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ment, on les fait monter le long des treillages, qui leur fervent d'ap i; toutes Féves de cette forte aiment les terres fabloneufes, le temps eft la fin du mois d'Avril, on les feme comme les Féves ordinaires.

Nous en avons de plufieurs fortes dans le jardinage, fçavoir, les bari- Les Pois. veaux les Pois précoces, les gros blancs & les verds, les Pois fans parchemin de deux fortes, les chiches & les pois de tous les mois.

On feme les Pois fur planche, en faisant quatre ou cinq rayons fur culture. chacune, felon que le demande l'efpece des Pois qu'on veut femer, on les feme auffi à plein champ.

Les hativaux fe fement dès l'Avent, le long d'une plate-bande, à l'abri de quelque mur expofé au Midi, ou fur quelque ados à la même expofition. Ils demandent une terre bien labourée & couverte de près de deux bons doigts de terreau; il faut être foigneux pendant l'hyver de les couvrir de grand fumier fec ou de grande paille.

On peut encore femer ces Pois au commencement de Février, fi le tems le permet, de la même maniere qu'on l'a dit ; la terre fabloneuse ou legere, eft celle naturellement où les pois viennent le mieux, & le plus promptement, s'ils font femez fur quelque côteau naturel à l'afpect du Midi, ils croiffent encore très-bien,'il eft bon de ramer les pois, fi l'on veut qu'ils ne rampent point, cela empêche une bonne partie de le gâter.

Quant aux pois qu'on feme à plein champ fur le guéret frais labouré, ou ceux qu'on feme fous raye à la charrue, ils font du reffort du laboureur. Tous pois de la grande efpece, tels que font les blancs, les verde, les Pois Sans parchemin, appellez par quelques-uns, Pois goulus, parce qu'on en mange tout, & les chiches veulent être femez fur planches & en rayons, quatre rangées fur chaque planche pour avoir plus de facilité à les ramer. On fait bien du cas des Pois de Hollande par leur délicateffe. Ils chargent extrêmement, jettant des rameaux à chaque noeud.

Pour tous les autres pois qu'on feme à la charruë, il n'eft pas besoin ici d'en donner d'inftruction. Il n'y a point de laboureur qui n'en fache l'art. A l'égard des pois de tous les mois, parce qu'ils fleuriffent continuellement, il faut les femer à l'abri du mauvais vent en quelque endroit du jardin , pour en avoir de bonne heure ; on les cultive comme les hativeaux, excepté qu'on en coupe proprement les coffes, lorfqu'elles font verdes, fans y en laiffer fecher aucun. Ces pois ont befoin qu'on les arrofe de temps en temps, principalement durant le mois d'Août, & qu'on les ombrage avec des paillaffons durant les grandes chaleurs, cela les empêche de fe paffer fi-tôt, & produifent ainfi quantité de pois tous les mois.

les.

Elles fe fement dans le même temps que les pois fur guéret fraîchement labouré, & auquel on aura donné un premier labour avant l'hyver, elles Les Lentile en viennent plus belles, la terre fabloneufe ou legere eft celle qui leur convient le mieux ; ce legume n'étant gueres du reffort d'un jardinier, nous en laifferons la culture aux laboureurs qui fçavent nous en fournir à foifon,

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Les Melons
Culture.

CHAPITRE X.

Des Fruits qu'on tire des Plantes potageres, & de tout ce qu'il y
a à confiderer dans leur culture.

Près avoir traité de bien des Plantes potageres, nous voici aux que d'autres produifent, ces Fruits exigent de nous bien des foins. Il y a les Melons, les Concombres, les Citrouilles, fous le genre defquelles font comprifes les Potirons, Bonnets de prêtre, Trompettes d'Allemagne, Courges, & autres femblables; les Champignons feront auffi compris dans ce Chapitre.

Ce n'est que vers le quinze ou le vingt du mois de Février, qu'on feme les premiers Melons fur des couches faites exprès, & de la maniere qu'on l'a dit, il faut que la graine de Melon trempe vingt-quatre heures, avant que d'être mife en terre, on fait choix de la meilleure, & de la mieux nourrie.

Pour femer cette graine avec méthode, on fait de petits trous fur le terreau avec le doigt, profonds environ d'un bon pouce, & diftans l'un de l'autre de trois à quatre; chaque trou contiendra deux ou trois femences, fauf à en éclaircir le plan au cas qu'elles levent toutes.

On couvre premierement ces graines de bonnes cloches de verre avec des paillaffons par-deffus pendant les frimats qui font dangereux à les morfondre, quand on les y laiffe expofées On appuye ces paillaffons fur des traverses de bois, de la groffeur d'un échalat, lefquelles font foutenuës avec des fourchettes fichées en terre au bord de la couche.

On laiffe environ quatre pouces d'efpace entre les paillassons à la couche, & en cas qu'il furvienne quelque gelée, neiges ou autres frimats, il faudra couvrir tout l'efpace qui eft entre la couche & les paillafsons avec du grand fumier chaud jufqu'à ce que le mauvais temps foit paffé.

Si la graine par mégard a trouvé la couche trop chaude, & qu'elle ne foit pas levée en peu de temps, on en feme d'autre, foignant de réchauffer la couche par les côtez avec du fumier de Cheval tiré nouvellement de l'écurie.

Quand les Melons font levez, on leur laiffe croître jufqu'à quatre ou cinq feuilles, puis on les replante fur d'autres couches conftruites comme les précedentes, & pour cela on fait des trous au milieu de ces couchics, diftant de quatre pieds l'un de l'autre, & on y plante les Melons levez en motte avec la houlette de jardinier.

Le foir à foleil couché & après, eft le vrai temps de planter les jeunes Melons, il faut choisir un beau jour, le plan en profite mieux, & si-tôt qu'ils font plantez, on les couvre de jour avec des cloches de paille crainte que le foleil ne leur faffe point pancher la tête, on les arrose sitôt qu'ils ont été tranfplantez, afin qu'ils reprennent plus vite.

Quand les Melons font repris, on les couvre de cloches de verre qu'on y

laiffe, jufqu'à ce que le fruit foit déja gros, & autant de temps que chaque pied de Melon peut être contenu fous la cloche l'aiffant toûjours un peu d'air entre la cloche & la couche, crainte que ces plans n'etouffent.

Depuis les dix heures du matin jufqu'à quatre après midi, il eft bon de lever les cloches de deffus les Melons pour les fortifier contre le mauvais temps, en cas qu'ils foient déja forts, mais il faut les recouvrir fur le foir. Lorfqu'on voit que le plan languit & ne profite pas bien, on l'arrofe avec de l'eau où l'on aura fait infufer de la fiente de Pigeon, les Maraîchers ne font point tant de façon à leurs Melons, ils les arrofent avec l'Arrofoir, & de l'eau qu'ils tirent fraîchement du puits, cependant combien ces gens-là en débitent-ils ?

A mefure que les Melons prennent des forces, on prend foin d'en châtrer les principaux jets, & lorfqu'il y a trois ou quatre Melons noüez fur chaque jet, on arrête la trainaffe à un noeud au-deffus de celui où eft le fruit.

Il eft important de bien étendre fur la couche de côté & d'autre les jets des plans, afin de donner plus d'air aux jeunes Melons. Quand ils font gros comme le poing, on ceffe de les arrofer, fi ce n'eft dans une exceffive fechereffe que les feuilles fe fannent & jauniffent, en ce cas un peu d'eau à chaque pied languiffant ne peut que les raviver.

Quelquefois le Melon en mûriffant contracte un goût du terreau, fur lequel il eft pofé, ce qui le rend défagréable, mais pour éviter cela, on met des tuileaux fous ces fruits, il en meurit auffi plus volontiers, quoique neanmoins, fans ce fecours, on ne laiffe pas de voir des Melons parvenir à une maturité parfaite, & ne contracter aucun mauvais goût.

Tout petit jet inutile doit être rogné, fi ce n'eft que le fruit soit trop découvert; & qu'il ait befoin de quelque feüille qui l'ombrage pour favorifer fon accroiffement.

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Comment connoître la maturité d'un Melon.

N Melon eft bon à cueillir quand fa queue femble vouloir s'en détacher: s'il jaunit en deffous, c'en eft encore une marque ainfi que lorfque is petit jet, qui eft au noeud fe détache, & lorfque le fleurant, on y trouve de l'odeur.

Les Melons brodez font ordinairement douze ou quinze jours à fe fa→ çonner, avant que d'être mûrs; les autres jauniffent quelques jours auparavant que de les cueillir.

Si c'eft pour envoyer des Melons bien loin, on les cueille dès qu'ils commencent à tourner. Ils s'achevent de mûrir en chemin. Si c'est pour manger promptement, il faut les cueillir dans leur parfaite maturité, les mettant dans un feau d'eau fraîchement tirée du puits, & les laiffant rafralchir comme on fait le vin, le goût fe perfectionne par ce moyen.

On doit s'affujettir à vifiter la Meloniere au moins quatre fois le jour au temps de la maturité des Melons, autrement il arrive qu'il y en a qui tournent trop, & qui perdent par-là de leur relief, étant trop molaffes & aqueux.

Choix des
Melons.

Les Concombres.

Les Citrouilles.

Les Poti

Pour choisir un bon Melon, il faut qu'il ne foit ni trop verd ni trop mûr, qu'il foit bien nourri; qu'il ait la queuë groffe & courte, & qu'il pefe à la main, qu'il foit ferme en le preffant & non molaffe, fec & vermeil par-dedans, & qu'il fente comme un goût de goderon quand on le por

te au nez.

Les Concombres fe fement comme les Melons, on les tranfplante de la même maniere, on en plante en pleine terre dans le mois de May. Ils veulent être beaucoup arrofez pour donner beaucoup de fruits, on coupe les jets fuperflus, & ceux qui n'ont que des fauffes Aeurs.

Ils ne veulent pas qu'on les dégarniffe de feuilles tant que les Melons; cet ombre contribue à faire groffir leur fruit en peu de temps; on feme auffi les Concombres dans des trous remplis de terreau, mais ces Concombres viennent des derniers, & on ne les feme que vers la fin d'Avril.

On ne cueille les Concombres qu'à mesure qu'on en a befoin, parce qu'ils groffiffent toûjours. Le veritable temps de les manger bons, est auparavant qu'ils commencent à jaunir, car après ils ne font que durcir.

Les Citrouilles fe multiplient de graine, & fe fement dans des trous remplis de terreau, au même temps que les Concombres. On les met en un endroit de jardin fort fpacieux, à caufe qu'elles étendent leurs bras fort au loin; il faut les tailler comme les Melons, & ne leur ôter que les petits bras, l'aiffant courir le maître jet fans l'arrêter, d'autant c'eft lui qui produit le plus beau fruit. On en conduit proprement les jets fur terre, laiffant des fentiers pour les cerfoüir dans le besoin, les farcler & les arrofer.

que

Les trous dans lefquels on les tranfplante, doivent avoir deux toifes de distance entr'eux, les Citrouilles fe cueillent lorfqu'elles font bien ajoûtées, c'est-à-dire, dans leur maturité. On en mange dès le mois d'Août, & on peut les laiffer fur pied, fans les cueillir, jufqu'à ce que les premieres fraîcheurs les faffenr fentir. C'eft ordinairement le matin que cela fe pratique, puis on les met par monceaux, expofées au foleil pour fe décharger d'une humeur fuperfluëe qui leur eft préjudiciable, puis on les laiffe après dans un endroit temperé, & fur des planches fans les toucher, parce qu'autrement elles fe pourriroient; la gelée les fait aussi tomber en pourriture, fi on n'y prend garde.

Les Potirons, Bonnets de Prêtre, Trompettes d'Allemagne, CourFons & au- ges & autres fruits femblables, fe cultivent de même que les Citrouil tres fruits les, excepté qu'il y en a parmi eux qui veulent des appuis comme des pois, mais on juge bien qu'ils doivent être plus forts, à caufe de la pefanteur du fruit des premiers.

de cette

forte. Graine.

La graine de Citrouille fe ramaffe à mefure qu'on mange les fruits, on la laiffe fecher à l'air, puis on la ferre où les rats ne puiffent point Fendommager; il faut en faire la même chofe à l'égard des graines de Melons & de Concombres.

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Des herbes odoriferantes propres à faire des bordures de Jardin.

LE Thim fe multiplie de femence, & fe replante de plan enraciné, Le Thim.

éclaté de touffes, il fe plante au plantoir en bordure, ainsi qu'on

fait le Buis, on fe fert auffi de Thim en cuisine.

Culture.

La Sariette oft une plante qui fe feme tous les ans, c'eft pourquoi il La Sariette. faut foigner d'en recueillir de la graine, elle vient auffi de plan enraciné.

Culture.

Il y en a de deux fortes, la Marjolaine franche, & celle d'hyver, la pré- La Marjomiere eft fort fufceptible de gelée & la moins eftimée, on la feme tous les laine. ans, & pour cela, on en leve quelques pieds en motte pour la conferver dans la ferre, afin qu'elle graine de bonne heure. Celle d'hyver fe multiplie de rejettons enracinez, on en fait des bordures tirées au cordeau, elle fe plante en rigole.

La Saus

On compte de deux fortes de Sauge, la commune & la panachée; elles fe multiplient toutes deux de plans éclatez de fouches avec racines, Culture. elles viennent auffi de bouture, on s'en fert pour faire des bordures dans des Potagers, & elles veulent être renouvellées tous les trois ans.

Cet arbriffeau vient de bouture & de plan enraciné, éclaté de fouche. Le Roma Les jeunes Romarins qui viennent d'eux-mêmes par le fecours de la rin. graine qui tombe, peuvent fe tranfplanter en motte, lorsqu'ils ne com- Cultur. mencent encore qu'à fortir de terre, ils profitent en peu de temps, pourvû qu'on les arrofe dans le befoin.

Le Fenouil fe multiplie de femence & fe gouverne avec beaucoup de Le Fenouil. foin. On s'en fert pour fourniture de Salades, & l'on prend pour cela Culture. les jets les plus tendres.

L'Abfinte fe perpetuë de plan enraciné & de femence, on la plante L'Abfinte. en Novembre, Février ou Mars, en quelque endroit de jardin qu'on Culture. fouhaite; on la plante en bordure, cette plante eft bonne à bien des chofes dont nous parlerons dans la fuite.

Le Bafilic vient de graine, on le feme au printemps fur couche, il Le Bafilic. y en a de deux fortes, le Bafilic de la grande espece, c'eft celui qu'on cultive dans les Potagers, l'autre qui eft plus petit, fe tranfplante en pots, l'odeur de ces deux Bafilics eft fort agréable, & l'on fe fert du premier en cuifine, lorfque la feuille en eft feche. Voila nôtre Potager garni de plantes qui lui conviennent; refte à present à le remplir d'arbres fruitiers. Mais pour fuivre en cela l'ordre de la nature, nous commencerons par les Pépinieres, comme par les endroits où ils prennent d'abord naiffance.

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