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Proprietez

parce qu'on a remarqué que les plantes ne viennent que difficilement fous l'ombre du Noyer.

On les doit choifir tendres, récentes, bien nourries & blanches, les Noix ces Noix. tuent les vers, elles font reputées propres pour refifter au venin, elles excitent l'urine & les fueurs, on tire par expreffion des Noix feches une huile qui a la vertu de réfoudre, de digerer, de fortifier les nerfs, de chaffer les vents & d'adoucir les tranchées des femmes nouvellement accouchées.

Le Múrier.

Comment

multiplier le Mûtier.

Semier les
Mûriers.

L'ufage des Noix, & principalement des feches, incommode le gofier, la langue & le palais, il excite la toux & des douleurs de tête; on mange les Noix, ou avant qu'elles ayent acquis toute leur maturité, ou quand elles l'ont acquife; dans le premier cas elles font plus tendres, d'un meilleur goût & plus aifées à digerer.

La'noix eft couverte de deux écorces, dont l'une eft charnuë, verte, & qui fert aux Teinturiers, l'autre eft dure & ligneufe, elle eft fudorifique & defficative; on employe la feconde avec l'efquine, la falfepareille & le gaïac dans les tifannes.

On fe fert de Noix verte pour confire; cette confiture eft fort agréable & très falutaire, elle fortifie l'eftomac, elle donne bonne bouche, elle corrige les haleines puantes, elle excite la femence.

Le Mûrier eft un grand arbre qui jette de groffes branches qui s'étendent plus en largeur qu'en hauteur ; fon bois eft maffif & neanmoins fouple, car il eft jaune jufqu'au coeur; fa racine eft peu profonde, s'étendant au rez de terre, quoique fort groffe; fes feuilles font fort dentelées, & fe terminent en pointe. Le Mûrier eft le fymbole de la prudence, car il ne fleurit point que tous les rifques de l'air ne foient paffez, auffi ne manque-t-il gueres de porter beaucoup de fruit.

Il y a deux fortes de Mûriers, le blanc & le rouge, par rapport à leur fruit; le Mûrier rouge donne fon fruit bien plus beau, plus favoureux & bien plus fucculent que le blanc, mais il eft auffi plus long-temps à croître.

Le Mûrier fe multiplie de graine, on le greffe auffi fur un fauvageon; cette méthode eft la plus prompte, il y en a qui prétendent qu'on en perpetuë l'efpece de boutures, mais cette voye eft trop incertaine, c'est pourquoi on ne s'y arrêtera pas.

Quant à la maniere de le greffer, c'eft toûjours en écuffon dans le temps qu'on greffe les Peschers; on en fera inftruit à l'article des Pépinieres. Si l'on en veut femer, quoique ce foit, comme on dit, du pain long à manger, on en agira de la forte.

Prenez de terre ce que vous jugerez à propos pouvoir contenir la femence de vos Mûriers, labourez-la bien, fumez-la de terreau de couche, fi vous jugez qu'elle manque de fels, dreffez-en une planche, & tirez deffus des alignemens au cordeau, puis femez-y vôtre graine à claire voye; c'eft au mois d'Août qu'on fait ce travail, il y en a qui veulent qu'on faffe tremper cette graine dans l'eau pendant vingt-quatre heures, avant que de la femer, & qu'on la mêle par moitié avec du fable, afin de ne la point femer trop dru.

Quand les petits Mûriers commencent à lever, & que le hâle donne deffus, on foigne de les arrofer, fuppofé que les pluyes ne fuffifent pas

on les farclera auffi, car les mauvaises herbes les incommodent beaucoup, après cela on les laiffe croître pendant toute l'année, fans leur rien faire autre chofe que de les arrofer & de les farcler dans le befoin.

L'année fuivante on les arrache pour les mettre en pépiniere où la terre fera bien meuble, on les plante fur des alignemens éloignez de deux pieds l'un de l'autre, & dans des trous efpacez d'un pied & demi feulcment; on les conduit là-dedans comme les autres arbres, ce qu'on voit à l'article des Pépinieres. Quand ces Mûriers font parvenus à la hauteur de fix pieds, on les plante comme les autres arbres ; les Mûriers blancs fe cultivent de même.

Le Mûrier noir produit un fruit, qui dans fa primeur eft acerbe & Proprie cz auftere, & qui dans la fuite devient doux & agréable; les Mûres blan- das Mures. ches ont un goût mielleux, fade & défagréable, c'eft pourquoi on ne s'en fert point parmi les alimens.

Les Mûres noires doivent être choifies groffes, bien nourries, trés-mû res, cueillies avant le lever du foleil; elles font propres pour adoucir les âcretez de la poitrine; elles ôtent la foif, elles appaifent les évacuations haut & bas caufées par l'âcreté des humeurs ; elles donnent de l'appetit, & elles excitent le crachat. Avant leur maturité elles font déterfives & aftringentes; on les employe dans les gargarifmes pour les maux de gorge. L'écorce & la racine de Mûrier eft déterfive & aperitive.

L'Alifier eft l'arbre que les Latins appellent Lotus, il a la feuille dente- L'Alifier. lée tout autour, & femblable prefqu'à celle de l'leufe, fon bois eft noir, fort branchu, ce qui forme un très-bel ombrage. Il y en a de plufieurs fortes, dont la difference fe prend de la diverfité de leur fruit.

Cet arbre veut une terre forte, qui cependant puiffe s'ameublir quand on la remue; on peut en mettre dans de grands parcs, en quelque endroit éloigné, car il ne convient point aux jardins, qui demandent des arbres qui y faffent un plus bel effet.

L'Alifier vient de femence en pépiniere ou ailleurs, il faudra fuivre la méthode que nous avons preferite pour le Mûrier, & lui apporter les mêmes foins; quand il est question de les planter en place, cela se pratiqué comme aux arbres fruitiers.

On recherche beaucoup le bois de l'Alifier pour faire des inftrumens de Proprierez Mufique, comme Fifres, Flûtes & autres, on s'en fert auffi pour faire des del'Alifier. manches de coûteaux.

Le Cornouiller, fes

Il y a deux efpeces de Cornouiller, que quelques-uns appellent Corniller, ou Cornier de Cornus ; la premiere efpece, qui eft la meilleure, eft celle dont l'écorce eft déliée & veineufe, dont le tronc eft épais & maffif, proprietez. fans coeur ni moüelle, il eft fait comme une corne, d'où il a pris fon nom; l'autre efpece jette plufieurs petites branches, fon tronc a de la moiielle, & eft plus tendre ; il s'étend merveilleufement en rameaux fort branchus, quoiqu'il forte d'un petit tronc très-dur; cet arbre a l'écorce dure & pleine de noeuds, fa feuille un peu épaiffe & madrée, fa fleur eft mouffue de couleur d'or, laquelle après fa chûte, donne un fruit longuet comme des olives; il eft verd d'abord, puis il devient rouge étant mûr ; il eft doux, de bonne odeur & aftringent. On fait une gelee femblable au cotignac de la

Sa culture.

Le Coudie ou Cou

erier.

Tems pro

chair de Cornoüilles, qu'on confit avec du fucre, & qui eft très-bonne pour refferrer.

Le Cornouiller veut être planté dans une bonne terre fabloneuse, une forte terre lui convient encore affez ; & pour le multiplier, on le greffe en fente au mois de Mars ou d'Avril, ou en écuffon à la faint Jean fur l'Epine ou le Poirier fauvageon.

Il y a deux efpeces de Cournoüille, la blanche & la rouge ; la premiere eft plus rare que la rouge, qu'on trouve affez communement dans les bois; l'une & l'autre fe cueille verde pour les confire au fel comme les olives.

On dit Coudre, Coudrier ou Noifetier; ces trois mots ne fontque finonimes; il jette plufieurs petits troncs au bout defquels fortent des branches qui ont des verges longuettes & feüilluës; fon bois n'a point de noeuds & & ne croît pas fort haut; fes feuilles reffemblent à celles de l'Aulne, excepté qu'elles font plus larges, plus madrées, minces & découpées tout au tour. Le Coudre eft revêtu d'une écorce legere & marquetée de taches blanches; il porte des noisettes franches, qui font rouges dedans ; le Coudrier fauvage les donne petites. Il y a encore les Avelines, qui font des efpeces de Noifettes, qui font plus groffes que les précedentes.

Le Coudre vient bien dans les terres maigres, fabloneufes & humides pre au cou il y croît très-beau, & y dure long-temps, outre qu'il y pullule tellement en racines, qu'on en peut retirer du plan en abondance.

dre.

Comment

le multiplier.

Cet arbriffeu fe perpetue par le moyen de la femence. Alors on le feme en pépiniere dans une terre bien labourée, à un demi pied l'un de l'autre, & deux doigts avant dans terre. Qand le plan en eft levé, on foigne à le farcler, & à lui donner quelques petits labours pour le faire croître, puis quand il est affez fort, on l'arrache de la pépiniere pour le planter après où l'on veut.

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Quand fe- On feme les Noifettes au mois d'Octobre ou de Novembre, ou bien mer leCou- on attend le mois de Février ou celui de Mars; mais l'automne est à préferer, parce que la végetation en avance bien davantage.

dre.

Si l'on veut élever des Coudriers de plan enraciné, on n'en aura que plûtôt de profit, & foit qu'on le feme ou qu'on le plante, il faut toujours choisir la meilleure efpece; on les plante en Octobre ou en Novem bre ou bien au printemps; on forme des hayes de Coudre ou des plan, particuliers; en l'un & lautre cas la terre où on le met doit être bien meuble, c'eft ordinairement en rigole large d'une befche & profonde de même qu'on met ces plans.

Il faut obferver quand on plante les Coudriers d'ylaiffer plufieurs bran ches, ils en apportent plus de fruit; on doit foigner tous les ans au prin temps de les labourer à la befche. Si l'on juge que ces plans ayent befoin de plus de labours, on leur en donnera; des réjettons qu'ils poufferont en pied on n'en laiffera que trois ou quatre, le reste est superflu, & abforbe inutilement la fubftance de la terre.

Plus on émonde les Coudriers, plus beaux ils en croiffent, plus droits & plus unis, & produifent un fruit bien plus eftimé ; fi on les neglige ils në jettent que des feuilles & du bois, & le fruit coule, ce qu'on éprouve

tous

tous les jours à l'égard des Coudres qui font dans les bois, & qui ne font cultivez feulement que des mains de la nature. Le plan des Coudriers fe prend à leurs pieds, parce que ces arbres drageonnent beaucoup.

On multiplie encore les Coudriers par le moyen de la bouture, qui diton, doit avoir du vieux bois & du nouveau ; cette bouture fe plante en rigole, large & profonde, comme on l'a dit, il eft vrai que cette voye n'eft pas fi sûre que les autres.

Les Noisettes ou Avelines, foit pour être mangées ou plantées, doi- Choix des vent être choifies groffes & bien nourries, les meilleures Avelines & les Noilettes plus eftimées viennent du côté de Lyon ; ce fruit eft affez connu, il con- ouAvelines tient une grande quantité d'huile, qu'on retire aifément par expreffion, les Avelines ont un goût bien plus agréable que les Noilettes.

Les Avelines ou Noifettes font pectorales ou nouriffantes; chies ref- Leurs verferrent le ventre & pouffent par les urines, elles font venteufes & de tus & prodifficile digeftion.

Les Chatons de Noifettiers font aftringens & propres pour refferrer le ventre & exciter les urines; on les prend en infufion dans du vin blanc: la coque de Noisettes ou d'Avelines pulverifée fubtilement & prife en breuvage avec l'eau de Chardon beni, guerit la pleurefie; elle eft fouveraine auffi pour le flux de ventre, étant prife au poid de deux dragmes dans du vin rouge.

prietez.

Chatons de Noifertiers.

Sa Coque

Le Buis eft un arbriffeau affez connu de tout le monde, fans qu'il foit be- Le Buis ou foin d'en faire ici la defcription ; c'eft l'arbriffeau le plus en ufage & le plus Bouis. neceffaire dans les jardins d'ornemens, il y en a de deux fortes, le buis nain appellé buis d'Artois, dont les feuilles font femblables à celles du Myrthe, mais plus verdes & plus dures. On employe ce buis pour planter les parterres, il eft toûjours bas, c'eft pourquoi on l'appelle Buis nain.

La feconde efpece eft le buis de bois, qui s'éleve bien plus haut, il a les feuilles plus grandes que l'autre, ce qui le rend propre à former des palissades & des touffes verdes pour le garni de bois, il vient à l'ombre, mais il dui faut bien du tems pour devenir un peu haut, fon bois eft jaune & trèscompacte, on en fait des peignes & plufieurs autres ouvrages au tour.

Il s'éleve de femence, & pour cela on choifit un morceau de terre qui foit Culture du bonne, on la laboure & l'on y dreffe quelques planches fur lefquelles on tire Buis nain des alignemens au cordeau pour y femer la graine de buis. Quand elle est levée, on la farcle; on arrofe ce jeune plan quand on juge qu'il en a befoin,puis quand il eft affez grand, on s'en fert pour les ouvrages de jardin dont on a parlé. Quelques-uns arrachent le buis & en font une autre pépiniere où ils le mettent plus au large pour le garder; ce font ordinairement ceux qui en font commerce qui fe donnent ces fojns: c'eft toûjours au mois d'Octobre ou de Novembre que ce fait cet ouvrage.

Il y en a qui l'élevent de bouture qu'ils plantent dans une terre bien labourée, & dans des petites rigoles tirées au cordeau, profondes de quatre bons doigts & de même largeur; ce moyen n'eft pas fi sûr que le premier, parce qu'il en manque beaucoup, il eft bon que l'endroit où on éleve du buis de bouture, foit un peu à l'ombre, car le buis aime le frais, pour prendre aifément racine.

Â

Eee

Le GeneVICE.

Proprietez du Gene

vrier.

Le Sureau.

On voit du Buis en arbre de tige, mais c'eft ordinairement dans les bois que cela fe trouve, on n'en éleve gueres par la culture, tels foins font d'une très-longue haleine.

Le Genévrier eft un arbre toûjours verd, qui porte des épines il devient affez haut & fent très bon; il y en a qui eft fimplement arbufte, cet arbre fe plait beaucoup fur le haut des montagnes, & dans les terres pierreufes. On dit que plus il eft agité du vent & tourmenté du froid, plus il devient beau.

On fe fert du bois de Genévrier pour parfumer les lieux infectez de mauvaise odeur; on dit que ce bois dure plus de cent ans fans fe corrompre. Cet arbre produit une gomme femblable au maftic, qui eft blanche quand on la cucille, & qui devient rouffe avec le temps. On fait une boiffon avec la graine de Genévrier, dont on fe fert fort bien dans les lieux où le vin eft rare..

Le Sureau n'eft propre que pour faire des hayes de jardin, il vient de bouSa culture. ture & fe plaît très-bien dans les lieux ombragez. Pour bien faire venir le Sureau, on laboure bien la terre où on veut le mettre, on y tire des alignemens au cordeau, puis on fiche tout du long ces boutures, après avoir fait un trou avec une cheville de bois ou de fer; de maniere que vôtre plan foit enfoncé dans terre de deux pieds; chaque plan doit être éloigné de deux pieds & demi ou de trois pieds, parce que cet arbriffeau s'écarte toûjours affez en pied pour garnir le vuide qui s'y trouve.

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Pour bien faire pulluler le Sureau en pied, il faut foigner d'arrêter les montans à deux ou trois doigts feulement les deux trois premieres années qu'il eft planté, il n'y a pas de meilleur fecret.

Le Sureau n'eft pas tout-à-fait un bois inutile, on s'en fert en bien des endroits pour faire des échalats pour les vignes, & pour les avoir beaux & bien droits, on a foin d'ôter du pied tout le menu bois qu'on juge fuperflu & mal venu.

L'eau des fleurs de Sureau diftilée, eft finguliere pour les douleurs de tête provenues de chaleur, il faut s'en frotter le front & le derriere de la tête; on fait auffi de très-bon vinaigre avec ces fleurs.

L'Epinevinette eft un arbriffeau qui porte un fruit long & cylindrique, & qu'on nomme de même ; il est tout épineux depuis le pied jufqu'au faîte, & fes piquans font longs, menus, blanchâtres, aifez à rompre ou à piler. Cet arbriffeau a fon écorce blanche, polie, liffée & mince; fon bois eft jaune, frêle & fpongieux; il pouffe en pied plufieurs jettons comme le Coudrier, fes feuilles font prefque femblables au Grenadier, excepté qu'elles font plus déliées, plus larges&environnées tout autour de petites pointes. Au commencement de Mai il pouffe une petite fleur jaune en maniere de grapes, elle fent très-bon ; fon fruit croît auffi dans le même ordre, il eft longuet & ne rougit que lorfqu'il eft mûr.

Quand on veut fe fervir de cet arbre, on va en arracher au pied, ou bien fi l'on veut on le feme. Omnia nafcuntur à feminibus, mais cette derniere méthode eft trés-lente ; on agira des deux manieres comme on l'a enfeigné à l'égard des arbres fauvages qui fe multiplent de plan enraciné & se sement, il eft inutile ici de lè repeter.

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