Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

Non content de cette premiere idée, on eft tombé fur celle qu'on pouvoit le former dans la conftruction d'une Maifon de Campagne, & confiderant avec attention tout ce qui pouvoit géneralement y entrer, on a tâché d'applanir les difficultez qui fe trouvent quand on veut bâtir pour ne s'y point enfourner inconfiderément, on a même pour cela marqué les prix de tous les materiaux qui fervent aux bâtimens, ainfi que de plusieurs autres chofes qui les regardent : on a parlé du choix & de l'ufage qu'on en devoit faire, de ce que c'étoit qu'un bon Oeconôme à la Campagne, & comment il falloit qu'il s'y comportât pour jour du fruit de fes peines; on a encore donné ici l'art de bien regler une maison par rapport à toutes fortes d'états, afin que tout s'y paffe avec œconomie, & que la dépense n'en excede pas les revenus. Le choix qu'on doit fçavoir faire des Domestiques n'y eft point oublié, ainfi que plufieurs réflexions très-utiles fur la maniere d'affermer les biens de Campagne; & comme il n'est rien tel que d'avoir les provifions du ménage autant qu'on le peut, on a dit quelles elles étoient, & comment on pouvoit s'en pourvoir & les conferver, afin non feulement de fe fervir de chacune dans leur saison, mais encore de faire de l'argent de celles qu'on croit superfluës: tel eft l'ordre qu'on a fuivi dans le premier Livre de nôtre Theâtre d'Agriculture, paffons à l'examen du second, & voyons ce qu'il contient..

On y enfeigne la maniere de nourrir & élever toutes fortes d'Animaux domestiques tant oifeaux que bêtes à quatre pieds; on y traite de leurs maladies & des moyens de les en guerir; on commence par les Poules, & le profit qu'elles rendent pendant toute l'année, lorfqu'elles font bien nourries; les autres oifeaux de la baffe-cour viennent après, tels font les Poulets Dinde, Dindons, Oyes, Canes & Canards domestiques, Pigeons de Colombier & autres. On traite encoreici de la maniere d'élever les Canes fauvages, Canes Dinde, Cygnes, Paons, Tourterelles, Cailles & Faifans; ces derniers oifeaux à la verité regardent plus la curiofité & le plaifir des fens que la veritable œconomie; mais conune dans un ouvrage de la nature dont eft celuici, on eft abfolument obligé d'écrire en general pour tous ceux qui fe plaisent à l'Agriculture, & qui ne veulent rien épargner pour paroître. avec un certain éclat dans le monde, on a cru qu'on auroit manqué ici en un point principal, fi on eût obmis les matieres dont on vient de parler.

Après la Volaille viennent les beftiaux qui font les Vaches, Boeufs, Taurreaux, Brebis, Moutons, Agneaux, Chévres & Cochons on ne

s'eft pas contenté dans cet ouvrage d'infinuer comment il falloit les nourrir, on y a éxaminé à fonds le profit qu'on en pouvoit tirer, & cela par un détail exact qu'on a fait prefque de toutes les parties qui compofent ces animaux; on a dir comment il falloit les engraiffer, parce que ce n'eft que la graiffe qui les fait valoir, & au cas qu'il leur furvint quelque accident, étant tous fujets aux infirmitez de la nature, on a donné le moyen de les en guerir, ce qui y eft detaillé fort au long & d'une maniere très-facile à pratiquer; on s'eft érendu auffi fur la veritable methode de fçavoir gouverner le laitage, afin d'en faire fon profit, foit pour l'utilité de la maifon, foit par l'argent qu'on en peut tirer; les Chevaux ne font point là une matiere qui rempliffe le moins cette partie de nôtre Theâtre d'Agriculture; on s'est étendu autant que cet Ouvrage a pû le permettre fur tout ce qui concernoit ces animaux, & on peut dite que là-deflus, quoiqu'en abregé, on a donné tout ce qu'il eft à fouhaiter pour bien gouverner des Chevaux tant en fanté que malade: le Lecteur jugera de cette verité qu'on avance par la lecture qu'il en fera, la fatisfaction qu'il y trou vera; & comme le Haras eft l'origine d'où on tire les Chevaux, on n'a rien obmis de ce qui le regarde, tant fur ce que l'experience en a appris, que fur tout ce que les meilleurs Auteurs en cet Art en ont dit. Le Mulet & l'Ane tiennent encore ici chacun leur place, comme les Mouches à miel & les Vers a foye, dont les Traitez qu'on en a fait font trés-amples; on n'y a point oublié les Etangs, ni autres pieces d'eau capables de contenir du Poiffon; on y a parlé de la Garenne & du Clapier, & le tout en telle forte qu'on aura lieu d'en être content.

Le troifiéme Livre eft la partie qu'on peut ici veritablement appeller le Theâtre de l'Agriculture, on y apprend tout ce qu'un Laboureur doit faire pendant l'année, & tous les outils dont il faut qu'il te muniffe pour travailler à la terre: le labourage y eft défini & décrit avec toutes les circonstances qui le regardent; on y parle amplement des labours & du temps auquel on les donne, on y fait une espece de Differtation tant fur les Fumiers que fur la maniere de les employer: la Semaille, la Moiffon, la Fauchaifon, la Vendange, tout cela y eft torché de maniere que pour peu qu'on veülle le lire avec application, on y verra tout ce qu'il y faut faire pour réüffir dans le travail que ces recoltes exigent de nous chacun en particulier. Ce Livre contient encore des inftructions fur la culture des Bois en general, tant haute Futaye, Bois taillis, Bois aquatiques & autres fauvages qui croiffeut ailleurs que dans les Forêts, & l'on peut dire que tout cela y eft détaillé d'une maniere à ne rien laiffer à fouhaiter à une perfonne curieufe

d'apprendre tout ce que l'Agriculture renferme pour en faire fon profit. Voici maintenant les Jardinages de toutes fortes, ce font eux qui font la matiere du quatriéme Livre; & comme le principal but qu'on s'eft proposé dans cet Ouvrage ne regarde particulierement que l'utilité qu'on en pouvoit tirer, on a commencé par les Jardins potagers & fruitiers, & on peut affurer qu'on a dit là-deffus tout ce qu'une matiere aussi fé conde en circonftances que celle-là peut le demander; on n'y a rien. laiflé échaper, non plus que de ce qu'il convient faire pour fçavoir parfaitement conduire des pépinieres de fruits. On tombe enfuite fur la taille des arbres qu'on peut appeller une veritable Philofophie naturelle, puifque pour y réüffir, il faut abfolument étudier la nature & s'y appliquer pour connoître les mouvemens d'un fuc nourricier qui circule dans les arbres, fans cette connoiffance on tombe fouvent dans des défauts qu'il eft trés difficile de corriger après; & pour tâcher d'en donner une idée complette, aprés s'être étendu beaucoup fur cetArt, on en a donné des figures. Les curieux pour les fruits de toutes fortes y trouveront leur compte; on en a donné des liftes fuffifantes pour cela, & comme la Vigne n'eft pas un des moindres objets de l'Agriculture, on a enseigné dans cet Ouvrage la maniere de la cultiver, de faire les Vendanges, & le vin de plufieurs couleurs, avec d'autres boiffons dont on ufe dans le ménage.

On y traite après cela des Jardius d'ornemens, où on n'a rien oublié de tout ce qui les concerne pour les rendre très agréables;c'est une étude toute particuliere qu'il faut le faire pour ces fortes d'ouvrages, un certain goût que tout le monde n'a pas d'abord & qu'on trouvera ici ; on y a donné pluficus defleins de parterres tant en broderie qu'à l'Angloife; des figures de Boulingrins, Bosquets, Salles, Sallons & d'autres pieces d'ornemens qui contribuent à rendre ces Jardins tout des plus magnifiques; c'est pourquoi on peut dire que cette partie de nôtre Theâtre a fon agrément particulier, & renferme une matiere qui a lieu de plaire à ses veritables amateurs; on y donne auffi des inftructions fur la conduite des Eaux jailliffantes, & de tout ce qu'on en peut faire pour la beauté de ces jardins enfuite on y traite de la culture de toutes fortes de fleurs & des fimples pour s'en fervir dans les medicamens.

Enfin, le cinquiéme Livre contient les plaifirs ordinaires qu'on prend à la campagne ; on y parle de la Cuifine, de la maniere de faire toutes fortes de Confitures, feches & liquides; Pâtes, Pâtifleries & generalement de tout ce qui regarde l'Office des Chaffes de plufieurs manieres, de la Pêche. Voilà donc ce qui compofe tout le corps de nôtre Theâtre, & qu'on peut appeller fans contredit un ouvrage complet fur l'Agriculture,

puifqu'on

puisqu'on n'y traite rien qui ne foit fondé fur la pratique & l'experience. Il est vray que depuis certain temps on a mis au jour quelques Ouvrages de cette nature. Nous en avons un qui porte pour Titre; Les Obfervations fur l'Agriculture, qui n'eft redevable de ce qu'il vaut fi tant eft qu'il. vaille quelque chofe, qu'aux dépouilles de plufieurs autres Livres en ce genre que fon Auteur a ravies impunément de tous côtez; il en est ainsi de quelques autres Ouvrages de cette nature; dont nous ne parlerons point ici c'eft pourquoi on peut dire que nôtre Theatre d'Agriculture a quelque chofe de bien plus avantageux que tout cela; vingt-cinq Chapitres d'augmentation écrits fort amplement fur des matieres qui intereffent de plus en plus à mesure qu'on les lit, y donnent un grand relief. joints à quantité de Planches en taille douce, fur tout ce qui regarde l'Agriculture & le Jardinage, & dont on a été bien aile d'enrichir cet Ouvrage, ainfi que de tout ce qu'il contient d'ailleurs, pour s'attirer univerfellement lesfuffrages de tous les curieux.

Non content de toutes les recherches exactes qu'on a faites de tous les Auteurs qui ont traité de l'Agriculture, afin de les confulter, & des foins qu'on s'eft donné pour ranger ici le tout en bon ordre, on a voulu encore ménager la bourse du Public, en leur donnant beaucoup plus dans un feul volume, qu'il n'en a trouvé dans deux jusques-ici, c'est pourquoi fur toutes ces confiderations on eft fans doute perfuadé que cet Ouvrage-ci l'emportera fur tous les autres.

*

Contenus au premier Livre..

CHAPITRE fir au menage des Champs, & commemt regarder les Terres

E la neceffité abfolue de fe connoître foi-même pour bien reüf

6

telles qu'elles foient pour fe les rendre utiles par fes travaux.

Page. 1.

Chap. II. Connoiffance de chaque Terre, en particulier, avec la maniere de
les mesurer felon le different ufage de chaque Pais.
Chap. III. Oul'on voit en quelque façon l'affiette qu'il faut donner à une Mai-
fon de Campagne. Les confiderations que doit avoir celui qui entreprend de la
faire bâtir avant qu'on la commence, & de l'importance qu'il y a qu'il fçache›
à peu près à quoi lui peut revenir ce bâtiment.
Chap. IV. Prix de la vuidange des Terres massives, des Tranchées & Rigoles
faites pour les fondations, & de ce que coûte la pierre de taille, le moellon, le

-plâtre, la chaux, le fable & les autres materiaux neceffaires à un bâtiment

avec quelques Remarques fur ce qu'il en faut pour faire une toife de mur.; 1o7

Chap. V. On l'on connoît quels doivent être les materiaux pour être estimez bons,

l'ufage qu'il en faut faire, ainfi que de ceux dont on a parlé dans le Chapitre

précedent, avec quelques calculs faits des prix pour une quantité plus ou moins

grande d'ouvrages dont on voudra fçavoir le montant.

Chap. VI. Deffein d'une Maifon de Campagne, de fes Fondemens, commoditez,

pieces generalement qui doivent l'accompagner, avec ce qu'on y doit obfer-

[ocr errors]

Chap. VII. Des Cheminées, moyens de les empêcher de fumer, d'éteindre le feu
qui s'y eft mis, & d'échauffer une chambre avec peu de bois. Conftruction d'un
puits, d'une cifterne & d'une glaciere, avec une legere idée du Toife.
Chap. VIII. La police economique où l'on voit ce que c'eft qu'un veritable econo-
me, & le devoir qu'il doit remplir dans fon domestique à la campagne.

Chap. IX. Ce qu'il faut qu'une femme pratique neceffairement à la campagne

pour entretenir l'abondance dans fa maison.

[ocr errors]

Chap. XII. Reflexions très-utiles fur les biens de la campagne, qu'on doit affer-

« AnteriorContinuar »