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LesNavcts.

Graine.
Culture.

On obfervera en labourant les planches, s'il n'y a point de pieds d'Af perges qui foient venus de grains tombez par hazard, alors on les arra che pour ne laiffer que les maîtres pieds.

Le Navet eft une racine oblongue, ronde qui fe termine toûjours en poinDescription te,elle eft blanche dedans, elle a les feuilles oblongues, toutes découpées& de couleur verde. Sa graine naît dans une gouffe, elle eft ronde & rougeâtre. Les Navets fe multiplient de femence dans une terre bien meuble, ils fe fement à plein champ, prenant garde que cette femence ne tombe point trop drue, car alors les Navets croiffent petits, au lieu que quand ils fone clairs femez, ils deviennent beaux.

Les Car

Les Cardons d'Efpagne font une efpece d'artichaud, excepté qu'ils dons d'Ef n'ont point les feuilles i larges, ni le fruit fi gros.

pagne. Culture.

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Cette plante fe perpetuë par le moyen de fa graine, on la feme 'au mois d'Avril dans des trous faits exprès de la largeur de la forme d'un chapeau qu'on remplit de terreau de couche bien.confommé, on creufe ces trous à deux pieds de diftance l'un de l'autre, & en échiquier.

Cela fait, on fait des trous avec le doigt fur ce terreau, dans lequel on jette la femence, & on creufe de ces trous en quatre ou cinq endroits, crainte de manquer de plan, à condition neanmoins de n'en laiffer qu'un pied dans chaque grand trou, & de fe fervir des autres, au cas qu'il en manque ailleurs, & de jetter le refte quand les trous font garnis.

Si les Cardons font trois femaines fans lever, il ne faut point balancer d'en femer d'autres, parce qu'alors la graine a manqué ; il faut pendant l'année leur donner deux ou trois petits labours, & les arrofer de temps en temps, après quoi on laiffe pouffer la plante jufques vers la fin du mois d'Octobre, qui eft la faifon qu'on commence à les faire blanchir.

Et pour cela on les lie en trois differens endroits, après les avoir enve lopé de longue paille de maniere, s'il fe peut, que l'air n'y entre point, fi ce n'est par le haut qui n'eft point couvert, les Cardons reftent en cet état quin ze jours ou trois femaines, pendant lefquels ils acquierent leur blancheur. La Rave qu Raifort eft une racine longue, un peu groffe & pointuë, ou Raiforts rougeâtre en dehors & blanche en dedans ; c'eft cette racine qui là fait reDefcription chercher & qu'on mange. La Rave jette des feuilles qui font grandes, lar ges, piquantes, d'une couleur verde & découpées par les bords, fa graine Graine. eft ronde & d'une couleur rougeâtre.

Les Raves

Culture.

La Rave vient de femence, elle fe feme fur couche pour en avoir des premieres, à commencer depuis le mois de Février jufqu'en Septembre. Les premieres fe fement dans des trous de la hauteur du doigt qu'on fait fur couche, diftant de trois pouces l'un de l'autre, & dans chaque trou, on y laiffe tomber deux femences, mettant un peu de fablon par-deffus, & laiffant le trou ouvert ; les autres Raves qui fuivent fe fement auffi fur couche par rayons & en pleine terre à plein champ.

Quand on feme les Ravés fur couche, & qu'il y a encore les froids à raindre, on les couvre de paillaffons pendant la nuit & durant le jour, fi la gelée fe fait fentir rudement, & même on fe fert de grand fumier en cette Occafion. Il n'y a que durant l'hyver qu'on fe donne ces foins, car en tour autre temps on les feme indifferemment.

Comment faire les couches.

Comme on a déja parlé des couches en plufieurs endroits de ce Li

vre, & qu'il y en a qui ignorent la maniere de les conftruire: voici de quoi les contenter fur l'article.

Il faut commencer par faire provifion de fumier de Cheval tiré nouvellement de-deffous les Chevaux ; une couche doit avoir quatre pieds de hauteur ou environ, foit qu'elle foit fur terre ou enfoncée en terre, & autant de largeur; pour la longueur, c'eft la place où l'on a envie de les faire, qui les déterminera.

On entaffe donc artiftement le fumier à la hauteur, & de la largeur dont on a parlé, cela fe fait ordinairement avec des fourches de fer ou des rateaux, puis on met du terreau par-deffus, de l'épaiffeur d'eviron huit à neuf pouces. Il faut qu'une couche foit faite fix ou huit jours avant que d'y femer les graines, afin que la grande chaleur du fumier fe paffe pendant ce temps, & qu'il ne lui refte qu'une chaleur moderée, ce qui fe connoit' en enfonçant le doigt dans la couche ; fi on fent que la chaleur en est trop grande, on attendra qu'elle foit rallentie, fans cette précaution, on courre rifque de brûler les graines.

Quand on fait plufieurs couches proches l'une de l'autre, les fentiers qui les feparent, doivent avoir un pied de large, afin que lorsqu'on voudra les réchauffer, on ait la facilité de mettre entre deux couches du fumier chaud, qui entretiendra le degré de chaleur, & fera avancer le plan qu'elles contiendront.

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CHAPITRE VIII.

Ce qu'on entend par plantes Bulbeufes, & la maniere de les cultiver,

N entend

par

Plantes Bulbeufes celles dont la racine eft attachée à plufieurs envelopes entaffées l'une fur l'autre, telles font les Oignons, les Rocamboles, l'Echalotte, l'Ail, &c. Elles fe cultivent foigneufement dans les jardins: voici comment.

L'Oignon eft une plante qui jette des feuilles longues d'un pied & Oignon. davantage, étroites, fe terminant en pointes, & de couleur verde, la Defcription graine en eft petite & noire.

L'Oignon fe multiplie de graine & fe feme à plein champ fur une ou plufieurs planches dreffées exprès, felon qu'on a befoin de ce plan. II eft bon que cette graine tombe à claires voyes, & fi malgré ces précautions les Oignons levent trop drus, on les éclaircira, crainte qu'ils ne

viennent à s'étioler.

Il est dangerux que les méchantes herbes ne les incommodent, lorfqu'elles ont pouffé, c'eft pourquoi on a foin de les farcler & de leur donner de l'eau fort fouvent. L'Oignon fe feme au mois de Mars, & lorfqu'il a prisfon accroiffement parfait, ce qui fe connoît lorfqu'ils font hors de

Iii iij

Graine.
Culture,

La Ciboule

Graine.

terre, & qu'on voit qu'ils veulent monter à graine, on en pile les montans avec les pieds, ou avec une batte de jardinier, pour les en empêcher, cela les arrête & les fait groffir enfuite, & lorfqu'on voit que la feuille eft feche, & que les Oignons font bien aoûtez, on les arrache entierement, recherchant jufqu'aux plus petits, avec le piochon ou la binette. On les laiffe quelques jours fecher par monceaux fur le guéret, puis on les ferre dans un endroit exempt de gelée & d'humidité.

Quand le tuyau des Oignons eft gros comme une plume, on peut en arracher, fi l'on veut, pour les replanter, ou les envoyer à la cuisine.

Pour la femence, on choifit les plus gros Oignons de ceux qu'on a garanti du froid dans la ferre, & après l'hyver, on les plante à part dans le jardin ; fix bons Oignons fuffifent pour se fournir de graine en abondance, à moins qu'on ne veuille en faire commerce.

Quand ces Oignons ont pouffé leurs tiges, il eft bon de les appuyer de quelques échalats, crainte que les vents ne les renverfent, à caufe de leur tête chargée de femence. La graine étant mûre, ce qui fe connoît, lorfque fes capfules s'ouvrent, on arrache l'Oignon, & après en avoir coupé le tuyau, on en met fecher la tête pendue à un plancher pour en tirer enfuite la graine.

Il y tant de tromperie à acheter de la graine d'Oignons, qu'il eft bon toûjours d'en faire provision foi-même, & pour connoître fi elle eft bonne, on en prend une pincée qu'on met dans une écuelle ou autre utencile plein d'eau, on l'y laiffe infufer fur la cendre chaude, cette graine pouffera fon germe en peu de temps, fi elle eft bonne, finon, il la faudra jetter.

La Ciboule pouffe de fa racine plufieurs montans de couleur blanche, defcription envelopée dans une tunique déliée, & de couleur jaunâtre. Cette plante a fes feuilles droites en maniere de tuyau en pyramides & d'un beau verd, La graine en eft petite & noire, & quand on veut la recueillir, il faut de celles qui fe font échapées des gelées, en referver quelques pieds qui montent & qui donnent leur graine en maturité au mois d'Août.

Culture.

L'Ail:

Les Ciboules viennent de femence, on en feme prefque toute l'année, excepté pendant le grand froid, cela fe fait fur planche, & au cas qu'elles levent trop druës, on les éclaircit pour les laiffer fortifier.

On les replante de cuiffes qu'on met quatre ou cinq enfemble pour en faire une touffe, il faut éloigner ces plans de quatre pouces fur des alignemens tirez au cordeau; cette plante veut qu'on la mette dans une terre bien labourée, on les farcle & on leur donne de petits labours de temps en temps.

On peut les laiffer en planches tant d'années qu'on voudra, elles groffiront toûjours & feront des touffes à l'aide des cayeux qu'ils jettent en abondance, il eft bon neanmoins de trois ans en trois ans de planter les Ciboules, elles en profitent mieux.

L'Ail jette des feuilles longues & differentes de celles de l'Oignon, en ce qu'elles ne font pas fi larges, ni d'un verd fi brun.

Cette plante fe multiplie de gouffes & de cayeux, qu'on met fur planche ou en bordure seulement fur une platte-bande à quatre doigts éloignez l'un de l'autre. Le temps de les planter eft le mois de Février, on en nouë

les montans à la fin de Juin, & on leve l'Ail à la Magdelaine, il veut une defcription terre préparée comme pour les Ciboules.

Les Echalottes fe multiplient & fe cultivent comme l'Ail; on les laiffe Les Echa un peu aërer, quand elles font arrachées, puis on les ferre en un endroit lottes. qui n'eft point humide.

Les Rocamboles fe cultivent de même, au lieu que dans les plantes pré- LesRocamcedentes, on fe fert de la gouffe en cuifine, on employe la graine à l'égard boles. de la Rocambole.

reaux.

Le Poireau eft une plante dont la bulbe, qui eft cette partie qu'on met Les Poien terre, eft blanche, longue de quatre à cinq doigts, groffe d'un pouce ou description de deux, & compofée de plufieurs enveloppes blanches, luifantes & toutes mifes l'une fur l'autre, les feuilles du Poireau font longues d'un pied, affez larges, plates & concaves, d'un verd quelquefois pâle & quelquefois foncé, elles fe terminent en pointes, fa graine eft petite & noire.

Les Poireaux fe multiplient de femence, comme les Ciboules, & fe Graine. tranfplantent fur planche fur des alignemens tirez au cordeau ; on les plan- Culture. te au plantoir, qu'on enfonce le plus avant qu'il eft poffible, afin qu'ils ayent plus de blanc, & on obfervera pour cela de ne point remplir tout d'un coup les rayons.

Après qu'ils font repris, on les laboure avec le Piochon ou la Binette, ce labour donné à propos leur aide, merveilleufement à prendre une belle croiffance, il faut être foigneux de les farcler de temps en temps, & de les arrofer de même, ils demandent une terre bien ameublie & beaucoup fumée.

Il y en a pour leur faire acquerir beaucoup de blanc, forfqu'ils ont pris tout-à-fait leur accroiffement, qui les couchent dans leur rayon les uns fur les autres, & qui ne leur laiffent fortir que l'extremité des feuilles, c'est le fecret de faire blanchir tout ce qui eft en terre.

Lorsqu'on en veut recueillir la graine, on retire des plus beaux & des plus longs qu'on replante au Printemps. Quand ils font montez, on leur donne des appuis pour foutenir leur tige contre la violence des vents, cette graine étant mûre, on la ferre foigneusement.

CHAPITRE IX.

La Culture des Legumes.

Ous voici enfin aux legumes, dont la culture n'eft

pas moins necef

faire à un jardinier, que celle de toutes les autres plantes dont nous avons parlé. Les Legumes font d'une grande utilité dans une maifon de campagne, ils y fervent d'un bon aliment, tant pour le Domestique que pour les Maîtres, commençons là-deffus à entrer en matiere.

Il y a les groffes Féves, appellées à Paris Féves de Marais, elles pouffent Les Féves. des tiges hautes d'environ trois pieds, chargées de feuilles oblongues & defcription rondes, fe terminant en pointes, ces pieds produifent des gouffes, qui font longues, renfermant quatre ou cinq groffes Féves applaties.

Culture.

Les Hari. cots.

Culture.

y en a qui fement les Féves dès l'Avent, pour en avoir des premieres? d'autres qui retardent jusqu'au mois de Février, & d'autres qui attendent qu'il n'y ait plus rien à craindre du côté des gelées ; de ces trois méthodes, la derniere eft la plus sûre.

Les Féves demandent une bonne terre, bien amandée & bien meuble, avant que de les femer. On choifit pour cela celles qui font les mieux conditionnées, on les met tremper un jour dans l'eau, afin d'en avancer la végetation.

Il faut les femer en rayons profonds de deux bons doigts, & les mettre environ à un demi pied l'une de l'autre. Quand il y a trois ou quatre de ces rayons de femez, on laiffe un fentier entre quatre autres pour avoir la liberté de les farcler & de les cerfoüir dans le befoin.

D'autres pour plus grande propreté fement les Féves fur planches dans des rayons & dans de petits trous faits avec le doit, cela dépend au reste de la fantaifie.

Il faut foigner à mesure que les Féves croiffent, d'en bannir les méchantes herbes, & de les cerfoüir; étant cruës, fi on remarque que les puçons en endommagent la tige, on la leur rogne, & par cette operation, on emporte l'infecte avec le plus tendre jet, & l'on arrête les Févesqui ne coulent point après cela.

L'ordinaire des jardiniers eft d'en deftiner quelques planches pour manger en verd, fans en cueillir les gouffes, & quand ils ont entierement dépouillé quelques pieds, ils en coupent le montant près de terre, afin qu'ils pouffent de nouveaux jets, qui donnent leurs fruits dans l'arriere faifon, Les Féves qu'on deftine pour garder & pour fervir de femence, doivent refter fur pied jufqu'à ce qu'elles foient feches, & que les gouffes & la tige foient toutes noires; il faut après cela les arracher pendant la plus grande chaleur du jour, cela fait, on les égraine, puis on les ferre.

On prétend que le chaume des Féves mis pourrir avec les autres fumiers, en augmente de beaucoup les fels. Il y en a qui pour améliorer la terre de leur jardin, y fement des Féves, & qui lorfqu'elles font en fleur, fans fon ger à la perte qu'il peut y avoir, labourent le tout ensemble.

On les appelle en des païs Féverolles, ou Pois de Rome, ou Pois Taupins; il y en a de plufieurs efpeces, de blancs, de noirs, de gris-blancs & de rouges.

On feme les Haricots ordinaires fur planches, comme les Féves, on en deftine quelques-unes pour manger en verd, laiffant les autres pour fecher & pour ferrer. Quand on en fait la récolte en verd, il faut prendre garde de ne point rompre la tige, afin qu'elle en produife jufqu'à ce qu'elle feche für pied; il eft bon de les ramer, afin que ne rampant point par terre les pieds rapportent davantage de fruit.

y a de petits Haricots qui croiffent bas de tige, & aufquels il n'eft pas befoin de donner des appuis; ils grainent beaucoup, on en feme à plein champ dans une terre bien labourée ; on foigne de bien recouvrir la femence, & huit ou dix jours après que les Haricots font levez, il est bon de les gratter un peu & les laiffer après croître à l'avanture.

Les Haricots rouges fe fement le long de quelque mur par curiofité feule

ment

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