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muniez, viennent à Conftantinople & y demeurent AN. 451. long-tems; excitant du tumulte, troublant le repos de l'églife, & des maifons particulieres: c'eft pourquoi le concile a ordonné qu'ils foient premierement avertis par le défenfeur de l'église de Conftantinople, de fortir de la ville; & s'ils continuent à poursuivre infolemment les mêmes affaires, qu'il les en chaffe par force, & les renvoie chacun chez eux. Tous ces canons contre les moines vagabonds & féditieux, font faits à l'occafion de Barfumas, de Carofe, & des autres fectateurs d'Eutychés & de Diofcore.

can. Izi

can. 18

On y peut rapporter les fuivans: Les clercs étrangers & inconnus n'exerceront aucune fonction dans une autre ville, fans lettre de recommandation de leur can. 11. évêque. Les pauvres qui ont befoin de fecours, ne doivent voyager qu'avec de fimples lettres eccléfiaftiques pacifiques, accordées en connoiffance de cause ; non avec des lettres de recommandation, qui ne font que pour les perfonnes confiderables. La conjuration & la cabale étant un crime défendu par les loix féculieres, doit encore bien plus l'être dans l'église. Si donc on trouve des clercs & des moines qui aient confpiré contre leurs évêques, ou leurs confreres, ils feront dépofez. Les clercs des hôpitaux & des mona- cane-8. fteres demeureront fous la puiffance de l'évêque en chaque ville, fuivant la tradition des peres, fans fe révolter contre lui, ni renverser cet ordre, en quelque maniere que ce foit; fous peine de correction canonique, pour les clercs; & d'excommunication, pour les moines & les laïques.

Puifqu'en quelques provinces il eft permis aux lecteurs & aux chantres de fe marier, le concile leur

can. 14

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45I.

AN. défend de prendre des femmes qui ne foient pas catholiques, ou de baptifer leurs enfans chez les hérétiques. Ils ne pourront non plus les marier à des hérétiques, des Juifs, ou des païens, s'ils ne promettent de fe convertir. Il eft remarquable que le mariage des leEteurs n'étoit pas permis dans toutes les provinces, comme il l'eft à préfent. On n'ordonnera point de diaconeffe, qu'à l'âge de quarante ans, & après un rigoureux examen. Que fi après avoir reçû l'imposition des mains, & paffé quelque tems dans le service, elle se marie au mépris de la grace de Dieu, elle fera anathématifée avec fon mari. Une vierge qui s'eft confacrée à Dieu, ou un moine, ne peut contracter mariage. S'ils le font, ils feront excommuniez; mais l'évêque pourra user envers eux d'indulgence. Ceux qui enlevent des femmes, même fous prétexte de mariage, leurs complices, & leurs fauteurs feront dépofez, s'ils font clercs ; & anathématisez, s'ils font laïques. Voilà les vingt-fept canons du concile de Calcedoine, reçûs par toute l'églife.

can. 16.

can. 17.

XXX.

Conftantinople.

can. 28.

Conc. C. P. can. 3.

Le vingt-huitiéme, qui fit depuis tant de bruit, donPrérogatives de ne le second rang à l'église de Conftantinople en ces termes : Les peres ont eu raifon d'accorder au fiége de l'ancienne Rome fes priviléges, parce qu'elle étoit la ville regnante ; & par le même motif, les cent cinSup. liv. XVIII. quante évêques ont jugé que la nouvelle Rome qui est honorée de l'empire & du fénat, doit avoir les mêmes avantages dans l'ordre eccléfiaftique, & être la feconde après elle. En forte que les métropolitains des diocèfes de Pont, de Thrace, & d'Afie feulement; & les évêques de ces diocèfes, qui font chez les barbares, foient ordonnez par le fiége de Constan◄

13.7.

tinople fur le rapport qui lui fera fait des élections ca- AN. 451. noniques. Bien entendu que chaque métropolitain de ces diocèfes, ordonnera les évêques de fa province, avec les évêques comprovinciaux, felon les canons. Je prens ici le nom de diocèse dans fa fignification la plus étendue, où il comprend plufieurs provinces.

Sup. liv. XVIII.

n. 7°

can. 30.

Le vingt-neuviéme canon porte, qu'un évêque ne doit jamais être réduit au rang de prêtre; comme les légats du pape & Anatolius de Conftantinople avoient dit dans la quatriéme action, à l'occafion des évê- Sup. n. 19. ques ordonnez par Photius de Tyr, & déposez par Euftathe de Beryte. Le dernier canon accorde aux évêques d'Egypte un délai pour foufcrire à la lettre de S. Leon, jufqu'à l'élection d'un évêque d'Alexandrie; comme comme il avoit été reglé dans l'action quatrié- Sap. n. 170 me. Ce font les trente canons attribuez au concile de Calcedoine.

La feiziéme & derniere action, se tint le lendemain 1.Novembre. premier jour de Novembre. Les légats du pape s'adref pag.793. fant aux magiftrats, firent cette remontrance par la bouche de Paschasin: Hier après que vous vous fûtes pag.796. retirez, & nous auffi, on dit qu'il fe fit quelque chofe , que nous croyons être contre les canons. Nous vous prions de le faire lire, afin que tous nos freres voient s'il eft jufte ou non. Les magiftrats en ordonnerent la lecture, mais auparavant, Aëtius archidiacre de Constantinople dit: On demeure d'accord, que ce qui regarde la foi, a été terminé mais e'eft la coûtume des conciles, après que les matieres les plus importantes ont été décidées, d'en examiner & en regler auffi d'autres, qui font néceffaires. Nous, c'eft-à-dire l'église de Conftantinople, avions cer

AN. 451. taines chofes à traiter. Nous avons prié les évêques

venus de Rome d'y prendre part; ils l'ont refufé, difant qu'ils n'en avoient point d'ordre ; vous avez ordonné au concile d'examiner cette affaire. Après que vous avez été fortis, les évêques fe font levez, & ont demandé qu'on en traitât comme d'une affaire commune. Nous en avons l'acte, qui n'eft point fait en cachette, ni à la dérobée; mais canoniquement & dans l'ordre. Les magistrats en ordonnerent la lecture, Aëtius préfenta la piéce, & le fecrétaire Beronicien la lut. C'étoit le vingt-huitiéme canon, qui vient d'être rapporté avec les fouscriptions de cent quatrevingt-quatre évêques.

Alors Lucentius, un des légats, dit: Remarquez. pag. 809. C. premierement, que les évêques ont été furpris, & contraints à foufcrire, avant qu'on eût écrit les canons, dont il eft fait mention. Les évêques s'écrierent: Perfonne n'a été contraint. Lucentius dit: De plus, ils ont laiffé les canons des trois cens dix-huit peres, & n'ont fait mention que de ceux des cent cinquante, qui ne font point entre les canons des conciles; & font faits, dit-on, il y a environ quatre-vingts ans. S'ils ont joui de cet avantage pendant un fi long-tems;, que demandent-ils maintenant ? s'ils n'en ont jamais joui; pourquoi le demandent-ils ? L'archidiacre Aëtius dit, parlant des légats: S'ils ont reçû quelque ordre fur cet article, qu'ils le montrent. Le prêtre Boniface lut dans un papier cet ordre du pape S. Leon: Ne fouffrez point, que l'ordonnance des peres foit enfrainte, ou diminuée par aucune entreprise; gardez en tout la dignité de notre perfonne, que vous repréfentez; & fi quelques-uns fe confiant en la fplen

deur de leurs villes, veulent s'attribuer quelque cho-AN, 451. fe, repouffez-les avec la fermeté convenable. Les magistrats dirent: Qu'on propose les canons de part & d'autre.

2. 20.

Pafchafin lut le fixiéme canon de Nicée, com- pag. 812. mençant par ces mots : L'église Romaine a toujours eu la primauté, qui ne font point dans le grec; & toutefois, il n'y eut point de contestation sur ce sujet. Il lut donc le fixiéme canon, qui conferve les privi- Sup. liv. x1. leges de Rome, d'Alexandrie & d'Antioche, & les droits des métropolitains ; & tout de fuite le septiéme qui conferve à l'évêque de Jerufalem un rang d'honneur, fans aucune jurifdiction. Le fecrétaire Conftantin lut auffi le fixiéme canon de Nicée, dans un livre qui lui fut présenté par l'archidiacre Aëtius, &ne lut point le septiéme. Mais il lut enfuite le decret du_ Sup. liv. XVIII. concile de Conftantinople fous Nectarius; contenant premierement la définition de foi; puis le canon touchant la hierarchie, qui confirme la jurifdi- .7 ction des évêques d'Alexandrie & d'Antioche, & des conciles des trois grands diocèfes, d'Afie, de Pont & de Thrace ; & ajoûte à la fin, que l'évêque de Conftantinople aura la prérogative d'honneur après l'évêque de Rome.

Les magiftrats dirent: Que les évêques des diocèfes d'Afie & de Pont, qui ont foufcrit à ce qui vient d'être lû, déclarent, fi c'eft de leur bon gré, ou par contrainte. Ils s'avançerent au milieu, & Diogene de Cyzique dit : J'ai fouscrit de bon gré, je le dis, comme devant Dieu. Florentius de Sardes, & plufieurs autres, au nombre de treize en tout, firent en particulier la même déclaration, difant que ce canon étoit

n. 6.

pag. 813.

pag. 816, B.

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