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J.J.ZAN-de douze ans, pour s'attacher à la NICHELLI. Pharmacie. Son application & fon affiduité au travail lui procurerent l'avantage d'être aggregé en 1684. l'âge de dix-huit ans au College des Apothiquaires de Venife.

En 1686. il prit poffeffion de l'Apothiquairerie du quartier de SantaFofca, à l'enfeigne d'Hercule.

En 1701. il obtint du Magistrat de la Santé un Privilege pour diftribuer certaines Pillules fort eftimées, appellées del Pievano.

Son ardeur pour perfectionner les fecrets de fon Art, principalement ceux que la Chimie fournit, l'engagea à s'y appliquer fans relâche, & à ne rien épargner pour les Operations les plus difficiles de la Chimie Pharmaceutique. Il voulut auffi goûter un peu de la Chimie tranfmutatoire; mais il le fit en homme fage, fans s'opiniâtrer dans cette recherche. Les belles operations qu'il avoit faites jufques-là, l'empêcherent de fe perfuader de l'impoffibilité de la tranfmutation des Metaux, & il refta toûjours à cet égard dans des doutes, que fon trop grand

amour pour la Chimie, & la lectu- J. J.ZANre des Auteurs, qui en traitent, en- NICHELLI. tretenoient prefque malgré lui.

Comme la reputation, qu'il s'étoit acquife par l'excellence de fes Remedes, & par fon attachement pour les Sciences, qui font du reffort de la Medecine, & même de la Chirurgie, alloit toûjours en augmentant, elle engagea François Farnefe Duc de Parme, à l'honorer en 1702. d'un Diplome, par lequel il étoit declaré Docteur en Medecine en Chimie, & en Chirurgie dans tous les Etats de ce Prince. M. Ogliati, Evêque de Parme lui accorda auffi la même année un pareil Diplome.

Jufques-là Zannichelli ne s'étoit occupé que de la Botanique & de la Chimie; mais ayant eu occafion en 1710. de lier une étroite amitié avec une perfonne favante, qui s'appliquoit à l'étude des Foffiles, il y prit goût, & s'adonna beaucoup dans la fuite à la recherche de cette forte de Curiofités de la Nature.

La premiere marque qu'il donna de fon inclination pour la connoif

JJ.ZAN-fance des Foffiles, fut de mener avec NICHELLI, lui cet ami vifiter quelques Montagnes du Vicentin & du Veronois où l'on trouve un nombre prodigieux de Coquillages, & d'autres pierres curieufes. Ils firent ce petit voyage au mois d'Août de la même année 1710. & retournerent à Venife avec une grande quantité de toutes fortes de Coquilles, d'Heriffons de Coraux, de Coralloides & de pierres Lenticulaires & Numifmales tirées de Creazzo dans le Vicentin, & de la Val del Molin près de Ronca, de Boniolo, & de Zoppica dans le Veronois. Ils virent encore à quelques milles de Vicence, une Carriere des anciens Romains, dans des Grottes du Mont Coftecio, appellée Cogoli.La difpofition de ce lieu fit comprendre à fon compagnon de voyage ce que c'étoit que les Labyrinthes, dont les Anciens ont fait tant de bruit.

Zannichelli jouit d'un autre plaifir bien fenfible pour lui dans ce voyage. Vallifnieri les avoit adreffés à M. Barthelemi Marini, Chirurgien de Monte-Forte, gros bourg du Ve

fonois, Auteur d'un Catalogue des J. J.ZAN Plantes de Monte-Baldo. dans le mê- NICHELLE me territoire. Ce Chirurgien non feulement les accompagna dans les endroits qu'il favoit abonder en foffiles; mais comme les Plantès étoient le principal objet de fes recherches, il leur en montra beaucoup, qu'un jeune homme de fa connoiffance avoit parfaitement bien deffinées avec leurs couleurs naturelles. Il n'en fallut pas davantage à Zannichelli, pour fentir ranimer toute fon ancienne ardeur pour la Botanique, & pour donner commiffion à M. Martini de lui procurer un Herbier ainfi travaillé d'après nature.

En 1711. il eut le plaifir de donner au public un fpectacle agréable, d'un goût nouveau, & qu'on n'avoit jamais vû à Venife avant lui. Conformement à la coûtume d'orner le devant des maifons dans certaines folemnités, fur tout à la fête du Saine du Quartier il étala devant la fienne plus de cent efpeces de Coquillages, de Plantes terreftres & marines, de dents d'Animaux, de Poiffons petrifiés, recueillis de di

J.J. ZAN- vers endroits d'Italie, de Portugal, NICHELLI. de Suiffe, de Gréce, de Syrie, rangés fort proprement, & d'une maniere tout-à-fait convenable à une ville, où l'on excelle dans l'art des Decorations.

Il fit imprimer fur une feuille volante à trois colonnes un Catalogue de toutes ces raretés de la Nature avec le nom des endroits où elles. avoient été trouvées. Il en distribua les exemplaires à fes amis & aux Nobles, qui alloient contempler cette decoration favante, laquelle attira plus de fpectateurs, que s'il avoit fait montre de belles Peintures, qui font cependant le goût dominant de cette grande ville.

Le fpectacle de 1712. ne fut ni moins beau, ni moins couru. Au lieu des Petrifications de l'année precedente, c'étoit celle-ci un ample recueil de pieces curieufes de Mineraux & de Metaux, tirés des Mines d'Italie, du Tirol, de Saxe, & d'autres endroits d'Allemagne de Poheme, de Hongrie, de Norvege, & des Ifles d'Elbe & de Corse. Zannichelli ne s'occupoit pas fi

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