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fumes in-12. en 1694. avec beaucoup N. DESd'augmentations, fçavoir fon Re- PREAUX. merciment à l'Academie Françoife, les deux derniers chants du Lutrin, quelques Epigrammes, la Satire 10. contre les Femmes, l'Ode fur la prise de Namur, avec trois traductions en vers Latins, de M. Lenglet, de M. Rollin, & du P. de la Landelle, Jefuite, appellé dans les éditions fuivantes de S. Remi; des Reflexions Critiques fur quelques paffages du Rheteur Longin; enfin quatre Epigrammes Latines de M. Fraguier, qui étoit alors Jefuite, contre M. Perrault. Voici l'occafion qui engagea Defpreaux à compofer fes Reflexions fur Longin.

M. Perrault de l'Academie Françoife avoit fort maltraité tous les meilleurs écrivains de l'antiquité, dans fon Parallele des Anciens & des Modernes. Quoique Defpreaux n'y eût pas été beaucoup mênagé, il ne s'étoit vengé d'abord que par quelques Epigrammes contre l'auteur de ce Parallele, & n'avoit aucun deffein d'y répondre dans les formes. Cependant bien des gens le follici

N. DES- toient de prendre en main la déPREAUX. fenfe des Anciens, dont il étoit grand admirateur, & aux Ouvrages defquels il reconnoiffoit avoir de très-grandes obligations. Racine étoit un de ceux qui l'animoient le plus. Il étoit un peu piqué contre M. Perrault, & ce n'étoit pas fans raifon, puifque ce dernier avoit affecté de ne le point nommer dans fes Dialogues, en parlant de la Tragedie, quelque avantage qu'il eût pû tirer contre les Anciens, de l'exemple de cet illuftre Moderne. Mais ce qui acheva de déterminer Defpreaux à prendre la plume, fur un mot de M. le Prince de Conti, fur le filence de notre Auteur. Ce grand Prince voïant qu'il ne répondoit point au livre des Paralleles, dit un jour qu'il vouloit aller à l'Academie Françoife écrire fur la place de Defpreaux: Tu dors, Brutus ! Defpreaux ayant donc refolu d'écrire contre M. Perrault, prit le parti d'employer quelques paffages de Longin pour fervir de texte à fes reflexions Critiques, voulant faire paroître, qu'il ne répondoit à fon

adver

faire que par occafion. Il les compo- N. DESfa en 1693. & les publia l'année fui- PREAUX. vante dans l'Edition dont je parle. L'Edition, qui fe fit à Paris l'année fuivante 1695. en 2 volumes in12. a de plus les Epîtres 10. 11. & 12. qui furent compofées cette année.

Celle qui la fuivit, & qui fut la derniere que Defpreaux donna , parut en 1701. in-4°. Il la revit avec foin, y retoucha plufieurs endroits & y ajouta fa Satire 11. du vrai & faux honneur, qu'il avoit compofée un peu auparavant; quelques petites pieces de Poëfie, qu'il avoit faites pour la plupart dans fa premiere jeuneffe, mais qu'il avoit rajustées, dit-il dans fa Preface, pour les rendre plus fupportables au Lecteur; une lettre à M. Perrault touchant leur réconciliation après leurs demêlés fur la préference des Anciens & des Modernes; une autre Lettre de M. Arnauld à M. Perrault, où il fait l'Apologie de fa 10 Satire contre les Femmes ; & un Arrêt Burlesque, donné en la Grand-Chambre du Parnaffe, en faveur des Maîtres-ès-Arts, Tome XXIV.

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N. DES- Medecins & Profeffeurs de l'Univer PREAUX. fité de Stagire, au pays des Chimeres, pour le Maintien de la Doctrine d'Ariftote. Cet Arrêt fut compofé en 1674& on le fit imprimer en une feüille volante. Voici ce qui y a donné occafion.

L'Univerfité de Paris vouloit préfenter une Requête au Parlement, pour empêcher qu'on n'enfeignât la Philofophie de Defcartes. On en parla même à M. le Premier Préfident de Lamoignon, qui dit un jour à Defpreaux, en s'entretenant familierement avec lui, qu'il ne pourroit fe difpenfer de donner un Arrêt conforme à la Requête de l'Univerfité. Sur cela Defpreaux imagina cet Arrêt Burlefque, & le compofa avec le fecours de M. Bernier, & de M. Racine, qui fournirent chacun leurs penfées. M. Dongois, neveu de l'Auteur, & Greffier de la Grand'-Chambre y eut auffi beaucoup de part; fur-tout pour le ftile & les termes de pratique qu'il entendoit mieux qu'eux. Quelque temps après M. Dongois donnant à figner à M. le Premier Prefident fes expeditions,

qu'il avoit laiffé amaffer exprès pen- N. DESdant deux jours, y joignit l'Arrêt PREAUX, Burlefque, pour tâcher de furprendre ce Magiftrat, & le lui faire figner avec les autres. Mais il s'en apperçut; & comme il étoit extrémement doux & familier avec ceux qu'il aimoit, il fit femblant de le jetter au nez de M. Dongois, en lui difant: A d'autres, voilà un tour de Defpreaux. Il le lut avec grand plai fir; il en rit plufieurs fois avec l'Auteur, & il convenoit que cet Arrêt Burlefque l'avoit empêché d'en donner un ferieux, qui auroit apprêté à rire à tout le monde. La Requête de l'Université ne parut point; mais Bernier en fit une fur le modele de l'Arrêt, qui fe trouve à la fin du 4o. tome du Menagiana, avec l'Arrêt Burlefque de Defpreaux.

Cette édition avoit été précedée d'une autre faite la même année 1701. à Amfterdam chez Henri Schelte en 2 vol. in-12. qui avoit été augmentée de diverfes pieces nouvelles, avec les paffages des Poëtes Latins imités par l'Auteur, comme porte le titre. Ce fut alors pour la pres

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