fait abftenir de pecher, eft un peché, ou qu'elle rend les pecheurs encore pires. Qu'il foit anathême. CANON IX. Si quelqu'un dit que l'homme eft justifié par la feule foi, enforte qu'on entend par-là que pour obtenir la grace de la juftification, on n'a befoin d'aucune autre chofe qui coopere, & qu'il n'eft pas même neceffaire en aucune maniere que l'homme fe prépare & fe difpofe par le mouveGANON X. ment de fa volonté. Qu'il foit anathême. Si quelqu'un dit que les hommes font juftes, fans la juftice de J. C, par laquelle il nous a merité d'être juftifiez; ou que c'eft par elle-même qu'ils ANONXI. font formellement juftes. Qu'il foit anathême. Si quelqu'un dit que les hommes font justifiez, ou par la feule imputation de la justice de J. C, ou

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par
la feule remiffion des pechez, en excluant
la grace & la charité qui eft répanduë dans leurs
cœurs par le Saint-Efprit, & qui leur eft inhe-

rente :

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