Imágenes de páginas
PDF
EPUB

No. I V.

L'ICHNEUMON, animal connu par fon antipathie pour le Crocodile, dont il détruit les oeufs, eft celui qu'Elien appelle le Rat d'Inde, & qui eft vulgairement nommé le Rat de Pharaon. Il peut avoir été tout fimplement repréfenté dans ce bronze qui m'eft venu d'Egypte, & qui a trois pouces deux lignes de longueur, & un d'élévation. Il a été fondu d'un feul jet avec fa plinte.

No. V.

CET animal imaginaire étoit dans le même envoi que le morceau précédent. Je n'ai point de raifon pour le garantir Egyptien; peut-être a-t-il été fait ailleurs, & porté en Egypte, où l'on n'a pas dû être étonné de trouver des monumens de toutes les Nations. La fertilité & les agrémens de ce pays avoient des charmes qui y attiroient les étrangers; & ceux-ci, pour changer de climat, ne changeoient pas toujours de culte & de façon de penfer : ce que je dis feulement en général, & fans prétendre en faire l'application à la figure de ce numéro, que je ne crois pas avoir eu rapport à aucun culte, & qui pouroit bien n'avoir été fait que pour tenir fa place dans quelque décoration. Ce petit bronze a deux pouces trois lignes de longueur. PLANCHE

N°. I.

XV.

CE vafe de terre a un pied & quelques lignes de hauteur, & cinq pouces & demi de diametre: fa forme eft des plus fimples, fans en être plus commode; le fond eft extérieurement convexe, de façon qu'il ne peut fe tenir en équilibre; femblable en ce point aux amphores des Romains dans lesquelles ils confervoient leur vin. Il falloit cependant que ce fût un vafe commun dans le pays, peut-être même

une

une mefure; le hazard m'a procuré dans le même-temps les deux têtes que l'on voit aux Nos. II & III; elles font d'un travail, d'une cuiffon, & d'une terre tout-à-fait femblables, & pourroient également fervir de couvercle à ce vafe: l'une eft celle d'un loup, animal que l'on ne voit pas ordinairement fur les monumens Egyptiens; & l'autre, celle d'un finge, qui s'y trouve plus fréquemment. Ces trois morceaux ne font pas bien confervés : ils ne font point caffés, mais le temps les a ufés, fans pourtant en altérer la forme. Tous les vafes destinés à mettre de l'eau du Nil avoient une forte de recommandation chez les Egyptiens. On fçait combien de vertus ils attribuoient à l'eau en général, & en particulier à celle d'un fleuve qui les combloit de biens, en fertillifant leurs terres. Ces couvercles même nous apprennent que, par une fuperftition plus ridicule, ils mettoient encore ces vafes fous la protection de quelques Divinités, dont le loup & le finge étoient les fymboles.

N°. II.

La tête de loup a trois pouces onze lignes de largeur, & trois pouces & demi de hauteur.

No. III.

CETTE tête de finge n'est pas fi bien confervée que la précédente. Elle a perdu fon emboîture; mais l'on juge qu'elle a eû les mêmes dimensions. La partie qui a été caffée la fait paroître un peu panché, & comme fi la tête tournoit plûtôt d'un côté que d'un autre ; mais elle n'étoit point ainfi lorfqu'elle étoit toute entiére. Jamais les Egyptiens ne fe font écartés des à-plombs. Tous les peuples fages ont été fort éloignés d'un pareil défaut.

Tome I.

G

N°. IV.

JE dois à M. Pignon, ci-devant Conful au Caire, cette brique ou morceau de terre cuite, portant fept pouces en quarré. La terre en eft blanche, ainsi que celle des morceaux précédens; mais elle eft d'un grain plus fin, & d'un travail plus délicat. Quoiqu'on n'y remarque pas un bon goût de deffein, elle a pourtant quelque chofe de grand; en forte que le temps qu'on a employé à conduire cette tête d'Ifis à ce degré de perfection, fait naître l'idée d'un peuple qui aimoit ce qu'il faifoit, & qui croyoit ne pouvoir apporter trop de foin aux ouvrages qui fortoient de fes mains. Les matiéres les plus communes, comme les plus précieuses, étoient travaillées avec la même attention & la même propreté. La tête d'Isis eft ici représentée avec la dépouille d'une poule de Numidie. C'eft une coëffure particulière aux Reines d'Egypte, & qui avoit quelque chofe de magnifique.

PLANCHE XVI.

N°. I.

LA fingularité de ce petit bronze le rend précieux. C'eft un finge représenté à mi-corps, & fortant d'une plante dont la tige forme une gaîne. Son maintien grave & férieux feroit naître l'idée d'un badinage malin, fi l'on pouvoit foupçonner les Egyptiens d'en avoir jamais fait, fur-tout en matiére de culte. La forme du capot dont il eft habillé, & dont la tête eft recouverte, fe trouve fur d'autres monumens du même pays. La gaîne qui porte cette figure eft terminée par une patte d'oifeau qui me paroît moderne, & ajoutée pour rendre le morceau plus ftable, n'imaginant pas que celui qui a fait joindre ce pied à la gaîne ait eû deffein de rendre la figure plus recommandable. S'il a voulu le faire paffer pour un attribut de la figure, &

augmenter la curiofité de ceux qui le verroient, il devoit le mieux exécuter, c'est-à-dire, le traiter dans le goût des Egyptiens. Comment ce fauffaire, fi c'en eft un n'a-t-il

pour

pas penfé que cette addition étoit contre l'ufage de ces peuples, qui n'ont jamais fait pofer leurs figures fur un pareil pied? Et vraisemblablement celle-ci, avant que d'être altérée, n'en avoit point: elle étoit destinée être placée à l'extrémité de quelque bâton, & portée à la main dans les proceffions, comme je l'ai déja fait obferver lorfque j'ai décrit la petite figure d'Horus, rapportée sous le N°. I de la Planche IX.

No. II.

Ce petit bronze extrêmement rare & bien confervé, a un pouce & quelques lignes de hauteur. Il repréfente un Cercopithéque accroupi, & tenant de fes mains ou de fes pattes une table chargée d'hieroglyphes. Ce Cercopithéque eft une espéce de finge, qui ne diffère du Cynocéphale dont j'ai parlé plus haut, P. IX, No. II; qu'en ce que ce dernier eft plus gros & plus fauvage, & que fa tête approche plus de celle du chien. La table Ifiaque préfente plus d'une fois le Cercopithéque dans la même attitude qu'on lui voit ici; mais il n'y tient pas cette table chargée d'hieroglyphes. N°. III.

Ce petit Sphinx de bronze dont la hauteur eft de vingt lignes, & la longueur de quatorze, eft affez bien confervé quant à la forme générale; mais les détails ont un peu fouffert. On diftingue feulement un retable chargé d'hiéroglyphes & attaché fur fa poitrine. Je crois qu'il avoit fur la tête une fleur de lotus. Cette figure eft affife, tandis que celles de cette espéce font ordinairement couchées ; & les attributs dont elle eft ornée, m'ont paru mériter quelque

attention.

PLANCHE XVII.

N°. I. & II.

Ce morceau de bronze a dans la totalité de fa longueur neuf pouces trois lignes, & dans fon quarré deux pouces quatre lignes. L'une de fes extrémités se termine par une faillie en contre-haut, ou par un talon dont une des carnes eft abattue en chanfrein; & à cette même extrémité eft une ouverture quarrée qui paroît avoir été faite pour recevoir un autre corps pareillement quarré qui entroit dans celui-ci, & s'emboîtoit avec lui; car cette ouverture donne entrée à un canal exactement rond, qui regne intérieurement dans toute la longueur du bronze que je décris, & qui eft formé avec tant de régularité, qu'on s'apperçoit bien qu'il n'a pû avoir d'autre deftination. S'il m'est donc permis de hazarder là- deffus quelque conjecture, je pense que ce morceau de bronze étoit une espéce de tenon qui retenoit un morceau de bois ou d'une autre matiére dans quelque piéce d'affemblage. Le talon qui est à fon extrémité étoit fait pour le mieux affujettir; peut-être auffi fervoit-il à fermer un tuyau. J'avoue néanmoins que la méchanique n'en eft pas trop aifée à concevoir. Ce qui me détermine à penfer ainfi, c'eft que les Egyptiens, en mémoire de ce que l'inondation du Nil arrivoit dans le temps que le Soleil parcouroit le figne du Lion, étoient, à ce qu'on affure, dans l'ufage de terminer par des têtes de lion, les tubes & les autres conduites qui portoient l'eau dans leurs bains, & le vin dans leurs preffoirs ; c'eftà-dire, que ces tubes & ces conduites étoient fermés à leur orifice par des clefs dont la tête étoit en forme de lion, & dans ce cas, ce feroit ici une de ces clefs. La tête de lion qui eft fur celle-ci eft du plus grand caractère: on ne fçauroit en admirer affez l'excellent goût & la grande maniére. C'eft un ouvrage fait dans le temps où les Arts

« AnteriorContinuar »