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THEATRE

D'AGRICULTURE.

E T

MENAGE

DES CHAMPS,

CONTENANT

La maniere de cultiver & faire valoir toutes fortes de Biens à la Campa-
gne. Avec une Inftruction générale fur les Jardins Fruitiers, Potagers,
Jardins d'Ornemens & Botanique, & fur le Commerce de toutes les
Marchandises qui proviennent de l'Agriculture: le tout fuivi d'un Traité
de la Pêche & de la Chaffe: Extrait de Foüilloux & des meilleurs Au-
teurs. Ouvrage très-utile dans toutes les Familles.

Par le Sieur LIGER.

Enrichi d'un grand nombre de Figures en Taille douce.

A PARIS, AU PALAIS.
Chez DAMIEN BEUGNIE, dans la grand'Salle,
au Pillier des Confultations, au Lion d'or.

M. DCCXXIII.

AVEC PRIVILEGE DU ROY..

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A MONSIEUR

DE COT TE

CONSEILLER DU ROY, Intendant & Contrôleur géneral des Bâtimens, Jardins,, Arts & Manufactures de Sa Majesté..

ONSIEUR,

Puifque vous avez bien voulu que vôire nom parût à la têie de ce Livre, permettez, s'il vous plait, que par reconnoiffance mon zele ne reste point muet, pendant que vôtre conduite" force tous ceux qui ont l'honneur de vous connoitre à parler si avantageufement de vous. Ma raifon, qui fçit ce qu'elle doit faire en cette occafion, pour ne point bleffer votre modeftie, eût fouhaité que le peu que j'ay de talent eut fçû proportionner l'hommage que je vous fais à ce que vous avez de mérite; mais quoiqu'il ne me foit pas poffible de mettre de la proportion entre ce que je vous offre & ce que vous vale; cependant j'espere que ce prefent, tout médiocre

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qu'il eft, aura prés de vous un accueil favorable, que le regardant comme une matiere à laquelle les gens les plus diftingucz n'ont point refufé leur attention, vous le recevrez comme un effet de mon zele, qui voudroit vous offrir tout ce qu'il a de meilleur.

Il est vrai, MONSIEUR, que vous y trouverez une nature defrichée, une recherche exacte des caufes qui la font agir, des fecrets dont cette mere commune a besoin pour nous enrichir de fes trefors, en un mot, une Agriculture univerjelle, qu'une pratique de longue main dans tout ce qu'elle contient, m'a fait mettre au jour; & comme tout ce qui y eft rapporté a toujours fait la noble occupation des plus grands Hommes, j'ofe me flatter qu'armant tout ce qui eft utile & honnefte, pour peu que votre loifir vous permette d'y jetter yeux, vous trouverez dans cette lecture quelque espece de fatisfaction.

les

Aprés cela, MONSIEUR, n'attendez pas que j'entreprenne ici de faire votre éloge, il fuffit que le Roi qui n'a mérité le nom de Grand que par les actions & fes vertus, qui ju/qu'ici n'a jamais fait que des choix judicieux, vous ait jugé digne de l'Emploi important que vous exercez. Il n'auroit pas la confiance qu'il a en vous, s'il ne vous connoiffoit pour un homme d'une probité à l'épreuve de tout, d'une capacité confommée dans fon Art, d'un attachement incroyable à executer promptement fes Ordres: ce Prince a de l'eftime pour vous, il fait trop bien de quel prix elle est pour la donner à un mérite commun, & fi je tais à votre égard bien d'autres chofes que votre modestie ne pourroit fouffrir & que tout le monde fçait,quoiqu'on ne pourroit vous donner que des louanges legitimes, du moins je fouhauerois que mon filence, qui vous louera mieux que mes paroles, put vous perfuader avec combien de refpect je fuis,

MONSIEUR,

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Vôtre très-humble & trèsobéiffant Serviteur.

غر نے

PREFACE.

N peut dire que tous les Ouvrages qui ont paru juf qu'ici fur l'Agriculture & le Menage des Champs, on n'en a point vû de plus complet que celui-ci ; c'est un Theâtre à la verité où la Nature reprefente bien des scenes differentes, & où l'Art qui vient à fon fecours, contribuë beaucoup à rendre fes ouvrages parfaits. On a voulu ici qu'il n'y ait eu plus rien à fouhaiter là-deffus; & pour donner à cet Ouvrage un certain ordre qui plût, on l'a divité en cinq Livres. Voici la diftribution des Matieres qu'on y a oblervées, & dont on a jugé à propos de rendre compte au Public, qui fouvent eft bien aife de trouver dans une Preface, qui eft l'analy fe de tout le Livre, un avant-goût de ce que lui promet le Titre.

Comme les travaux de la Campagne ne conviennent pas à tout le monde, & que de même que dans tous les autres Arts il efl abso. lument néceffaire de fe fonder, pour voir fi on eft capable d'y réüffir, en a d'abord dans le premier Livre établi comme une espéce de connoiffance de foi-même pour ne fe point mal à propos embarquer fur une mer où fouvent on fait naufrage pour n'y pas avoir fçu conduire fon vaiffeau. On eft après cela defcendu dans un détail de toutes les terres qui fe peuvent cultiver, on a approfondi la nature de chacune, tant en particulier qu'en general, en quelque endroit qu'elles puiffent être fituées, afin de pouvoir fe les rendre utiles par ses travaux, qui eft le point principal & l'objet qu'on fe doit propofer dans l'Agriculture. On a auffi donné la maniere de les mefurer felon le different ufage de chaque païs, ce qui n'eft pas une chofe peu d'importance à fçavoir.

de

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